Un point Information Jeunesse adapté à un territoire semi-rural

En créant un point Information Jeunesse, dûment labellisé, les élus de la communauté de communes du Val de l'Indre (Indre-et-Loire) ont marqué l'engagement de la collectivité à créer une politique en direction des jeunes misant sur leur épanouissement, leur autonomie, leur responsabilité.

"Œuvrer tous ensemble afin d'accompagner enfants et adolescents pour leur permettre de devenir des citoyens épanouis, libres et autonomes, capables d'occuper leur place dans la société et de devenir les acteurs de leur évolution." Ce propos, placé en exergue de la page d'accueil "jeunesse" du site internet de la communauté de communes du Val de l'Indre (CCVI), résume la finalité éducative de la politique que les élus ont pris le parti de développer en direction de la jeunesse. Validée en conseil communautaire en 2006, celle-ci a depuis été déclinée par deux actes concrets et fondateurs : le recrutement en août  2006 de quatre animateurs jeunesses et d'un coordinateur (mis à disposition des communes, en suppléant des animateurs communaux) et la création d'un point Info Jeunesse, en février 2007.

 

Un point Information Jeunesse mobile et nomade

La spécificité de ce point Info Jeunesse est qu'il a été conçu pour s'adapter à ce territoire intercommunal, semi-rural. Un site principal a été installé sur la commune de Montbazon, dans un bâtiment où le PIJ côtoie judicieusement la mission locale et des associations intermédiaires. Des "kiosques information" ont été déployés dans les sept autres communes (dans des lieux dédiés à l'accueil des jeunes) ainsi que dans les quatre collèges présents sur le territoire. Les animateurs jeunesse sont chargés de les faire vivre. "Ces kiosques sont des mini PIJ  où les jeunes ont accès à des informations qui touchent à la santé, la sexualité, les loisirs, etc. Toutes les mairies disposent de panneaux recensant les activités jeunesse. Et dans les collèges, les animateurs disposent de malles d'info", explique Laure Marchand, animatrice.
Faire circuler l'information au plus près des jeunes répond à un enjeu considéré ici comme majeur, au regard du diagnostic sur la jeunesse qui avait révélé les forts problèmes de mobilité et par conséquent la difficulté à véhiculer les informations. "Notre territoire est à une dizaine de kilomètres au sud de Tours. Les jeunes (environ 2.000 âgés de 14 à 18 ans et 1.200 de 18 à 24 ans) ont peu de moyens pour se rendre à Tours, mais également pour se déplacer d'une commune à l'autre. Pour obtenir des informations, ils utilisaient internet ou se rendaient dans les accueils jeunes mis en  place dans certaines communes. Le tout était hétéroclite. Il était intéressant de créer une corrélation entre l'animation et l'information", explique Jérémy Bouquin, responsable jeunesse.

 

Un accueil hebdomadaire d'au moins 26 heures

Le label attribué par la direction départementale Jeunesse et Sport implique le respect d'un certain nombre de règles, succinctes mais essentielles, à commencer par le caractère anonyme et gratuit du PIJ et la libre adhésion du jeune. Du côté des contraintes, un PIJ doit correspondre à un espace assez grand (plus de 20 m2), informatisé et équipé (photocopieur...) et assurer un accueil hebdomadaire  d'au moins 26 heures (1). Pas si simple ni logique pour un PIJ intercommunal... "Nous allons finalement au-delà puisque pour pouvoir toucher potentiellement tous les jeunes, nous ouvrons les 26 heures requises sur Montbazon et les animateurs font de l'accueil en moyenne 2,5 jours par semaine dans les communes ou collèges ", explique Jérémy Bouquin. "Mais il serait sans doute judicieux que ce label PIJ puisse être assoupli pour les communautés de communes, notamment sur la contrainte d'ouverture de 26 heures", estime-t-il.
"Le caractère mobile du PIJ est très important, mais il reste à perfectionner. Il n'est ainsi pas évident de planifier les animateurs sur les huit communes. Les jeunes ne sont pas toujours présents avec un taux de remplissage souhaité. Il y a sans doute une question de temps pour que les jeunes identifient le service, mais cette identification passe aussi peut-être par une présence plus régulière, qui faciliterait également la création de liens entre les animateurs et les jeunes", observe Pascal Houlard, vice-président de la CCVI en charge de l'action sociale et socio-éducative.

 

Faire découvrir l'environnement proche

Les demandes des jeunes sont très variées et dépendent de la période. Avant l'été, elles portent beaucoup sur les jobs d'été. Un peu plus tard dans l'année, elles se polarisent sur l'orientation scolaire... "Nous proposons des informations sur la santé, la sexualité, le tabac, mais aussi sur les manifestations culturelles, sportives, etc.", cite Laure Marchand.
Le PIJ a déjà certainement apporté une plus-value en facilitant la circulation d'une information que les jeunes ne cherchaient pas forcément à obtenir... C'est un paradoxe moderne : il est plus facile d'avoir accès à des informations venues de l'autre bout du monde que de savoir ce qui se passe à coté de chez soi... "Chaque commune avait un livret d'associations  mais, d'une commune à l'autre, à un kilomètre de distance, c'était l'inconnu !", reprend Jérémy Bouquin. Le service jeunesse a fait réaliser un livret associatif commun aux huit communes pour faciliter la découverte de l'environnement proche. Reste maintenant à en favoriser l'appropriation...
"Il faut certainement réussir à mieux impliquer les associations au sein du PIJ. Aujourd'hui, nous faisons descendre l'information mais nous ne sommes pas encore devenus un interlocuteur privilégié des associations locales", note Jérémy Bouquin. Il est de même prématuré de dresser un bilan qualitatif sur l'impact du PIJ. "Il y a encore un gros travail à mener pour faire savoir aux jeunes ce qui se passe dans leur commune et surtout pour les faire participer", observe Pascal Houlard, mais l'accroche a, semble-t-il, été trouvée grâce à ce PIJ : "Nous rencontrons le même type de problèmes qu'en ville, autour de l'alcool notamment, et le travail mené par les animateurs en terme de sensibilisation est précieux. De même, ils aident les jeunes ou les poussent à être acteurs. On peut avoir des divergences sur leurs centres d'intérêt et les projets qui en découlent, mais le plus important est qu'ils apprennent à se construire et se respecter", conclut Pascal Houlard.

 

(1) Le coût pour la collectivité est de 20 000 euros par an. La collectivité a été accompagnée par la DDJS pour monter le projet et bénéficie du soutient du bureau Information Jeunesse (BIJ), relais départemental de l'info jeunesse.

 

Emmanuelle Stroesser, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Communauté de communes du Val de l'Indre

Nombre d'habitants :

30000

Nombre de communes :

8
Hôtel de Ville de Monts
37260 Monts

Pascal Houlard

Vice président de la communauté

Jérémy Bouquin

Coordinateur animation jeunesse

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