Un centre écologique à Mens dans l'Isère

Terre vivante, société coopérative de production, née en 1994 en Isère gère à la fois une maison d'édition, une revue bimestrielle et un centre écologique ouvert au grand public. Employant aujourd'hui 32 équivalents temps plein, et 45 en haute saison, la coopérative a su conjuguer esprit d'initiative privée et projet public de développement local. Un exemple original de partenariat public-privé.

A l'origine, Terre vivante était une maison d'édition parisienne spécialisée dans l'écologie pratique. Gérant une revue bimestrielle "Les quatre saisons du jardinage" et publiant en moyenne sept à huit ouvrages par an, les éditeurs ont souhaité dès 1994 quitter Paris pour l'Isère. Ils envisageaient de diversifier leur activité par l'ouverture d'un centre d'écologie pratique destiné tant au grand public qu'à des militants écologistes. Les élus locaux de Mens en Isère ont été séduits par ce projet, susceptible de créer une dynamique de développement touristique. Le maire de Mens, Philippe Richard, soutenu par ses élus dont Annette Pellegrin, conseillère municipale et aujourd'hui conseillère générale, décidèrent de céder une ferme propriété de la collectivité pour que Terre vivante développe son projet. Estimé à 1,5 million d'euros d'investissement, il bénéficiait de 50% de fonds propres et a vu le jour grâce à l'apport de 50% de fonds publics en provenance de l'Union européenne, du conseil régional Rhône-Alpes, de la Datar et des communes concernées par le viabilisation des terrains.

 

L'apprentissage de l'écologie pratique

Le centre écologique, d'une superficie de 20 hectares, est situé à une heure de Grenoble à la frontière des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans une zone de revitalisation rurale. Il est le seul en France à regrouper sur un si vaste ensemble des expériences concrètes de pratiques écologiques.
L'espace est structuré autour de quatre grands thèmes : "Jardiner bio" où plusieurs jardins potagers permettent aux visiteurs de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, la lutte contre les maladies, le maintien d'un sol vivant, l'utilisation du compost... "Habiter écologique", avec des bâtiments à ossature bois, aux murs en brique de terre crue qui illustrent la mise en oeuvre d'une architecture réalisée avec des matériaux naturel ; "Découvrir l'énergie renouvelable" et "la maison des négawatts" qui donne toutes les astuces pour consommer moins d'énergie; enfin, "Gérer l'eau", où le visiteur est invité à suivre le circuit de l'eau, à découvrir comment en user avec modération, comment ne pas la polluer ou comment la recycler.
Ce parcours, agrémenté de forums ou d'ateliers, permet à tout type de visiteurs, du néophyte à l'écologiste averti, de progresser dans la connaissance des pratiques écologiques.

 

Le centre écologique se veut également un lieu de détente et de convivialité

Une aire de jeux naturelle est spécialement aménagée pour les enfants (tunnel en saule, jeux en bois sentier de découverte ...). Un restaurant bio propose des déjeuners et des formules bar et salon de thé l'après-midi. Conçu initialement comme un lieu de pédagogie autour de la cuisine bio, cet espace est appelé à évoluer. En effet, comme l'explique Claude Fournier, la directrice du centre, "les pratiques ont évolué, le restaurant n'est pas assez rentable et nous recherchons un concept plus souple, nécessitant moins de transformation donc moins de main-d'oeuvre : un déjeuner sur l'herbe, où les familles composeraient elles-mêmes leur pique-nique..."

 

Des résultats tangibles pour le développement local

En 2005, les critères de réussite estimés à 60 euros annuels d'investissement par visiteur en période de croisière dont 30 euros d'origine privée ont aujourd'hui été atteints.
Le centre écologique a reçu, 25.000 visiteurs, originaires pour 60% de Rhône-Alpes, pour 25% de Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour 25% de lecteurs assidus des publications de la Scop venant de la France entière. "Ce centre écologique est pour nous un espace d'expérimentation, il légitime notre activité d'éditeurs."
La Scop ne bénéficie d'aucune subvention de fonctionnement. Ses différentes activités permettent un chiffre d'affaires annuel de 3,5 millions d'euros dont 55% pour l'activité édition, 30% issus de la revue et 15% du centre écologique. Claude Fournier en convient, "le centre écologique qui emploie 15 équivalents temps plein provoque une perte de l'ordre de 150.000 euros aujourd'hui (sur un chiffre d'affaires de 500.000 euros). Nous visons à stabiliser ce déficit à 100.000 euros par an que nous considérons comme le budget recherche et développement, promotion et communication de notre Scop ; le centre participe à notre métier de passeur d'informations".
Cette entreprise de l'économie sociale constitue pour un territoire rural un véritable levier de développement touristique. Comme l'explique aujourd'hui Annette Pellegrin, conseillère générale, "c'est une des plus belles réussites de ma vie d'élue ; Terre vivante nous a amené des emplois, du surplus d'activité pour la poste avec les expéditions de la revue, de la taxe professionnelle et surtout de la notoriété. Aujourd'hui, les clients, originaires de la France entière, savent que Mens, commune rurale de 1.200 habitants, c'est Terre vivante.


Nathalie Parent, pour les rubriques Expériences des sites Localtis et Mairie-conseils

Terre vivante

Nombre d'habitants :

1241
Domaine de Raud
38710 Mens
a.pellegrin@cg38.fr

Claude Fournier

directrice

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters

Pour aller plus loin