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Aménagement rural - Signature d'une convention entre RTE et les communes rurales

Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et maire de Gargilesse-Dampierre (Indre), et Dominique Maillard, président du directoire de réseau de transport d’électricité (RTE) ont signé, le 16 juin, un accord de partenariat. Son objectif : "renforcer la compréhension et la connaissance des enjeux respectifs des maires ruraux et de RTE, autour de thématiques communes comme l’acceptabilité des infrastructures, la sécurité des personnes à proximité des lignes électriques ou encore la revitalisation des territoires ruraux". En effet, près de 90% des 100.000 km de lignes électriques à haute et très haute tension se situent en milieu rural et 60% des communes traversées sont rurales. Il s'agit, dans un premier temps, de faciliter les échanges d’informations sur les projets relatifs au développement du réseau de RTE. "Depuis la création de RTE, nous n'avions pas d'échanges alors que nous avons des contacts réguliers avec ERDF. C'est RTE qui nous a proposé cette convention, nous n'étions pas demandeurs. RTE nous a dit sa volonté de communiquer, de coopérer, de collaborer, d'échanger... Probablement, les responsables de RTE ont aussi pensé que les maires ruraux, qui ont une très bonne connaissance de leurs territoires locaux et une implication forte sur le terrain, pourraient leur être utiles dans les débats engagés au niveau national autour du déploiement des réseaux ou des modifications en cours du secteur de l'énergie !", confie Vanik Berberian à Localtis.
Dans cette convention, les élus s'engagent ainsi à mettre à disposition leurs connaissances des territoires ruraux, tandis que RTE les familiarisera avec les évolutions du marché de l’énergie et son organisation régionale, nationale et européenne. Concrètement, la convention prévoit de faciliter la concertation en amont des projets en milieu rural, afin d’aboutir "à des solutions durables, respectueuses des hommes et de leur environnement". RTE présentera notamment aux élus les moyens qu’il déploie pour l’insertion de ses ouvrages dans le paysage et ses actions menées en faveur de la faune et de la flore aux abords des lignes électriques. Les maires ruraux seront, par ailleurs, sensibilisés à la sécurité des personnes qui vivent à proximité des lignes électriques.

Accélérer le déploiement de la fibre optique

Cette convention permettra, enfin, à RTE de présenter aux élus sa contribution à la résorption de la fracture numérique. Par le biais de sa filiale @rteria, créée fin 2002, RTE propose en effet des solutions pour l’accès au haut débit grâce à l’utilisation des points hauts de son réseau ou le déploiement de fibres optiques sur ses lignes électriques.
RTE a confié à sa filiale la valorisation de ses 250.000 pylônes qui peuvent accueillir des stations de téléphonie mobile (GSM, UMTS…) ou des solutions alternatives pour la couverture en haut débit (Wi-Fi, WiMAX, faisceaux hertziens) ou la télévision numérique terrestre.
RTE utilise aussi trois technologies de déploiement de fibres optiques. La technique OPGW (Optical Ground Wire) offre des câbles optiques contenant jusqu'à 72 fibres incorporées dans les câbles de garde du réseau public de transport d'électricité. La vitesse de déploiement moyenne est de 5 km par semaine, bien plus rapide que du génie civil traditionnel. La technique COE (câble optique enroulé) consiste, pour sa part, en la pose de câbles optiques autour des câbles de garde ou des conducteurs électriques. Le câble, contenant jusqu'à 72 fibres, est enroulé au moyen de robot télécommandé depuis le sol autour des câbles électriques. Cette technologie complémentaire de la technologie OPGW se substitue à celle-ci lorsque la ligne n'est pas équipée de câble de garde. La vitesse de déploiement peut aller jusqu'à 10 km par semaine et par équipe. Enfin, il existe aussi la technique récente OPPC (OPtical Phase Conductor) qui utilise un tube d'acier comportant généralement 48 fibres optiques insérées dans le câble électrique. "Ces solutions sont intéressantes car elles permettent d'accélérer les déploiements. Dans les projets actuels du gouvernement et des opérateurs, le très haut débit pour tous est annoncé à l'horizon 2025. Mais serons-nous encore vivant à cette date ?", plaisante le président de l'AMRF.

Luc Derriano / EVS