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Sports - Un an après, l'Euro 2016 a laissé un bel héritage aux amateurs

Certes, il avait été question de 100 millions d'euros. L'UEFA, organisatrice de l'euro 2016 de football, s'est finalement engagée à reverser 20 millions d'euros aux villes-hôtes de l'événement. C'est une première, et le geste a permis à ces villes d'investir l'argent reçu de différentes façons. Certaines en saupoudrant pour un maximum de bénéficiaires, d'autres en se concentrant sur la rénovation d'un terrain, tribunes de stade... La Fédération française de football a également mis la main à la poche et financé 1.622 projets sur tout le territoire. 

C'était une des avancées économiques obtenues par le club des villes-hôtes de l'Euro 2016 de football, organisé en France du 10 juin au 10 juillet 2016 : pour la première fois, l'UEFA, organisatrice de l'épreuve à travers sa filiale SAS Euro 2016, s'était engagée à reverser 20 millions d'euros, à raison de deux millions d'euros par ville, pour financer des équipements sportifs de proximité permettant la pratique du football. A l'époque, Alain Juppé, président du club des villes-hôtes à l'origine de cette demande, avait expliqué que ce geste avait pour but de "faciliter l'acceptabilité de cette manifestation qui n'est pas accueillie avec enthousiasme par tout le monde, de montrer que tout le monde peut en profiter, y compris les clubs de quartier sur de petits équipements". Pour la petite histoire, rappelons que l'ancien Premier ministre avait initialement demandé 100 millions d'euros à l'UEFA…

A chacun sa méthode

Dès lors, chacun y est allé de ses choix, avec des visions parfois très différentes. Marseille a octroyé un million pour la réhabilitation de deux stades. Lyon a également concentré ses moyens sur peu de projets, offrant par exemple 565.000 euros pour la rénovation d'un seul terrain. A l'inverse, Lens et son agglomération, qui se sont partagé l'enveloppe à l'image de la plupart des autres territoires concernés, ont financé de nombreux projets beaucoup plus modestes, comme la construction de city-stades ou la rénovation de vestiaires. A Saint-Etienne et dans sa métropole, l'accent a été mis sur les terrains pouvant accueillir du football de compétition avec des montants d'aide très précis : 170.000 euros pour les créations d’équipement et 68.000 euros pour les rénovations, et une participation financière limitée à 50% de la dépense subventionnable. Dix-huit projets ont ainsi été soutenus dans l'agglomération stéphanoise. A Paris, le fonds UEFA a encore pris un autre aspect, avec le subventionnement à 100% de la rénovation de terrains d’honneur ou annexes de cinq centres sportifs de la capitale. Une voie également choisie par Toulouse, qui a préféré réaliser quatre projets : deux terrains synthétiques, la mise aux normes d'un terrain d'honneur et la création d'un club-house dans un stade.

Bordeaux mise tout sur un stade en QPV

A Bordeaux, où la ville s'est réservé un million d'euros, cédant l'autre million à la métropole qui a conduit un appel à projets auprès de ses 28 communes, le maire Alain Juppé a tranché en faveur d'une solution radicale : le soutien à un seul équipement. "Il voulait que ce soit un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) qui profite de cet apport financier et le projet retenu nous paraissait prioritaire. Situé sur un sol inondable, ce qui obligeait à le fermer régulièrement jusqu'à préent, le stade du Sporting club de la Bastidienne a été doté d'un terrain en pelouse synthétique qui a permis de quadrupler le nombre de créneaux horaires disponibles. Il est magnifique, on est très content", se réjouit Arielle Piazza, adjointe au maire de Bordeaux, chargée des sports. A Lille, la métropole a aussi fait le choix de consacrer toute son budget à un seul projet, mais non des moindres. Dans la capitale des Flandres, l'héritage de l'Euro 2016 a ainsi servi à la rénovation du terrain et des tribunes du stade annexe du Stadium Nord de Villeneuve-d'Ascq, un équipement qui accueille de nombreux clubs de football, de rugby ainsi que des établissements scolaires.

Nice : un choix très éclectique

Le contre-exemple de ces choix conduisant à soutenir un projet unique est à chercher du côté de Nice. "Personne n'a été mis de côté", explique José Cobos, adjoint au maire, délégué aux grands événements sportifs. Anticipant cet héritage, la ville avait engagé dès 2015 une première rénovation de stade au forum Nice Nord. D'autres ont suivi, y compris dans des quartiers populaires, loin du centre-ville. Plus surprenant : le centre de formation de l'OGC Nice, club professionnel évoluant en Ligue 1, a bénéficié d'un nouveau terrain en pelouse naturelle sur cette enveloppe. Autre particularité niçoise : un des partenaires de la fans-zone a réalisé pour la ville, "à travers un accord d'échange de marchandises", selon José Cobos, un terrain synthétique d'une valeur de 270.000 euros.
Il est enfin à noter que l'héritage de l'Euro 2016 en termes d'équipements s'est étendu au-delà du fonds de l'UEFA. A travers son programme Horizon Bleu 2016, abondé par les recettes de la compétition, la Fédération française de football a financé 1.622 projets sur tout le territoire, au-delà des seules villes et agglomérations hôtes de l'évènement.
 

 

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