Archives

Audiovisuel - Sur les 2.000 émetteurs de la TNT, 300 ont été financés par les collectivités

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a mis en ligne son rapport sur "L'avenir de la plateforme TNT" (télévision numérique terrestre). A travers ce document, qui aborde la question sous l'angle des technologies et non sous celui des contenus, le CSA "invite désormais le gouvernement et le Parlement à définir, en concertation avec les opérateurs privés, les prochaines évolutions de la plateforme TNT". Parmi les orientations proposées par ce document figurent notamment la généralisation du format de diffusion en haute définition (HD) sur la TNT, le développement de l'interactivité des services, la préparation à l'introduction de l'ultra haute définition (à l'image du format "4K", offrant une résolution quatre fois plus importante que la HD) - sous réserve que ce format soit effectivement adopté par le marché -, la généralisation de la norme de compression MPEG-4 et le lancement des normes DBV-T2 et HEVC, ou encore le développement de la réception en mobilité de services audiovisuels.
On retiendra aussi de ce document le satisfecit délivré aux collectivités territoriales pour leur rôle dans le déploiement de la TNT, notamment dans les zones non ou mal couvertes. Cet investissement n'est pas étranger à la réussite de la TNT. Le CSA rappelle en effet qu'"hormis la plateforme satellitaire, la plateforme hertzienne terrestre est celle qui permet la couverture du territoire la plus large". La TNT couvre aujourd'hui 97,3% de la population métropolitaine, au-delà de l'objectif minimum de 95% fixé par la loi du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur. Un taux de couverture à comparer à ceux de l'ADSL (77% des foyers) ou du câble (40%).
Selon le CSA, "le succès des émetteurs TNT supplémentaires pris en charge par les collectivités locales au titre de l'article 30-3 de la loi du 30 septembre 1986 atteste de l'attachement des élus locaux à la plateforme hertzienne terrestre". Au final, les collectivités territoriales ont financé environ 300 émetteurs de ce type. Ce chiffre est à rapprocher de celui du nombre total d'émetteurs diffusant la TNT, soit environ 2.000.
Trois facteurs, au moins, ont joué dans cet engagement inattendu des collectivités. Tout d'abord, il n'existait, bien souvent, pas d'autre solution qu'une intervention financière de la collectivité. Ensuite, le coût des réémetteurs terrestres reste relativement limité et à la portée de la plupart des intercommunalités (ou des départements, dans le cas des collectivités trop petites pour assumer la dépense). De son côté, le CSA a mené une importante action pédagogique pour aider les collectivités concernées dans leurs choix.
Enfin, l'article 8 de la loi du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique - introduit par un amendement parlementaire - a prévu que les collectivités qui décident de financer un réémetteur peuvent bénéficier d'une aide de l'Etat. Celle-ci a été effectivement mise en place par un décret du 29 juin 2010, qui en a précisé les modalités (voir notre article ci-contre du 30 juin 2010). L'existence de cette aide, sur laquelle le gouvernement était très réservé à l'origine, a finalement contribué à la mobilisation des collectivités en faveur de la TNT et au succès de cette dernière.

 

Téléchargements

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis