Archives

A 1.977 euros par mois, le prix médian des Ehpad a progressé de 1,22% en 2018

L'étude annuelle de la CNSA sur les prix des Ehpad détaille les chiffres : tarif hébergement, tarif dépendance financé par l'APA... Et fournit le classement des prix médians par département.

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) publie les résultats de son étude annuelle sur les prix des Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Ces chiffres, portant sur l'exercice 2018, sont obtenus à partir des tarifs transmis chaque année par les établissements et accessibles sur le portail national d'information pour l'autonomie des personnes âgées et l'accompagnement de leurs proches, mis en œuvre par la CNSA. Au total, 89% des établissements ont effectivement transmis leurs prix. Le principal enseignement est que le prix médian (50% des Ehpad au-dessus et 50% en dessous) est de 1.977 euros par mois, correspondant à la somme du prix de l'hébergement et du tarif dépendance. Ce montant traduit une hausse de 1,22% (+24 euros) par rapport au prix médian de 2017.

Des hausses modérées pour le tarif dépendance

Les chiffres publiés par la CNSA apportent aussi d'autres informations. Ainsi, les prix d'hébergement augmentent un peu plus vite que l'ensemble, à +1,3%. Le tarif médian en 2018 est de 60,22 euros par jour pour une chambre individuelle et de 56,92 euros pour une chambre individuelle habilitée à l'aide sociale à l'hébergement (ASH). Le prix d'hébergement temporaire est légèrement supérieur, car il intègre le coût du turnover, avec respectivement 62,30 et 58,81 euros par jour. De même, dans le secteur commercial, où la part des places habilitées à recevoir des bénéficiaires de l'aide sociale est moins importante que dans les autres secteurs, les prix médians sont plus élevés : par exemple, pour une chambre individuelle, 84,00 euros pour l'hébergement permanent (57,97 euros pour les places ASH) et 91,50 euros pour l'hébergement temporaire (58,37 euros pour les places ASH).

Seconde composante du prix, le tarif dépendance – financé par les départements à travers l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) – varie en fonction du degré de perte d'autonomie. Le tarif dépendance médian est ainsi de 5,52 euros par jour pour les personnes classées en GIR 5 et 6 (les moins dépendantes), de 13 euros en GIR 3 et 4 et de 20,49 euros en GIR 1 et 2. La progression observée en 2018 est plus faible que pour les prix d'hébergement : par exemple, +0,9% pour les GIR 5 et 6 et +0,69% pour les GIR 1 et 2. De même, les écarts entre établissements (et donc entre départements) sont plus faibles que dans le cas des prix d'hébergement. Selon les GIR, le rapport interdécile oscille ainsi entre 1,37 et 1,39, contre un ratio autour de 1,7 à 1,8 en hébergement pour une chambre seule.

Une hausse des prix similaire dans les Ehpad publics et commerciaux

Même si ces éléments traduisent plutôt une modération dans l'évolution du prix des Ehpad (inférieure en tout cas à celle de l'Ondam médicosocial), la CNSA relève que "le prix médian des Ehpad a augmenté plus fortement entre 2017 et 2018 (+ 1,18%) qu'entre 2016 et 2017 (+0,77%)". Au total, entre 2016 et 2018, les prix médians auront ainsi progressé de 1,92% dans les Ehpad privés à but non lucratif, de 2,52% dans les Ehpad publics et de 2,62% dans les Ehpad privés commerciaux.

La CNSA publie également le classement des prix médians par département. Sans surprise, les prix les plus faibles s'observent dans des départements à dominante rurale (Haute-Saône, Meuse, Oise, Vosges, Cantal...) et les plus élevés à Paris et en Ile-de-France. Dans le public et le secteur privé non lucratif, les DOM, et tout particulièrement la Guadeloupe, se distinguent avec des prix très élevés, supérieurs même à ceux de Paris. A l'inverse, dans le secteur commercial, les prix atteignent des sommets dans la capitale, avec des pointes jusqu'à 6.500 euros par mois.

A noter : l'étude de la CNSA détaille également les prestations comprises dans les prix d'hébergement (en sus des prestations socles). Il en ressort que certaines prestations sont incluses de façon très fréquente, comme les appels téléphoniques entrants (84,6% des Ehpad), la connexion internet (81%), la mise à disposition d'un poste de téléphone dans la chambre (79%), l'entretien du linge non délicat (76%) ou la présence d'un poste de télévision dans la chambre (71,4%). D'autres sont en revanche plus rarement incluses, comme le marquage du linge (37,4% des Ehpad), les prestations esthétiques de base (36,4%), la non facturation des appels téléphoniques sortants (24,3%), la fourniture de produits d'hygiène corporelle (22,6%)...

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis