Une formation à l'urbanisme durable pour les élus de Montesquieu

En Gironde, quelques élus communautaires ont suivi en 2010 une formation sur la prise en compte du développement durable dans les documents d’urbanisme. Une formation sur mesure conçue par la communauté de communes de Montesquieu elle-même pour un autre regard sur le foncier.

Des agents de la communauté de communes de Montesquieu avaient fait le constat que la plupart des élus n’avaient pas toujours les outils pour faire le lien entre urbanisme et développement durable, et pour certains, un terrain agricole non exploité avait logiquement vocation à devenir constructible. Dans ce territoire proche de l’agglomération bordelaise, il manquait un autre regard sur le foncier. "Si la nécessité de protéger des espaces naturels remarquables est désormais bien comprise par les élus, il est encore difficile de faire passer le message sur l’importance de la préservation de la biodiversité ordinaire qui se développe à travers les haies, les chemins ou les milieux humides, explique Caroline Legrand, responsable de l’urbanisme. Il m’a semblé important que nous partagions ces connaissances techniques avec les élus pour qu'ils puissent prendre les décisions en toute connaissance de cause.” Cette dernière, en lien avec ses collègues qui travaillent sur l’environnement, a convaincu le directeur général des services d’élaborer une formation destinée aux élus, qui permette d’aborder le sujet de la manière la plus concrète possible. L’idée étant d’associer des sorties sur le terrain et des rencontres avec des intervenants extérieurs.

Une formation menée de bout en bout par les agents et des élus de la communauté

 Il a fallu une bonne dose d’énergie et de volontarisme pour aboutir. Un programme précis a d’abord été construit par les agents de la communauté de communes de Montesquieu : depuis la prise en compte de l’environnement dans l’élaboration des documents d’urbanisme jusqu’à l’application des objectifs de développement durable dans les communes périurbaines. Etaient prévues des explications techniques sur le fonctionnement des cours d’eau et l’importance des milieux humides, la notion de bassin versant, la trame verte et bleue, ainsi qu’un temps consacré aux aspects législatifs et réglementaires, et à l’importance de la concertation avec la population et les associations. Le vice-président chargé de l’Urbanisme et la vice-présidente chargée de l’Environnement ont souhaité que la formation aille plus loin sur les aspects juridiques, sur l’examen de cas concrets, et sur les risques naturels, d’inondations en particulier, qui menacent la région. Ensuite, il a fallu trouver des formateurs qualifiés. Les recherches ont duré six mois. Au final, un agent d’une SEM intervenant sur l’agglomération bordelaise, doté d’une expérience réelle de formation des élus, a accepté de coordonner la formation (animation générale, production de documents de synthèse) et d’intervenir sur les PLU, l’agriculture et la forêt. Une "technicienne Rivière" d’une communauté de communes du Lot-et-Garonne a pris en charge la problématique de l’eau. La formation a finalement pu commencer fin octobre 2010. Six sessions d’une demi-journée se sont déroulées : quatre sessions théoriques et deux sessions sur le terrain.

Un bilan plus positif qu’il n’y paraît au premier abord

Sur la quarantaine de conseillers communautaires invités, neuf élus ont suivi la formation. Un chiffre qui peut paraître maigre au premier abord. Cependant, au vu d’une analyse plus approfondie, le bilan est plus positif qu’il n’y paraît. La majorité de ces élus découvraient réellement le sujet. Tous ont suivi la formation d’un bout à l’autre, ce qui n’est pas si évident quand il faut prendre sur son temps personnel. Tous ont été parfaitement convaincus de la validité de ce type d’action et ont demandé d’autres formations sur d’autres sujets.
Ces élus ont regretté de ne pas avoir été plus nombreux à participer. Ils se sont engagés à promouvoir cette formation si elle devait être à nouveau organisée, ce qui n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, au vu des attentes exprimées, d’autres contenus, qui restent à définir, pourraient être proposés, sous cette forme de demi-journées théoriques et de terrain.
Pour la communauté de communes, le coût direct a été de 6.000 euros de prestations des intervenants. Le temps passé par les agents initiateurs n’a pas été comptabilisé.


Jean-Luc Varin / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté de communes de Montesquieu

Nombre d'habitants :

42490

Nombre de communes :

13
1 Allée Jean-Rostand
33651 Martillac
accueilccm@cc-montesquieu.fr

Caroline Legrand

chargée de l'urbanisme

Céline Liébaut-Jany

vice-présidente

Bernard Darriet

Vice-président à l'urbanisme

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