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Lutte contre l'exclusion - Surendettement : la Banque de France publie son enquête typologique

Après avoir présenté les statistiques du surendettement en 2014 (voir notre article ci-contre du 13 février 2015), la Banque de France livre, comme chaque année, les résultats de son étude typologique 2014 sur le surendettement des ménages. Celle-ci - qui gagnerait à être quelque peu condensée (320 pages, dont 250 d'analyses régionales et départementales) - apporte de nombreux enseignements sur le profil des ménages surendettés.

Trois caractéristiques principales

L'étude s'appuie sur l'analyse des 205.800 dossiers déclarés recevables par les commissions départementales de surendettement en 2014. De façon logique, sur un échantillon de cette taille, les profils restent relativement stables par rapport à l'étude 2013 (voir notre article ci-contre du 1er avril 2014).
La Banque de France identifie ainsi trois caractéristiques principales. Tout d'abord, l'isolement : 64,6% des personnes surendettées vivent seules (célibataires, séparés, divorcés et veufs) et 51,5% n'ont pas de personne à charge. La tranche d'âge des 35-54 ans reste la plus représentée (53,1%), devant les plus de 55 ans (22,9%, dont 8,1% pour les plus de 65 ans).
Seconde caractéristique : le logement, avec une majorité de locataires (77,5%), mais aussi des propriétaires et des accédants (10,8%), dont la part progresse de 1,3 point par rapport à 2012. Enfin, la question de l'emploi est tout aussi présente : 28,7% des personnes surendettées sont au chômage, 11,9% n'ont pas de profession et 9,7% se trouvent sans activité (invalidité, congé maladie de longue durée, congé parental...).

Un endettement moyen de 40.253 euros par dossier

En termes de revenu - et de façon tout aussi logique -, l'étude confirme que le surendettement touche les personnes à faibles ressources : 76,3% des personnes concernées affichent moins de 2.000 euros de ressources mensuelles, dont 50,3% ont des ressources inférieures au Smic et 13% inférieures au RSA socle pour deux personnes. Conséquence : les capacités de remboursement s'en trouvent affectées. Plus d'un dossier sur deux (53,5%) présente ainsi une absence de capacité de remboursement.
En termes de niveau d'endettement, l'encours moyen progresse, passant de 38.446 euros par dossier en 2013 à 40.253 euros en 2014. Ce montant s'explique essentiellement par la présence des dettes immobilières, dont l'encours moyen est de 106.407 euros en 2014. Abstraction faite de ces dernières, l'endettement moyen par dossier atteint 27.704 euros en 2014, contre 27.303 en 2013.
A l'inverse - et sans doute sous l'effet des diverses lois intervenues ces dernières années - la part des crédits à la consommation dans les dossiers de surendettement continue de reculer. De 50% en 2013, elle passe à 45,9% en 2014, soit une baisse de 4,1 points (et de 7,9 points depuis 2012). Dans cet ensemble, la part des crédits renouvelables (revolving) reste prépondérante, mais recule nettement : 31,5% en 2012, 27,9% en 2013 et 24,7% en 2014. Au total, l'endettement moyen au titre des crédits à la consommation est de 21.772 euros.