Socialisation, propreté, sécurité… Quels sont les apports non-marchands des commerces ?

Qu'apportent les commerces au-delà de la sphère économique ? C'est ce que la première phase de l'enquête réalisée par Datactivist et la SEM Paris Commerces, publiée le 8 avril, a cherché à identifier. Parmi les externalités les plus souvent citées par les commerçants : la socialisation et la réduction de l'isolement des citoyens, l'aide en cas d'incidents, l'entretien et la propreté de la rue et la lutte contre l'insécurité.

Les commerces n'existent pas uniquement dans la sphère économique, ils sont des acteurs du quotidien, dont les apports à la ville et à ses habitants sont concrets et concernent de nombreux domaines. C'est sur la base de cette hypothèse qu'est né le projet Excom, dont la première enquête a été publiée ce 8 avril. Lancé fin 2022 par Datactivist, spécialiste de l'open data, et la SEM Paris Commerces (ex-Semaest), spécialiste du commerce et de la revitalisation des centres-villes, il a pour objectif de rendre visibles les effets sociaux et environnementaux du commerce de proximité, de les objectiver et ainsi de réinventer la valeur du commerce. L'idée est en effet à terme de créer des indicateurs concrets permettant de mesurer l'impact du commerce de proximité dans un quartier. Le projet se déroule en trois phases : une étude qualitative, une enquête quantitative qui se tient durant le premier semestre 2024 et une dernière phase permettant de trouver des équivalents monétaires et politiques aux effets étudiés.

200 commerçants interrogés

La première étape a été finalisée en décembre 2023. Elle a été menée dans neuf villes (Paris, Marseille, Nîmes, Aix-en-Provence, Saint-Ouen, Duclair, Elbeuf-sur-Seine, Le Trait et Rouen) auprès de 200 commerçants, microcommerçants et artisans. Elle a fait émerger 18 effets sociaux et environnementaux du commerce de proximité, regroupés en six catégories (lien social, solidarités, vie de quartier, santé et sécurité, environnement, espace public). Parmi ces externalités, cinq se démarquent, car ce sont les plus pratiquées par les commerçants interrogés.

La première concerne la socialisation et la réduction de l'isolement. "Au-delà de leur activité commerciale, les commerçants tissent des liens sociaux avec leurs clients, notamment des habitués, contribuant à leur faire sentir une appartenance à la communauté du quartier", indique l'enquête. Ils peuvent ainsi proposer leur soutien dans les moments de détresse par exemple. "Quelques commerçants ont également un rôle de médiation sociale, détaille le document, en réorientant quelques clients vers une aide spécialisée."

Assurer la propreté et l'entretien de la rue

Autre externalité : aider en cas d'incident. "Les commerçants sont souvent les premiers à aider en cas d'incident, soit via un appel aux agents de maintien de l'ordre, soit, comme mentionné par un commerçant marseillais, par un appel auprès des pompiers ou du Samu, en cas d'urgence médicale", souligne l'étude. Certains disent même avoir pratiqué des gestes de premier secours ou pris en charge des blessures légères.
Les commerçants prennent ensuite soin des gens, ce qui s'inscrit dans la continuité de l'effet "socialiser et réduire l'isolement", mettant en avant une posture d'écoute des commerçants.

Assurer la propreté et l'entretien de la rue est aussi l'une des externalités les plus pratiquées. Bon nombre de commerçants mettent en place des actions de nettoyage des trottoirs devant le commerce et participent à la collecte des déchets jetés aux abords de leur magasin. Ils peuvent être amenés à signaler à la mairie un dysfonctionnement ou des problèmes d'entretien de l'espace public.

Une deuxième phase pour mesurer les effets identifiés

Enfin, l'étude relève l'intervention des commerçants en lien avec l'insécurité comme étant l'une des pratiques revenant le plus souvent dans les entretiens menés. Des actions qui ont notamment lieu suite à des altercations dans un espace appartenant au commerce ou proche de celui-ci.

L'étude liste les 13 autres externalités des commerces repérées lors des interviews, parmi lesquelles : animer la rue, renforcer l'entraide entre commerçants, construire une communauté locale, partager des savoir-faire...

La deuxième phase du projet, lancée en janvier 2024, se base sur une enquête quantitative par questionnaire auprès des commerçants pour mesurer ces 18 effets identifiés durant la première enquête.

 

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