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Retombées de la Ryder Cup 2018 : une étude confirme un effet positif

Les retombées économiques de la Ryder Cup organisée en France en 2018 ont bien été positives, affirme une étude pilotée par le ministère des Sports. Ses résultats sont toutefois en deçà de ceux présentés il y a quelques mois par une université anglaise.

Dans sa volonté d'établir la réalité des retombées économiques des grands événements sportifs internationaux, le ministère des Sports a franchi une étape importante. À travers son Observatoire de l’économie du sport, il a en effet piloté un travail complet sur la question. En l'occurrence, l'étude (coproduite par le Centre de droit et d'économie du sport de Limoges, Evea, Kantar Media et MKTG) a porté sur la Ryder Cup de golf organisée du 28 au 30 septembre 2018 à Saint-Quentin-en-Yvelines. Ses résultats, dévoilés le 27 septembre au Sénat, sont positifs et confirment une étude anglaise précédente, même si des différences d'évaluation subsistent.

Ventilation des impacts

Ce qui frappe de prime abord dans cette étude, c'est la recherche de précision dans les résultats. En effet, l'impact économique a été ventilé selon trois "volets" : local, régional et national. Et outre l'aspect économique, les aspects sociaux, environnementaux et médiatiques ont également été traités séparément.

Si l'on s'en tient au seul bilan économique, la Ryder Cup, ses 227.847 billets vendus et ses quelque 115.500 spectateurs uniques, dont 64% venus de l'étranger, ont ainsi généré, selon l'étude, un impact local total compris entre 20,8 millions d'euros (hypothèse basse) et 23,8 millions d'euros (hypothèse haute). L'impact régional total s'établit pour sa part dans une fourchette comprise entre 95,4 et 103,5 millions d'euros. Quant à l'impact national total, il varie de 76,2 à 81,9 millions selon les hypothèses. Les auteurs de l'étude notent que l’impact en Île-de-France est plus élevé que l’impact en France car il intègre les dépenses des acteurs étrangers (organisateurs, spectateurs) mais aussi celles des Français non-franciliens, contrairement à l’impact national qui n’intègre que les dépenses des acteurs étrangers. Quant à l’impact local, à Saint-Quentin-en-Yvelines, il s'avère plus faible car "les spectateurs ont majoritairement logé et dépensé leur argent en loisirs en dehors du territoire local (en Île-de-France en particulier)". Tous territoires confondus, l'évaluation de l'impact économique total de la Ryder Cup 2018 en France s'échelonne donc entre 192,4 à 209,2 millions d'euros.

Le précédent anglais

Phénomène rare dans ce domaine, l'université Hallam de Sheffield (Angleterre) s'était penchée en juin dernier sur les retombées de la même compétition (lire ci-dessous notre article du 14 juin 2019). Selon cette dernière, la Ryder Cup 2018 en France avait généré une activité économique à hauteur de 235,7 millions d'euros. La différence entre les chiffres de cette étude anglaise et ceux de l'étude française, selon que l'on se place dans l'hypothèse basse ou haute, varie donc de 22,5% à 12,7%.

Alors que les Jeux olympiques de 2024 approchent et que leur utilité sociale, d'une part, et leurs retombées économiques, d'autre part, peuvent faire débat dans l'opinion, le ministère des Sports avait donc décidé, à travers cette étude, d'"évaluer précisément les effets générés par la Ryder Cup 2018 et alimenter objectivement les échanges entre organisateurs et partenaires (institutionnels et privés) des nombreux grands événements sportifs internationaux à venir sur le territoire français de manière à aiguiller les candidatures à de nouvelles manifestations". Si les résultats de son étude sont effectivement précis, la différence d'évaluation avec une étude étrangère ne manquera pas, elle, d'alimenter les échanges.…