Un plan paysage pour réglementer les aménagements urbains

Pour préserver les principaux atouts de son territoire, le paysage et l'environnement, la communauté de communes du Pays de Saint-Flour (Cantal) souhaite réglementer les aménagements urbains. Son principal objectif est d'instaurer une nouvelle politique de l'aménagement des zones d'activités et des entrées de ville. Cela se traduit par la réalisation d'un plan Paysage qui définit les grands principes de cette politique.

Au départ...

En 1990, les aménagements et les extensions de la zone d'activités de la ville "basse", prévus par le plan d'occupation du sol (POS) de la commune de Saint-Flour, sont engagés. Les élus constatent que ces aménagements détruisent la perspective sur la ville haute en portant atteinte à l'intégrité du site juché sur un éperon rocheux qui constitue une attraction touristique majeure. Ils étendent leur réflexion en matière de politique paysagère dans le cadre de la compétence aménagement de l'espace de la communauté de communes. Des propositions se font jour :
- valorisation des approches de la ville par l'autoroute (A75) et des espaces d'accueil du public ;
- requalification des entrées de ville (sécurité, espaces verts, mobilier urbain et signalétique) ;
- réaménagement ou déplacement de zones d'activités vers le plateau, espace plus approprié.
Grâce à la mise en place d'un aménagement de l'espace cohérent et d'un urbanisme de qualité respectueux du paysage, les élus de la communauté de communes souhaitent améliorer l'image et l'attractivité du territoire. Mieux valorisés, les meilleurs atouts du territoire, l'espace et l'environnement, doivent attirer à la fois les populations, les touristes et les entreprises.

En cours de route...

Saint-Flour a reçu le label "ville-étape de l'A75". Elle est insérée dans le réseau des Perles vertes au même titre qu'Issoire, Marvejols, Millau, Lodève et Pézenas. La commune ne peut donc plus faire l'économie d'une véritable politique paysagère. Les principes de cette politique sont intégrés au plan Paysage qui définit un vaste programme d'actions :
- transfert des zones d'activités (ZA) ;
- classement des territoires sensibles en zone naturelle à protéger (ND) et acquisition de terrain par les collectivités ;
- recensement des pré-enseignes et des panneaux publicitaires pour la mise en place d'un règlement local de publicité ;
- traitement paysager des liaisons routières entre Saint-Flour et l'autoroute (aménagements routiers, relais d'informations services) ;
- mise en valeur de l'éperon rocheux (mise en lumière, aménagements paysagers, restauration de façades).


En 1993, les actions à entreprendre en matière d'urbanisme deviennent une priorité pour Saint-Flour. Le plan d'occupation des sols est remanié, certains quartiers sont aménagés et des études de requalification urbaine réalisées. Des études sur l'implantation des zones d'accueil d'activités et sur le prédiagnostic environnemental de ces mêmes zones aboutissent en 1994 et en 1999. La communauté de communes s'engage dans une politique paysagère plus large (déplacement des zones d'activités et requalification des entrées de ville). Elle se traduit en 2003 et 2004 par la viabilisation de zones d'activités des communes de Rozier, Coren et Crozatier.
Quant aux entrées de ville, une procédure de zone de publicité restreinte (ZPR) est engagée depuis 1999. Jugés prioritaires, les travaux d'aménagement de la première entrée Nord de Saint-Flour devaient se faire en 2004. Ces travaux prévoient notamment l'installation d'un relais d'informations services (RIS), espace d'informations pratiques et touristiques en relation avec le réseau des Perles vertes de l'A75.

Les moyens mobilisés et les partenaires...

Cette politique paysagère est soutenue par le président de la communauté, également maire de Saint-Flour, les élus du conseil municipal de Saint-Flour et des communes limitrophes. Un comité de pilotage "Entrées de ville", composé d'élus et de techniciens de la communauté, a été mis en place. Il commande les études servant de base à la réflexion sur les aménagements et sollicite par ailleurs fréquemment l'avis d'organismes compétents. En outre, la communauté veille à ce qu'un cabinet de paysagistes soit systématiquement associé aux études et aux aménagements réalisés.
Pour les moyens techniques, la direction départementale de l'équipement est fortement impliquée. Sur le plan financier, la communauté de communes a reçu le soutien de plusieurs partenaires pour mener à bien sa politique. Ainsi, le plan Paysage, document de base exprimant la volonté des élus, a été financé dans le cadre du 1% paysage de l'A75. L'action de traitement des abords de la D 909 et la mise en place d'un RIS, voté en 2003 pour un budget de près de 5 millions d'euros, est financée par :
- l'Union européenne, dans le cadre du Fonds européen de développement régional (Feder) ;
- l'Etat, par le Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT) ;
- le conseil général du Cantal et le conseil régional de l'Auvergne.

Pour quels résultats...

Cette action a engagé toutes les communes dans une réflexion à l'échelle du territoire, et pas seulement sur la commune de Saint-Flour. Le document plan Paysage a été le point de départ essentiel. Il exprime clairement la volonté politique des élus en matière de politique paysagère et a facilité l'établissement des documents d'urbanisme et du "programme d'actions pluriannuel" qui ont suivi.
La volonté des élus de la ville de Saint-Flour et de la communauté de communes a permis de mener jusqu'au bout cette politique, en planifiant et en programmant à long terme les documents d'urbanisme, les sensibilisations des élus et de la population et les aménagements des zones d'activités et des entrées de ville. Cette politique paysagère est reconnue comme une démarche méthodologique originale depuis plusieurs années. Saint-Flour a été lauréate du concours des entrées de ville en 1996.
Ambitieuse, une telle politique paysagère nécessite de la méthode. Il faut planifier, programmer, sensibiliser la population... Cela implique un raisonnement à long terme, une partie des actions prévues ne pouvant se concrétiser immédiatement. Par exemple, faute de moyens de suivi et d'animation, la procédure engagée de Zone de publicité restreinte (ZPR) n'a pas encore pu aboutir.

Et aujourd'hui ?

Les actions engagées se poursuivront jusqu'en 2007. La viabilisation de nouvelles zones d'activités, la requalification prochaine des autres entrées de ville et l'aboutissement de la ZPR sont autant d'étapes à réaliser.

Aline Cherpeau, animatrice au Centre permanent d'initiatives pour l'environnement de Haute Auvergne.

Communauté de communes du Pays de Saint-Flour

Village d'entreprises- ZA du Rozier-Coren
15100 Saint-Flour

Pierre Jarlier

Président

Laure Olivier

Agent de développement

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