Un office du tourisme intercommunautaire bâti sur la cohérence et la complémentarité (46)

Depuis plusieurs années déjà l’agglomération du Grand Cahors et la communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble envisageaient un rapprochement de leurs offices du tourisme autour d’un bien commun, l’AOC Vins de Cahors. En 2018 le projet se concrétise avec le renfort de deux autres communautés de communes* et l’ambition de valoriser un territoire viticole cohérent. La fusion des offices du tourisme (OT) se produit aussi dans un contexte plus général de création de grands sites touristiques, voulue par la région Occitanie.

La mise en place de l’office du tourisme intercommunautaire (OTi) Cahors Vallée du Lot s’effectue sur deux ans, avec l’appui d’un bureau d’études pour accompagner les élus des quatre collectivités et la direction de l’OT de Cahors, cheffe de file de la fusion. La nouvelle structure prend la forme d’un établissement public industriel et commercial (EPIC) : « Ce statut est apparu comme le mieux adapté aux caractéristiques de notre territoire rural, indique Jean-Luc Marx, vice-président du Grand Cahors et président de l’OTi. Il garantit la transparence de la gestion et la flexibilité nécessaire, notamment pour le recrutement des saisonniers : soit une trentaine de personnes en juillet août. »

Une gouvernance de proximité

La gouvernance de l’office est assurée par un comité de direction mixte, formé par 16 élus représentant les quatre collectivités en fonction de leur poids relatif, 14 socioprofessionnels et la directrice de l’EPIC, Clémence Payrot. Pour rester au contact direct des réalités de chacune des intercommunalités, le comité se réunit tour à tour, dans différentes communes du territoire. Parallèlement, une commission des territoires, composée exclusivement d’élus, débat de projets d’aménagement et de tourisme puis confie à l’OTi les missions qui relèvent de sa compétence.

Faire du territoire une destination attrayante

Depuis sa création, le 1^er janvier 2020, l’organisation territoriale de l’OTi s’appuie sur le siège social à Cahors, ainsi que sur cinq points d’information permanents et trois saisonniers. « Nous souhaitions bien sûr que cette fusion produise des économies d’échelle, mais notre premier objectif est de faire de notre territoire commun une destination touristique attrayante. Au-delà de la viticulture, nous partageons aussi la rivière Lot, sur laquelle nous investissons beaucoup », fait valoir le président de l’OTi. Sept kilomètres ont déjà été réaménagés le long du cours d’eau, avec l’objectif de créer une voie verte d’une centaine de kilomètres, à l’horizon 2027.

Cahors Vallée du Lot contribue également à valoriser trois grands sites du territoire dont il assure la gestion : d’une part les Phosphatières du Cloup d’Aural à Bach et la Plage aux Ptérosaures de Crayssac, deux sites classés, et d’autre part l’Espace congrès Clément Marot en cœur de ville de Cahors. L’enrichissement de l’offre touristique passe également par l’élargissement de la saison touristique, avec notamment la valorisation de la truffe, un produit emblématique du Lot qui compte deux des principaux marchés dédiés à ce précieux champignon.

Cohérence et complémentarité aplanissent les difficultés

« La plus grosse difficulté que nous ayons eu à surmonter depuis la création de l’OTi est celle de la crise sanitaire, reconnaît Jean-Luc Marx. Les équipes qui animaient les offices aujourd’hui disparus ont joué le jeu et grandement facilité la fusion. » En outre, les quatre collectivités constituent une destination touristique cohérente et complémentaire, qu’il s’agisse du vin, de la truffe, de la rivière qui les traverse ou des sites préhistoriques. « Les visiteurs intéressés par la Plage aux Ptérosaures le sont également par les fossiles vertébrés de la Phosphatière et vice versa, constate l’élu. Leur complémentarité est mieux assurée par un office commun aux deux collectivités sur lesquelles sont ces deux sites. »

Élément notable : la fréquentation de la Plage aux Ptérosaures est passée de moins de 5 000 visiteurs par an à plus de 6 000. Malgré la crise sanitaire, la fréquentation globale sur l’ensemble du périmètre de Cahors Vallée du Lot s’est maintenue à ses niveaux habituels, mais avec beaucoup moins de visiteurs étrangers et beaucoup plus de Français. « La fusion des OT nous aide aussi à nous professionnaliser davantage, constate Jean-Luc Marx. Nous avons pu, par exemple, affecter une personne à la collecte de la taxe de séjour pour optimiser sa recette qui est passée de moins de 400 000 à plus de 550 000 euros en 2021. » Une manne qui ne sera pas superflue pour mener à bien les projets intercommunautaires.

*Le Quercy Blanc et le Pays de Lalbenque-Limogne