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Education prioritaire - Un rapport critique les déperditions de moyens pour les ZEP

"Une éducation prioritaire qui scolarise un cinquième des écoliers et des élèves est-elle encore prioritaire?" C'est ce que se demandent les inspections générales dans un rapport intitulé "La contribution de l'éducation prioritaire à l'égalité des chances des élèves" qui vient d'être remis au ministre de l'Éducation nationale. Ce rapport, commandé par Gilles de Robien à son arrivée au ministère, dresse un bilan de la politique d'éducation prioritaire depuis 1982 et formule une série de propositions pour la réformer. Les recommandations d'étape de ce rapport, remises en décembre 2005, ont "largement inspiré" la relance de l'éducation prioritaire mise en place par Gilles de Robien. Selon les auteurs, la carte des ZEP "est devenue inflationniste et très hétérogène au point de ne plus être considérée comme juste et efficace par les acteurs locaux". "Les moyens, importants, n'ont plus, dès lors, été concentrés sur des territoires restreints, mais ont été dispersés sur 15 à 20% des établissements scolaires, et ont servi plus à afficher des mesures gestionnaires quantitatives (taux d'encadrement et mesures indemnitaires) qu'à résoudre des difficultés repérées", considèrent-ils. Autre grief formulé : la forte proportion des jeunes enseignants affectés dans les ZEP (34% ont moins de 30 ans contre 18% hors éducation prioritaire).
Les auteurs proposent de "cibler l'éducation prioritaire sur des territoires limités" et d'offrir aux écoles et établissements de ces territoires "une réelle possibilité de sortir des règles communes, dans le cadre de l'expérimentation". "Cette expérimentation doit porter prioritairement sur l'organisation et la pédagogie", précisent les inspecteurs qui constatent que les moyens supplémentaires attribués à ces territoires "n'ont pas été placés là où ils auraient dû l'être", en particulier "dans le renouvellement de la pédagogie, la formation des enseignants, la structuration du partenariat". Le rapport est donc favorable à une "nouvelle politique d'accompagnement pédagogique dans les territoires prioritaires". Un "plan de pilotage pédagogique" pourrait être ainsi mis en place, aux niveaux national, académique et local. Les inspecteurs se montrent enfin favorables à la poursuite du travail de redéfinition des cartes des ZEP afin de "désectoriser l'affectation des élèves du primaire et des collèges".

M.T. avec AEF

 

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