Transports scolaires : des coûts en hausse pour les opérateurs

Les coûts de revient des autocars scolaires ont connu une nouvelle hausse importante en 2023. Parmi les postes de dépenses, celui consacré au personnel de conduite subit la plus forte augmentation.

Le coût de revient total d'un autocar scolaire a enregistré une inflation de +5,3% en 2023, après avoir connu une hausse de +7,3% en 2022, nous apprend le dernier bilan des coûts du transport routier de voyageurs (TRV), établi par le Comité national routier (CNR).

Cette inflation s'explique en grande partie par la hausse de +12,4% sur la période du poste de dépenses des conducteurs, une augmentation qui prend sa source dans la revalorisation des minima conventionnels de rémunération des conducteurs à la suite des accords sociaux de novembre 2022 et juin 2023.

Les coûts de structure ont quant à eux augmenté sur l'année 2023 sous l'effet conjugué de l'inflation des coûts des services (+3,8%) et des coûts de l'énergie hors carburant (+12%). De leurs côtés, les prix des véhicules ont enregistré une inflation de +15%, les coûts d'entretien ont augmenté de +8,2% et les coûts des assurances se sont élevés de +2,8%. Il est à noter qu'après une hausse très importante sur la période 2021-2022 (+38,5%), le coût du gazole professionnel a baissé en moyenne de -4,8% en 2022-2023.

En termes de structures des coûts par autocar, le personnel de conduite représente, en 2023, 30,4% des charges (contre 30,1% en 2022), ce qui en fait le poste le plus important. On trouve immédiatement après les frais de structure (24,9%) et les frais de matériel (23,5%). Viennent ensuite les charges dues au gazole (12%) et celles dues à la maintenance (9,2%).

Les coûts cachés de la pénurie de conducteurs

Le bilan du CNR pointe enfin des éléments non intégrés dans ses statistiques : les surcoûts de recrutement et de formation engendrés par la pénurie de conducteurs d'autocars scolaires (lire notre article du 24 juillet). Pour attirer les quelque six mille professionnels manquants, les entreprises de TRV procèdent en effet à des "évènements spécifiques innovants" de recrutement et développent des formations pour leurs nouveaux conducteurs, autant d'initiatives coûteuses. De plus, "l'emploi de ces personnels débutants peut aussi augmenter le taux de sinistralité et donc les coûts d'assurance et d'entretien des véhicules", précise le CNR.

Pour 2024, le CNR estime que "la conjoncture économique très incertaine complexifie l'exercice de prévisions". Néanmoins, il avance que "le contexte inflationniste de 2023 devrait se poursuivre". Il prévoit ainsi une inflation des coûts du transport scolaire de +5,7% (hors carburant), et de +9,2% pour les seuls coûts de personnel de conduite. Cette prévision prend en compte les conséquences de l'accord social du 16 octobre 2023 qui revalorise les minima conventionnels de rémunération de +4,3% à compter du 1er janvier 2024 ainsi que la diminution "mécanique" des allègements Fillon (baisse des cotisations patronales de l'employeur) correspondant.

Créé en 1949, le CNR participe à l'observation et au suivi des aspects économiques du marché du transport routier, notamment à travers l'analyse des coûts. Ses missions ont été étendues au transport routier de voyageurs depuis mars 2021. Il est administré par seize membres désignés par les organisations professionnelles du secteur et huit personnalités qualifiées désignées par le ministre des Transports.