Un quart des ménages vivent dans un logement largement sous-occupé, établit l'Insee

Des chambres qui, notamment, restent vides après le départ des enfants… Un quart des ménages français vivent dans un logement considéré comme largement sous-occupé, c'est-à-dire avec au moins trois pièces de plus que nécessaire, selon une étude de l'Insee parue ce 9 juillet.

Ce phénomène concerne 7,6 millions de résidences principales, qui sont pour 93% des maisons individuelles. Les trois quarts de ces logements largement sous-occupés ont une superficie d'au moins 100 m2. L'Insee calcule que 41% des maisons et 4% des appartements sont largement sous-occupés.

Les habitants de ces résidences principales en partie vides sont majoritairement des personnes âgées de 60 ans et plus et occupant ce logement depuis plus de vingt ans. "Leurs logements ont pu devenir trop grands avec le départ des enfants du domicile familial", analyse l'Insee. Le taux de résidences principales largement sous-occupées est passé de 22% en 2006 à 25% en 2022, affirme l'institut qui lie cette évolution au vieillissement de la population.

"Parmi les ménages en activité, les agriculteurs, qui vivent presque exclusivement en maison individuelle, sont les plus concernés par la sous-occupation très accentuée (44%)", explique l'Insee dans son étude. "Pour les autres, le taux va de 16% pour les ouvriers et les employés, à 27% pour les cadres et 28% pour les artisans, commerçants et chefs d'entreprise. Sur le champ des maisons individuelles, celles habitées par des cadres sont encore plus souvent largement sous-occupées que celles habitées par des agriculteurs", détaille l'institut de statistiques.

La Bretagne est la région la plus concernée par la sous-occupation, où près de la moitié des logements disposent d'au moins cinq pièces et 36% des résidences principales sont sous-occupées. Suivent les régions Bourgogne‑Franche‑Comté, Grand Est, Hauts‑de‑France et Pays de la Loire (31% chacune). À l'inverses, les moins concernées sont l'Île‑de‑France, Paca, la Corse et les régions d’outre-mer (15%).

À l'échelle départementale, ce sont sans surprise les départements "à dominante rurale" qui sont les plus concernés. L'Insee cite la Haute‑Saône, les Côtes-d'Armor, le Finistère, la Meuse, la Creuse, les Deux‑Sèvres, le Gers, le Morbihan, les Vosges, la Manche et la Mayenne (au moins 36% de forte sous-occupation). Tandis qu'à Paris, "le taux n’est que de 5%".

Si l'on rapproche encore la loupe sur la carte de France, on constate que "la sous‑occupation très accentuée est plus répandue dans les petites aires d’attraction des villes (AAV) que dans les grandes" et qu'"au sein des AAV, elle est beaucoup plus fréquente dans les couronnes que dans les pôles". Logique, étant donnée la place des maisons individuelles dans les petites AAV et dans les couronnes. L'Insee relève par ailleurs que "les zones denses ou touristiques, où les prix au mètre carré des maisons anciennes sont plus élevés qu’ailleurs, sont souvent celles où la sous‑occupation très accentuée est moins fréquente" – à l'exception du littoral breton, ce qui "peut s’expliquer par la part élevée des logements de six pièces ou plus".

Seulement 36% des ménages habitant un logement largement sous-occupé considèrent que le nombre de pièces est effectivement supérieur à leurs besoins et une très large majorité d'entre eux est satisfaite de leurs conditions de logement. Uniquement 9% souhaitent déménager.

L'Insee définit une résidence principale largement sous-occupée comme un logement comportant au moins cinq pièces d'habitation pour une personne seule ou un couple sans enfant, six pièces pour ménages avec un enfant, etc.

Cette étude consultable en ligne, dont les résultats sont détaillés sur quatre pages denses, fournit d'autres éléments d'analyse intéressants.

 

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