Un réseau de chaleur alimenté par la filière bois

Depuis l'automne 2008 dans le Cantal, quelques entreprises et habitants de la communauté de communes du Pays de Saint-Flour se chauffent au bois, grâce à la construction d'un réseau de chaleur sur la zone d'activité concertée du Crozatier. Et la communauté de communes ne s'arrête pas là.

Au début des années 2000, au moment de sa création, la communauté de communes du Pays de Saint-Flour (17 communes, 12.272 habitants) a mis en place un réseau de chaleur au bois pour alimenter deux nouveaux équipements sur la commune de Saint-Georges : la ZAC du Crozatier et le lotissement des Fontilles.

Première étape : l'approvisionnement en bois


Avant de construire la chaufferie bois et son réseau de chaleur, la communauté a dû s'assurer des disponibilités en combustible et de la sécurité d'approvisionnement au niveau local. Pour cela, elle a bénéficié de l'appui de l'association Bois énergie 15 et énergies renouvelables, spécialisée dans la promotion des énergies renouvelables et responsable de la structuration du réseau d'approvisionnement en bois du département du Cantal. "Aujourd'hui, la communauté a passé un marché d'approvisionnement avec un regroupement de neuf scieries, explique Emmanuelle Hugon, agent de développement à la communauté de communes du Pays de Saint-Flour. Le volume, à terme, pourrait atteindre 1.130 tonnes de combustible par an, via un contrat d'approvisionnement."

La mise en place du réseau de chaleur


La communauté de communes est maître d'ouvrage de la ZAC et du réseau de chaleur. Les travaux, qui ont représenté un investissement d'environ deux millions d'euros, portaient sur la construction d'un bâtiment, l'installation d'une chaudière bois et de leurs équipements associés, ainsi que la création du réseau de raccordement (sous-stations de la chaudière et 4.200 mètres de canalisations pré-isolées et enterrées). La communauté a bénéficié du soutien financier de la Région (330.000 euros), du département (247.500 euros), de l'Ademe (206.000 euros), du Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT, 325.000 euros), ainsi que du Feder (105.000 euros). La puissance totale du réseau est de 1.800 kilowatts, dont les deux tiers sont assurés par la chaudière bois. "Le dispositif est complété par deux chaudières au fioul, d'une puissance respective de 800 kw, utilisées en appoint et en secours pour la fourniture de chaleur", indique Emmanuelle Hugon. Opérationnel depuis l'hiver 2007, le réseau compte aujourd'hui 12 abonnés (dont 8 entreprises), et devrait d'ici dix ans assurer 90% des besoins en chauffage et en eau chaude de 39 bâtiments, dont la vingtaine de maisons individuelles du lotissement.

Une gestion directe en régie pour la vente aux usagers


"La communauté a toujours privilégié la gestion directe de ses équipements, explique Pierre Jarlier, président de la communauté de communes. C'est pourquoi nous avons créé une régie communautaire de distribution de chaleur en octobre 2007 pour la vente de chaleur aux usagers." Si la communauté assure l'exploitation en régie, elle fait appel à un prestataire pour la maintenance et la surveillance du réseau. Aujourd'hui, le réseau monte en puissance, tous les bâtiments ne sont pas réalisés et l’exploitation n’est pas au maximum de sa capacité. En moyenne, les dépenses de fonctionnement s'élèvent à environ 200.000 euros par an.

15% d'économie pour les abonnés


"Les tarifs sont différents pour les entreprises et les particuliers, les puissances et les besoins étant très variables. Pour un particulier, les coûts sont les suivants : l'abonnement correspondant à la part fixe est de 70 euros HT par kilowatt souscrit, et la consommation, part variable, est de 40 euros HT par kw consommé. Les usagers sont gagnants car ils réalisent une économie d'environ 15% par rapport à une alimentation au fioul", précise Emmanuelle Hugon. Pour être raccordés au réseau, les abonnés se sont engagés sur une période correspondant à l'amortissement de l'investissement consenti, soit environ vingt-cinq ans. "Construire un tel réseau représente un investissement important pour la communauté et un réel pari, car nous ne connaissons pas précisément les consommations futures. Cependant, c'est un parti pris innovant et un élément d'attractivité qui est intégré dans notre projet de territoire", conclut Pierre Jarlier. Et la communauté confirme sa volonté en créant un deuxième réseau de chaleur destiné à Volzac (commune de Saint-Flour), destiné à alimenter plusieurs équipements publics : l’hôpital psychiatrique, le long séjour, l’Institut médico-éducatif, le lycée agricole et le centre de formation professionnelle et de promotion agricole.

Laura Henimann / PCA, pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net
 

Communauté de communes du Pays de Saint-Flour

Village d'entreprises- ZA du Rozier-Coren
15100 Saint-Flour

Emmanuelle Hugon

agent de développement

Pierre Jarlier

sénateur, maire de Saint-Flour et Président

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