Transport ferroviaire et aérien : 2022, année de tous les retards

Marquée par le retour en masse des voyageurs post-Covid, l'année 2022 a été l'une des pires de la dernière décennie pour la ponctualité des TGV, des Intercités, des TER et des avions en France, selon le bilan annuel publié de 25 juillet par l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST).

Avec la fin des restrictions sanitaires et le retour à un trafic et un nombre de circulations se rapprochant du niveau de 2019, "2022 a été (…) l'une des pires années parmi les dix dernières années au niveau de la ponctualité, tant dans le secteur ferroviaire qu'aérien", relève l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST) qui a publié son bilan annuel ce 25 juillet. En 90 pages, ce document détaille les taux de retard (de 5 à 15 minutes selon les lignes ferroviaires, 15 minutes pour les avions et un taux de retard de 19,4% pour les vols intérieurs) et les taux de vols ou de trains annulés tardivement (moins de trois jours avant). Il ne peut que constater que la qualité de service s'est dégradée, à quelques exceptions près.

Dégradation générale de la ponctualité ferroviaire

"La ponctualité de l'ensemble des services ferroviaires s'est globalement dégradée que ce soit par rapport à 2019 ou 2021. En effet, pour les services TGV et Internationaux, 2022 fait partie des pires années depuis 2012 aux côtés de 2017 et 2018", écrit l'Autorité. Pour les Intercités, le constat est similaire, "même si la comparaison peut s’avérer plus délicate car il y a eu de nombreux changements de périmètres, notamment liées à des transferts de certaines dessertes vers les TER", relativise-t-elle. Les retards s'expliquent en partie par les vagues de chaleur de l'été dernier qui ont forcé la SNCF à ralentir les trains. Les incendies liés à la sécheresse ont pu jouer aussi.  Pour les TGV, le taux de retard est remonté à 14,2 contre 11,3% en 2021 et 13,8% en 2019 et pour les Intercités, il est passé à 16,7% contre 14,1% en 2021 et 13,2% en 2019.

Mais, comme pour les autres modes de transport, l'autorité explique en substance que les opérateurs n'étaient pas prêts à revoir autant de passagers. "L'augmentation importante de la demande s'est traduite par une forte augmentation du trafic ferroviaire, ce qui signifie qu'en cas d'incident, le nombre de circulations affectées est souvent plus important du fait des plus grandes difficultés à rattraper la situation", écrit l'autorité.

Hausse des retards et des annulations de TER

Pour les TER, le taux de retard est aussi en hausse : 8% en 2022 contre 7,8% en 2019 et 7,1% en 2021. Mais les disparités régionales restent fortes. La Bretagne affiche ainsi le taux de retard le plus faible (4,4%) suivie par Grand Est (5,6%) alors que les taux les plus élevés sont enregistrés dans les Hauts-de-France et en Occitanie (environ 10,9%). Le problème a aussi été les suppressions de trains : avec un taux de 2,59% en 2022, jamais autant de TER n'ont été annulés depuis que l'autorité existe (ses chiffres remontent à 2013). Les grèves en sont l'une des causes, notamment dans les Hauts-de-France et en Occitanie.

L’AQST constate aussi une dégradation de la "ponctualité voyageurs" suivie par Île-de-France Mobilités par rapport à 2021 mais une amélioration en la comparant à 2019. Celle-ci est en effet passée de 9,7% en 2019 à 8% en 2021 puis à 9% en 2022. Par rapport à 2019, la ponctualité s’améliore donc légèrement pour l’ensemble des lignes à l’exception du RER B qui connaît un taux de retard de 14,5% contre 12,8% en 2021 et 12,5% en 2019. Si l’on compare les données de 2022 avec celle de 2021 le constat est différent : seules les lignes Transiliens K, N et R ont connu une amélioration de leur ponctualité.