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Rénovation thermique - Un projet d'éco-prêt à taux zéro pour encourager les économies d'énergie

Le gouvernement entend proposer à partir du 1er janvier 2009 un éco-prêt à taux zéro pour les particuliers afin d'encourager les travaux d'isolation thermique et les économies d'énergie. Ce nouvel outil compléterait ainsi les aides financières que de nombreuses collectivités ont déjà mises en place pour aider les ménages à financer leurs travaux d'économies d'énergie.
Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a assuré le 2 septembre que le Premier ministre François Fillon "soutient" la mise en place de ce dispositif. Notant que la "facture de chauffage et d'électricité des Français a augmenté de 40% en cinq ans", le ministre juge qu'on "est capable de la diviser par deux ou par trois" grâce aux travaux appropriés, "à condition de pouvoir avancer l'argent".
L'éco-prêt à taux zéro, "dont les modalités ne sont pas complètement arrêtées", a insisté le ministre, serait plafonné à 30.000 euros par foyer, sans discrimination de ressources. Le particulier rembourserait les travaux en sept à huit ans, pour un montant égal à ce qu'il payait en consommation d'énergie. Il reviendra à l'Etat de compenser l'intérêt dû aux banques. Bercy estime que cette opération coûtera environ un milliard d'euros à l'Etat.
"Alors que les mises en chantier ont baissé en France de 30%, il s'agira d'un investissement productif, capable de créer des centaines de milliers d'emplois", a fait valoir le ministre de l'Ecologie. Le bâtiment est aujourd'hui l'un des secteurs les plus énergivores en France (42,5% de l'énergie finale).  C'est aussi l'un de ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre avec 123 Mt de CO2 (23% des émissions nationales).
L'éco-prêt est directement inspiré de l'expérience allemande du "CO2 KfW". Lancé depuis une dizaine d'années par la "Kreditanstalt für Wiederaufbau" (KfW, banque pour la reconstruction, créée après la Seconde Guerre mondiale) pour lutter contre le changement climatique, ce "prêt CO2" s'est avéré efficace : les faibles intérêts y sont garantis sur 10 ans, et les économies d'énergie atteintes donnent lieu à un bonus sur le remboursement du prêt.
La Fédération française du bâtiment s'est réjouie de cet "excellent dispositif" tout en se demandant comment l'Etat le financera. L'organisation de défense des consommateurs UFC-Que Choisir y voit pour sa part "un coup de pouce dans le bon sens", à condition que l'offre des professionnels puisse suivre la demande, souligne-t-elle. L'UFC relève également, comme la fédération France Nature Environnement (FNE), qui compte 3.000 associations, les nombreux points encore en suspens sur la durée précise de remboursement et le type de travaux éligibles notamment.

A.L. avec AFP

 

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