Treize années de conseil en énergie partagé sur le Pays de Morlaix (29)

Programme national piloté par l’Ademe, le conseil en énergie partagé propose aux communes de les aider à mieux maîtriser leurs consommations d'eau et d'énergie. L’Ademe fixe certaines conditions, et notamment l’offre du service aux communes de moins de 10.000 habitants sur la base de 1 conseiller CEP pour 40.000 habitants. La structure quant à elle se doit de rayonner sur un bassin de population de 100.000 personnes au moins (lire également l’article Conseil en énergie partagé en Cornouaille).  L'agglomération de Morlaix rassemble 64.000 habitants et 28 communes. Pour atteindre la taille critique, elle s'est donc rapprochée des trois communautés de communes qui, avec elle, constituent le Pays de Morlaix. En 2001, lorsque l'agence Heol est créée, elle passe des conventions avec cinq communes membres de Morlaix communauté. A l'époque il s'agissait de conventions d'un an renouvelable. Aujourd'hui les communes s'engagent sur trois ans auprès des structures locales qui portent le CEP. Ces dernières commencent toujours par visiter tous les bâtiments communaux et en étudier les factures sur les trois dernières années. Elles proposent aux communes de faire des économies via des préconisations d’amélioration, mais prioritairement, en renégociant les contrats de fourniture d'énergie. Enfin, elles conseillent chaque commune lors des opérations de réhabilitation ou de construction neuves.

Cadre commun et adaptations locales

Partout en France le calcul de la contribution des communes s’établit sur la base "historique" de 1 euro par habitant et par an. Localement, les agences adaptent ce montant : en 2014, Heol l'a fixé à 1 euros 27 cents et le réévalue chaque année. "L'Ademe fixe un cadre commun à tous les CEP mais les situations peuvent être très différentes d'une commune à l'autre", poursuit le conseiller en énergie partagé Gaëtan Le Bretton, qui travaille pour les collectivités au sein d'Heol. Ces différences portent d'abord sur la gouvernance du dispositif, le conseiller en énergie partagé doit avoir comme référents un élu et deux agents, l'un venant des services techniques, l'autre des services administratifs. "En réalité, observe le conseiller en énergie partagé, dans les communes de moins de 500 habitants, le maire est le plus souvent l'interlocuteur unique. Il faut qu'une commune dépasse 5.000 habitants pour que le directeur des services techniques suive la convention". Autre point singulier dans ce territoire à vocation touristique sur son littoral : l'importance du patrimoine communal peut varier fortement d’une commune à l’autre, à nombre d’habitant équivalents. Roscoff, par exemple, commune littorale de Morlaix communauté, gère un patrimoine équivalent à une commune de 10.000 habitants alors qu’elle n’en compte de 4.000.

Ingénierie de proximité

Enfin, les attentes des communes peuvent être très différentes : "Le CEP, c'est en premier lieu un audit du patrimoine communal, rappelle le conseiller, mais plusieurs communes nous ont contactés afin que nous les aidions à répondre à des appels à projet lancés par la région Bretagne ! Nous le faisons, bien sûr, à la condition qu'elles acceptent d'être auditées."
Le dispositif CEP est adaptable et c'est ce qui lui permet, partout en France, de monter en puissance. Pour preuve, Heol accompagne à ce jour 21 communes sur les 61 que compte son territoire, elle gagne une ou deux nouvelles collectivités par an et envisage aujourd'hui d'embaucher un nouveau salarié.

Luc Blanchard, Studio Graph, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info