Régulation du surtourisme : quel plan gouvernemental ?

Réponse : Comme on peut s’y attendre, les conséquences de ce phénomène sont multiples comme le précise le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté numérique dans son dossier de presse portant sur la gestion des flux touristiques :

• des pics de fréquentation à certaines périodes de l’année des sites touristiques,
• la hausse du prix de l’immobilier dans les zones touristiques ;
• des impacts néfastes non négligeables sur l’environnement (artificialisation des espaces naturels, impact sur la qualité de l’air, engorgement des systèmes de traitement des déchets, menaces sur la biodiversité, etc.).

Ces conséquences peuvent conduire à des phénomènes de « rejet » du tourisme et/ou des touristes par les populations locales ou d’opposition à des projets d’infrastructures touristiques

Face à cet enjeu sociétal et environnemental, la Direction générale des Entreprises et le Réseau des Grands sites de France, en lien avec Olivia Grégoire, Ministre chargée du tourisme, ont co-piloté un groupe de travail dédié à la gestion des flux touristiques.

C’est dans ce cadre qu’au premier semestre 2023, des représentants des ministères principalement concernés (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires notamment), des opérateurs de l’Etat (Atout France, Banque des territoires, ADEME, ANCT), des élus locaux, des acteurs du tourisme (ADN Tourisme, la confédération des acteurs du tourisme), des fédérations professionnelles, des entreprises du tourisme, et des chercheurs, ont été réunis pour définir les besoins.

Il en ressort notamment :

• la nécessité d’une meilleure communication sur les bonnes pratiques mises en place par certains sites touristiques et collectivités territoriales,
• un nécessaire accompagnement des territoires dans l’observation et la mesure des flux touristiques et de leurs impacts,
• la mise en place d’un dialogue au niveau local et national,
• la mise à disposition de ressources à destinations des acteurs locaux,
• un accompagnement des territoires en ingénierie et en investissement en vue d’une adaptation de leur offre touristique,
• la formation des acteurs du tourisme,
• la sensibilisation des usagers au déploiement des stratégies touristiques.

Une stratégie comprenant quatre axes a ainsi été définie pour un déploiement des mesures dès cette année 2023, jusqu’en 2024. Ces axes, explicités dans le dossier de presse du Gouvernement, sont les suivants :

1.Diffuser une compréhension commune de la gestion des flux touristiques

Cet axe se traduit notamment par le développement d’outils (plateforme numérique, guide de bonnes pratiques, réseau d’acteurs).

2.Sensibiliser les acteurs et usagers en matière de gestion des flux touristiques

Cette sensibilisation passe notamment par le lancement d’une campagne nationale de communication, et un travail transversal avec les différents acteurs touristiques en vue d’une meilleure concertation pour une promotion efficiente du tourisme et une meilleure gestion des flux touristiques.

3.Mesurer les flux touristiques et les impacts pour mieux les gérer

Cette mesure est rendue possible par la mise en place d’un observatoire national des sites touristiques majeurs et d’outils permettant un traitement efficient des données relatives aux flux touristiques.

4.Accompagner les territoires dans la gestion des flux

Cet accompagnement se traduit par l’assistance des territoires en ingénierie via différents dispositifs d’Atout France, de l’ADEME et de l’ANCT ainsi que par la création d’outils de formation/sensibilisation en ligne à destination des acteurs touristiques.