Soutien au cinéma itinérant dans le Piémont cévenol (30)

Fin 2016, la communauté de communes du Piémont cévenol aura organisé 45 séances de cinéma itinérant dans vingt de ses communes. Et cela sur treize sites, tous éloignés d'une quarantaine de kilomètres au moins du cinéma de ville le plus proche. Un dispositif porté par une volonté politique forte.

"En 2013, lorsque se crée la communauté de communes du Piémont cévenol (Gard, 34 communes, 20.370 habitants), le cinéma itinérant est tout de suite considéré comme une compétence intercommunale à développer, précise le vice-président délégué à la culture, Philippe de Toledo. Nous avons tout de suite fait le choix de déléguer la gestion du dispositif à deux associations professionnelles."

Axe fort de la politique culturelle de la communauté

"À Corconne (545 habitants), dont je suis l’adjoint au maire, c’est à partir de 1996 que les séances de cinéma itinérant avaient été mises en place, avec une jauge de 40 à 70 spectateurs en moyenne, précise le vice-président délégué à la culture du Piémont cévenol. En 2013, au moment de la fusion de nos trois communautés de communes, la volonté des élus communautaires a été d’offrir sur tout le périmètre de la nouvelle intercommunalité le même service : la possibilité d’aller au cinéma en famille, sans avoir à parcourir trop de kilomètres en voiture, et avec une programmation de qualité. Pari réussi : en mai 2016, nous avons déjà projeté Stars Wars, Merci Patron, Demain…"
Dans le cadre de sa politique culturelle, la communauté a créé un poste exclusivement dédié à la coordination des programmes pour le spectacle vivant et le cinéma.

Convention avec deux associations spécialisées

Depuis, la communauté porte le dispositif et fait appel par convention à deux associations spécialisées sans but lucratif. Actives dans l’Hérault, le Gard et la Lozère, elles sont toutes deux membres d’une fédération de cinéma itinérant www.cinema-itinerant.org. Elles proposent une programmation conjuguant films grand public et d’Art et Essai.
En 2016, la communauté consacre au cinéma itinérant un budget de 15.000 euros. S’y ajoute une aide de 4.000 euros du conseil départemental du Gard, lui aussi sous convention avec les deux associations dont il valide le professionnalisme.
La communauté de communes laisse aux associations le choix des films, la mise en place de la billetterie (4 euros la séance en plein tarif, avec un supplément pour les séances en 3D). À elles également de finaliser les derniers détails d’organisation des séances avec les communes, qui, chacune, ont voté une délibération autorisant les prestataires à percevoir le droit d’écran reversé au Centre national du cinéma (CNC).

Séances différentes selon les communes

Sur le territoire, les communes choisissent les films et organisent le rythme des séances selon leurs souhaits. Certaines proposent une séance annuelle, l’été en extérieur : l’occasion de rassembler habitants et touristes sous les étoiles, pour un moment convivial autour de grillades, d’un apéritif ou d’un débat après le film. D’autres, plus peuplées, organisent deux à six séances au fil de l’année dans une salle communale, selon des rythmes variés : une par trimestre, ou bien par cycle de 3 mois.

Coordination assurée par un agent de la communauté de communes

S’il revient au conseil départemental de fixer le tarif des prestations avec les associations, c’est la communauté de communes qui, en accord avec les communes, fixe les dates et le nombre de séances, et paie les prestations : 264 euros par séance en intérieur, le double en extérieur pour l’installation et l’amortissement de l’écran gonflable.
Affiches et flyers sont également réalisés par la communauté de communes. L’agent en charge de l’action culturelle assure ces tâches de coordination.

Savant arbitrage dans le cadre d’un budget contraint

"Il revient à la commission intercommunale de la culture d’effectuer, à budget contraint, un savant arbitrage entre les demandes des communes : supprimer ici une séance sans succès, en créer une autre là où cela fonctionne mieux, ou bien dans une nouvelle commune qui veut participer au dispositif, témoigne l’élu. À la commission culturelle aussi de défendre notre cause pour abonder le budget… En 2016, le département a maintenu son soutien, alors qu’elle a supprimé les 10.000 euros d’aide au spectacle vivant", note l’élu.

Rôle indispensable des élus municipaux et des bonnes volontés

Que conseiller à une collectivité qui serait tentée de se lancer dans le cinéma itinérant ? "Je lui conseillerais de privilégier les associations professionnelles de projection, insiste l’élu, plutôt que de tenter les aléas d’une régie, avec un investissement minimum de 300.000 euros à prévoir.
Et de ne surtout pas négliger la contribution des associations locales, parfois aussi des conseillers municipaux. C’est à ces forces vives du territoire qu’il revient d’ouvrir et d’installer la salle, d’assurer café et pop-corn. Voire d’organiser le débat… Un rôle primordial pour maintenir le lien social… Presqu’une "mini-délégation" de service", conclut l’élu.

Michel Léon, Titres & Chapos pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Communauté de communes du Piémont Cévenol

Nombre d'habitants :

20370

Nombre de communes :

34
13 bis rue du Dr Rocheblave
30260 Quissac
contact@piemont-cevenol.fr

Philippe De Toledo

Vice-président délégué à la Culture

Karin-Ananda Bege

Coordination

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