"Transitions collectives" : en Nouvelle-Aquitaine, l’association chargée du dispositif défend son bilan
L’association Transitions Pro "Nouvelle-Aquitaine", appelle à redynamiser le dispositif "Transitions collectives" lancé en 2021 pour organiser la reconversion de salariés venant d’entreprises fragilisées vers des métiers qui recrutent.

© Transitions collectives et Adobe stock
Permettre à des salariés dont l’emploi est menacé de se reconvertir en étant accueillis dans des postes qui recrutent, sans passer par le licenciement et la case chômage : c’est l’objectif des "Transitions collectives", lancé en 2021 par le gouvernement d’Elisabeth Borne après négociation avec les partenaires sociaux. Pour les salariés concernés, ce dispositif permet de se former tout en étant rémunéré par les associations paritaires “Transitions Pro”, qui financent les projets de formation professionnelle des salariés. Avant la dissolution du gouvernement Barnier, “Transco” était doté de 8 millions d’euros dans le PLF 2025.
Un millier de salariés "intéressés" en Nouvelle-Aquitaine
Dans un communiqué, l’association Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine dresse un bilan positif de l’expérience, malgré un faible engouement, dont elle explique les causes. Seuls 46 employeurs se sont manifestés entre 2021 et 2024 pour signaler que leurs emplois étaient potentiellement menacés. "Le dispositif avait au départ une connotation trop négative pour les entreprises. Elles le percevaient comme un 'red flag' cataloguant les entreprises rencontrant des signes de défaillance", analyse l’association, ajoutant, comme autre frein, "la difficulté des entreprises à anticiper" ainsi que la crainte de "départs en masse au sein de leurs effectifs, impactant de manière négative leurs capacités productives".
Pourtant, le dispositif a intéressé des salariés. Sur le millier à qui cette opportunité a été présentée, "20%, ont pris l’initiative de rencontrer individuellement un conseiller en évolution professionnelle pour se faire accompagner et réfléchir à leur transition" ; parmi eux, une centaine a déposé une demande de financement. Les bénéficiaires, "quelques dizaines", étaient "non seulement fragilisés dans leur emploi mais également vulnérables du fait de leur parcours antérieur". 40% sont des ouvriers, plus d’un tiers ont plus de 45 ans et n’ont pas le bac. "Quel que soit leur choix, les salariés à qui 'Transco' aura été proposé, auront été libres de décider de leur avenir professionnel", souligne l’ATpro, faisant référence à l’intitulé de la loi de 2018.
Un dispositif "légitime" dans un contexte de défaillances en hausse
L’association donne l’exemple d’une entreprise charentaise qui s’est engagée. "Impactée par la transition énergétique et contrainte à réduire progressivement son activité d’extraction de carbohydrates", elle a proposé Transco à ses 16 salariés : deux d’entre eux se sont formés à un nouveau métier. Au sein d’un groupe immobilier en Dordogne, fragilisés par la crise de leur secteur, 5 salariés se sont également reconvertis.
Selon l’association, les reconversions se sont faites vers des formations de soudeur industriel, comptable, d’accompagnant éducatif et social ou conducteur de marchandises. Alors que les défaillances d’entreprises augmentent, l’Association estime que la reconduction de Transco est “légitime”.