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Routes secondaires à 80 km/h : recours d'une quinzaine de députés UDI-Agir et LR devant le Conseil d'Etat

Une quinzaine de députés UDI-Agir et LR ont déposé ce 19 juin au Conseil d'Etat un recours en annulation contre le décret limitant la vitesse à 80 km/h sur 400.000 km de routes secondaires. La "limitation générale sur l'ensemble du réseau routier procède d'une erreur d'appréciation", car "il y a une disproportion de la mesure par rapport aux routes secondaires", a expliqué sur Twitter le député de Lozère Pierre Morel-A-L'Huissier (Agir), à l'initiative de ce recours "en excès de pouvoir". "Cette mesure ne repose sur aucun rapport crédible et ne tient pas compte des zones accidentogènes", selon l'élu. Le coprésident du groupe UDI-Agir-Indépendants Jean-Christophe Lagarde figure parmi les signataires.
La veille, deux associations d'automobilistes, la Ligue de défense des conducteurs (LDC) et l'Automobile club des avocats, ont aussi déposé au Conseil d'Etat un recours en annulation contre ce décret, au nom des "territoires ruraux" qui seront "beaucoup plus touchés par cette mesure".
Malgré des mois de contestation, de manifestations de motards et d'automobilistes et de débats politiques, le décret d'application du passage de 90 à 80 km/h de la limitation de vitesse sur 400.000 kilomètres de routes secondaires au 1er juillet a été publié dimanche. Cette mesure, annoncée en janvier, concerne les routes secondaires à double sens sans séparateur central (muret, glissière), soit 40% du réseau routier français.
Conscient du tollé suscité, le Premier ministre Edouard Philippe s'est toujours dit "prêt à assumer l'impopularité" de cette disposition qui permettra, selon lui, de sauver 300 à 400 vies par an. "Toutes les mesures prises en matière de la sécurité routière ont été impopulaires", a-t-il fait valoir à l'Assemblée mardi, en défendant une nouvelle fois cette mesure, et en rappelant l'impopularité en son temps de l'installation de radars, qui a "produit des résultats". Le débat va encore se poursuivre à l'Assemblée puisque les députés examineront ce 21 juin une proposition de loi LR plaidant pour une décentralisation de la décision de réduction de la vitesse maximale autorisée sur le réseau routier secondaire.