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Sécurité - Vidéoprotection : le plan national d'équipement a pris beaucoup de retard

Malgré les efforts financiers de l'Etat, il sera difficile d'atteindre l'objectif fixé en 2007 pour le plan national d'équipement de la vidéoprotection, soit 60.000 caméras installées sur la voie publique d'ici à 2011. Trois fois plus qu'il n'y en avait alors. C'est le constat du député Guy Geoffroy (UMP) dans un rapport "sur la contribution de l’État au développement de la vidéoprotection" dans lequel il propose de prolonger ce plan d'une année, jusqu'à la fin 2012. "Cette information serait très utile pour les élus locaux qui se lancent dans des projets parfois coûteux et qui sauraient dans quel horizon temporel ils peuvent prévoir leurs investissements", estime le député de Seine-et-Marne. Pour accompagner le déploiement de la vidéo, un fonds interministériel de prévention de la délinquance a été créé en 2007. Ce fonds reçoit la part des crédits délégués par l’Etat à l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) destinés à financer des actions de prévention de la délinquance ainsi qu’un montant prélevé sur le produit des amendes forfaitaires de la police et de circulation, déterminé chaque année en loi de finances rectificative. Les dotations du FIPD consacrées à la vidéoprotection sont passées de 13 millions d'euros en 2007 à 30 millions d'euros en 2010, soit un effort financier de 72 millions d'euros au total. Depuis 2010, le FIPD est divisé en deux sous-enveloppes, dont une est spécifiquement destinée à la vidéoprotection. Mais la part de la vidéo dans le total ne cesse de croître, au détriment d'autres actions de prévention ou d'aide aux victimes : 30% en 2007 et 2008 ; 46,5% en 2009 et de l’ordre de 60% en 2010.
Le fonds permet ainsi d'aider financièrement les communes à s'équiper ou de raccorder les centres de supervision urbain des communes aux services de police et de gendarmerie, avec un taux moyen de subvention de 40%. Il soutient également la mise en place à Paris du plan "1.000 caméras". Pour la seule année 2009, indique le député, les subventions du FIPD ont permis de financer l'installation de 5.013 caméras. Le parc de caméras de voie publique est passé à 27.000, loin donc de l'objectif fixé, même si l'enveloppe prévue pour 2010 devrait permettre d'installer 10.000 caméras supplémentaires, précise le député. "En maintenant le rythme actuel, cet objectif raisonnable et qui ne traduit pas un recours disproportionné à la vidéoprotection, pourrait être atteint en mobilisant le FIPD une année supplémentaire, soit jusqu’à la fin de 2012."
 

Michel Tendil

 

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