Une économie d'eau potable dans les équipements publics

L'ambition du pays Cœur Entre-Deux-Mers, en application de son Agenda 21, est de mettre en place des actions pour réduire la consommation d'eau potable des nappes profondes dans les équipements à usage collectif. L'objectif principal de cette opération, réalisée en partenariat avec le syndicat d'aménagement et de gestion des eaux de la Gironde, est d'enrayer la pénurie prévisible à court terme.

Entre Dordogne et Garonne, le pays Cœur Entre-Deux-Mers regroupe 7 communautés de communes, 71 communes périurbaines et rurales et une population de 81.000 habitants sans cesse en augmentation compte tenu de la proximité de Bordeaux. Pour satisfaire les besoins d'alimentation en eau potable, tous usages confondus, 300 millions de m3 d'eau sont prélevés chaque année, dont la moitié provient de quatre nappes souterraines profondes. Or, l'observation de ces nappes depuis plusieurs décennies montre une surexploitation qui constitue un risque important pour la ressource souterraine du département. Face à ce problème, le conseil général de la Gironde, la communauté urbaine de Bordeaux et l'agence de l'eau Adour Garonne ont élaboré un schéma directeur d'aménagement et de gestion des ressources en eau (Sdage) qui a été finalisé en 1996. Devant l'ampleur de cette question, il a aussi été décidé, en 1998, d'élaborer un schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) pour les quatre nappes profondes du département. La première priorité du syndicat mixte d'études pour la gestion de le ressource en eau de la Gironde (SMEGREG), chargé de la promotion et du suivi du Sage nappes profondes, est de "maîtriser la demande avant d'augmenter l'offre".

La gestion des ressources en eau potable, objectif majeur de la charte de développement et de l'Agenda 21

Un diagnostic a été réalisé en 2005 sur les usages et consommations d'eau dans sept communes représentatives de l'ensemble des communes du pays Cœur Entre-Deux-Mers. L'étude concernait les équipements et services communaux et socioculturels (mairie, école, salle des fêtes, services techniques...), les équipements sportifs (alimentation en eau potable dans les bâtiments et arrosage des stades) et les espaces verts (arrosage). Elle a permis d'analyser les factures de chaque compteur  (dans tous les bâtiments ou installations) sur une période de cinq ans à partir de ratios nationaux.
Exemples :
Ecole : 20 litres / jour / élève
Restauration collective : 20 litres / jour / repas préparé
Douches collectives : 40 litres / douche
Nettoyage de véhicule : 200 litres / lavage
Nettoyage de marchés : 5 litres /m2
Une recherche des fuites a été réalisée sur le réseau, après le compteur ou sur du matériel en place (robinetterie, chasse), Exemples :
Le goutte à goutte : 4 litres / heures soit 140m3/an
Fuites dans les sanitaires : 40 litres / heures soit 350m3/an
Fuites sur canalisation : 200 à 3.000 m3/an

Une cartographie de chaque territoire étudié a été réalisée pour mettre à jour la liste des compteurs d'eau de la commune, répertorier le matériel en place sur les points de puisage, constater l'état du réseau et de la plomberie et la présence ou non de fuites, et enfin mesurer les débits en sortie de robinets et connaître les fréquences d'arrosage et de fréquentation des bâtiments. L'étude a permis de déterminer des possibilités d'économie dans les équipements et installations collectives qui, uniquement pour le pays Cœur Entre-Deux-Mers et par extrapolation, pourrait permettre d'économiser 30.000 m3 d'eau par an, soit 21% des consommations.

Il a été décidé de mener trois types d'action :
- intervenir sur les 19% des compteurs concernés par des surconsommations, dont 64% provenant des arrosages des espaces verts ; les autres surconsommations concernent les écoles et les bâtiments sportifs ;
- suivre et contrôler les postes les plus dépensiers : écoles, cantines scolaires, vestiaires et arrosages des stades et  de certains espace verts ;
- mettre en place une réelle gestion de la consommation d'eau en conservant la totalité des factures d'eau pour contrôle, en établissant une cartographie précise de l'emplacement et de l'état des compteurs, en surveillant les éventuels fuites par des relevés réguliers, en installant des matériels hydro-économe aux points de puisage...

Pour Christian Laur, maire de Sainte-Eulalie (4.189 habitants), commune faisant partie de l'échantillon pilote, ce fut une véritable révélation : "C'est étonnant comme personne ne regarde jamais le montant des factures d'eau, on paye, c'est tout ! L'étude a  pourtant révélé que nous pouvions faire 30% d'économie de consommation par an simplement en surveillant et en investissant 4.000 euros de robinets, chasses d'eau économiques...amortissables en 8 mois ! Formidable pour les finances de la commune mais surtout  pour sauvegarder les ressources d'eau potable. Car si on ne fait rien, le coût de l'eau va doubler, tripler et, de toute façon on va avoir des problèmes graves, un jour il n'y aura plus d'eau !" Mais rien ne peut avoir lieu sans la mise en place d'actions de formation et de sensibilisation des élus, des personnels techniques et communaux, de sensibilisation des scolaires ainsi que des utilisateurs d'équipements collectifs pour optimiser et appliquer une politique d'économie d'eau. Des postes de chargés de mission, éco-conseiller gestion des flux (eau et énergie) seraient à créer.

Syndicat mixte du Pays Coeur Entre-Deux-Mers

Nombre d'habitants :

81000

Nombre de communes :

71
20 bis Grand-Rue
33760 Targon
info@coeurentre2mers.com

Valérie Paraboschi

Chargée de mission

Christian Laure

Maire de Sainte-Eulalie

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