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Education - René Souchon : "Les écoles de la deuxième chance font de la reprise en main"

La région Auvergne a accueilli les 7es rencontres nationales inter-E2C (écoles de la deuxième chance) du 26 au 28 juin 2012. L'occasion pour les formateurs et les jeunes stagiaires de découvrir leurs spécificités. En Auvergne, le taux d'insertion des jeunes atteint 65%, au-dessus du taux moyen des écoles qui s'élève à 58%.

Chaque année, les écoles de la deuxième chance (E2C) organisent des rencontres nationales pour réunir les jeunes stagiaires et les formateurs des différentes écoles et faire découvrir leurs spécificités. Cette année, c'était au tour de la région Auvergne, à Clermont-Ferrand, d'accueillir ces journées sportives et culturelles du 26 au 28 juin 2012. Ces écoles, dont le concept est né en 1995 à l'initiative d'Edith Cresson, commissaire européenne à l'Education, ont la particularité de s'adresser à des jeunes qui sortent du système éducatif sans qualification et qui se retrouvent confrontés à des difficultés pour trouver une emploi. L'objectif est de les accompagner vers le marché du travail, à travers l'acquisition de connaissances de base (français, mathématiques, informatique, culture générale), la découverte de l'entreprise et d'un métier via l'alternance, et le développement des compétences personnelles (compétences sociales, comportementales, citoyennes, culturelles).
En 2011, ces écoles, au nombre de 96, ont accueilli 11.454 jeunes, soit 42% de plus qu'en 2010. Elles devraient être plus de cent cette année et accueillir quelque 13.000 jeunes. Et le taux de sortie positive atteint 58%, malgré une légère diminution par rapport à 2010 et 2009 du fait de la crise.  Ce sont l'Etat et les régions, associés à d'autres financeurs (le Fonds social européen, les entreprises via le versement de la taxe d'apprentissage, et d'autres collectivités) qui financent le dispositif.

Un taux d'insertion de 65% pour l'école d'Auvergne

A ce titre, la région Auvergne se montre fortement impliquée dans le dispositif. Son école de la deuxième chance a été créée en 2006. Et depuis ce temps, elle a accueilli plus de 1.500 stagiaires, "avec un taux d'insertion de 65% ce qui est un bon résultat", affirme René Souchon, interrogé par Localtis. Pour le président de la région Auvergne, ces écoles permettent de "faire de la reprise en main, une remise à niveau multidimensionnelle". "On a affaire à des jeunes en échec social, familial... Une école de la deuxième chance, c'est la reprise globale de l'individu dans sa dimension psychologique, dans ses connaissances de base, dans son apprentissage de la vie, c'est pour ça qu'on réussit pas mal", explique l'élu, qui critique un système éducatif français "davantage fait pour une élite". Ainsi, sur les 496 jeunes accueillis en 2011 par l'école d'Auvergne, 94% avaient un niveau inférieur au niveau V (inférieur au CAP), et 64% d'entre eux n'avaient aucune expérience professionnelle lors de leur entrée dans le dispositif. La région Auvergne finance à hauteur d'un million d'euros les actions de l'école, et de 590.000 euros la rémunération des jeunes stagiaires tout au long de leur parcours. Elle a réussi à fédérer autour de ce projet d'autres collectivités, comme les conseils généraux de l'Allier, du Cantal, du Puy-de-Dôme, les communautés d'agglomération de Clermont-Ferrand, du Puy-en-Velay et de Montluçon et la ville de Clermont-Ferrand.
Les écoles de la deuxième chance sont actuellement déployées dans vingt régions, un territoire d'outre-mer et 44 départements. Face à leur fort taux d'insertion, la question de leur généralisation sur tout le territoire se pose. Une généralisation qui permettrait d'accueillir entre 20.000 et 25.000 jeunes.

 

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