Entreprises - René Ricol : supprimer l'APCE serait une "bêtise"
L'ancien commissaire général à l'investissement René Ricol a énergiquement défendu, jeudi, l'Agence pour la création d'entreprise (APCE) dont il est président d'honneur, actuellement menacée par un projet de réforme. "On s'apprête à tuer la création d'entreprise (...) Faire des économies là-dessus serait une bêtise", a-t-il dénoncé, à l'occasion d'une conférence parlementaire consacrée aux investissements d'avenir, alors que, fait exceptionnel, le budget de l'agence n'a pas été inscrit dans la loi de finances pour 2014.
La première charge contre l'APCE avait été portée par un rapport de la Cour des comptes de février sur les dispositifs d'aides à la création d'entreprise. Les magistrats avaient critiqué le "millefeuille illisible" de ces dispositifs sans coordination entre eux, tâche qui normalement incombe à l'APCE. En conséquence, la question de sa suppression avait été posée. Piste envisagée un moment par le gouvernement avant qu'il ne s'oriente plutôt vers une réduction de son champ d'action. Une mission a été confiée en ce sens par la ministre déléguée aux PME Fleur Pellerin à Dominique Restino, expert des dernières Assises de l'entrepreneuriat. Il devra remettre ses conclusions d'ici la fin de l'année, "afin que l'agence puisse engager les mutations indispensables de son activité et de ses modes d'intervention dès le début de l'année 2014".
René Ricol a insisté sur l'enjeu de la création d'entreprise en France, sachant qu' "un tiers des créations sont faites par des chômeurs". Si on supprime l'APCE, "on fait quelque chose de complètement fou", a ajouté celui qui a également été médiateur du crédit sous Nicolas Sarkozy.