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Economie numérique - 400 millions d'euros de fonds commun de placement à risque pour les PME innovantes

"Faire le choix du numérique, c'est choisir le gisement de croissance le plus fort de notre économie", est convaincu Eric Besson, ministre de l'Industrie et de l'Economie numérique. Pour preuve, aux côtés de René Ricol, commissaire général à l'investissement, et Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), le ministre a lancé, ce 1er juin, un fonds de 400 millions d'euros à destination des PME innovantes du secteur numérique. Dans l'enveloppe du "Fonds national pour la société numérique PME" (FSN PME), ce fonds commun de placement à risque (FCPR) complète les outils déjà existants via Oseo ou le Fonds stratégique d'investissement (FSI), par exemple. Selon le ministre, c'est même le "maillon manquant […] Entre les financements de création et d'amorçage, qui sont désormais nombreux, et les investissements des grands institutionnels, il y a un vide que ce fonds commun de placement à risque vient parfaitement combler." Le FCPR sera géré par CDC Entreprises. Il prendra des participations directes allant jusqu'à 30%, et jusqu'à un plafond de 10 millions d'euros, dans le capital de PME.
L'annonce a justement pris pour cadre un événement de présentation par la CDC de l'action du Fonds national pour la société numérique (FSN) à plus de 360 entrepreneurs des technologies de l'information et de la communication (TIC). Le FSN, mis en place par l'Etat dans le cadre des investissements d'avenir, est géré par la CDC. Il consacre 1,4 milliard d'euros aux investissements dans les entreprises innovantes du secteur du numérique, sur les 2,25 milliards destinés au soutien des usages, services et contenus, tandis que 2 milliards sont fléchés pour le développement des infrastructures de télécommunications à très haut débit et 250 millions pour le déploiement des solutions de réseaux électriques intelligents (smart grids gérés par l'Ademe).

Investissons l'@venir

En ouverture, Karen Le Chenadec, directrice du département Développement numérique des territoires de la CDC, a rappelé les "modalités d'investissement nombreuses (fonds propres, quasi-fonds propres, prêts) de cette somme sans précédent" pour les projets innovants des entreprises. L'Etat a retenu huit thématiques "particulièrement porteuses de croissance et particulièrement à risque pour y apporter des fonds publics afin de sécuriser les investissements privés" : cloud computing (informatique en nuage), numérisation de contenus, nanoélectronique, logiciel embarqué, e-santé, sécurité des réseaux, systèmes de transports intelligents, ville numérique et e-éducation. "Ce qui nous réunit aujourd'hui, c'est que les entreprises doivent se positionner dans le cadre de l'appel à manifestations d'intérêt (AMI) disponible depuis mars sur le site de la CDC", a-t-elle poursuivi. Alors que tous les appels à projets (dont le dernier sur les NFC dans la ville numérique : voir notre article ci-contre) ont été lancés pour soutenir des projets de recherche et développement, sous forme de subvention ou d'avances remboursables à hauteur totale de 850 millions d'euros. "Et les projets ne peuvent pas être éligibles à l'un et à l'autre mais bien à l'un ou à l'autre", a prévenu Karen Le Chenadec. Ils doivent être "rentables à terme même si le modèle n'est pas encore trouvé au démarrage". Enfin, le FSN recherche "systématiquement" un effet de levier en mobilisant des capitaux privés dans une logique de co-investissement : "Un euro public devant entraîner 2 euros privés", a-t-elle précisé. Pour aider les entrepreneurs présents a répondre à l'AMI en cours, un "speed dating" leur a permis de vérifier, auprès de la trentaine d'experts TIC de la CDC, l'éligibilité et la rentabilité de leurs projets selon les critères du "comité d'engagement Investisseur Avisé de l'Etat" (présidé par Henri Guillaume) qui se réunit une fois par mois depuis ce 13 mai.
En France, 4 entreprises sur 10 de l'économie numérique recherchent des financements pour se développer. Bien que le secteur bénéficie d'une forte croissance, 81% de ces dirigeants déclarent avoir des difficultés à trouver des investissements.

Luc Derriano / EVS

Entreprises numériques en Pays Basque

Repéré parmi les participants à cette manifestation, Manuel De Lara, directeur de l'agence des TIC du Pays basque (aNTIC) est "venu pour s'informer et retransmettre ses informations aux entreprises locales". Le président de l'aNTIC Pays basque, Guy Mondorge, a d'ailleurs présenté, ce 24 mai à Bidart, le bilan du programme d'actions collectives TIC "Espace entreprises numériques". Mis en oeuvre entre avril 2009 et mars 2011, ce projet vise à inciter les entreprises du territoire à basculer dans l'économie numérique. 941 accompagnements d'entreprises ont été effectués par l'équipe de l'aNTIC dont 608 accompagnements de TPE – PME de services (444 entreprises différentes), cible prioritaire du dispositif. Ce qui représente 3.714 emplois cumulés pour un chiffre d'affaires consolidé de 401,5 millions d'euros. Ce sont surtout les très petites entreprises qui ont bénéficié des services proposés par l'aNTIC : 85,3% ont moins de 10 salariés et 43% sont même des entreprises sans employés (indépendants ou entreprises individuelles). L.D.

 

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