Financement de la 5G et des infrastructures numériques : la Banque des Territoires au service de la réindustrialisation

Pas de réindustrialisation sans usines 4.0, et pas d’usines du futur sans une connectivité de très haute qualité et fiable. Alors que l’initiative privée se montre insuffisante dans certains territoires, la Banque des Territoires lance une nouvelle offre de financement amont, qui permet aux collectivités et entreprises de disposer d’infrastructures numériques et d’un réseau 5G privatif pour leurs activités industrielles, en s’affranchissant de la contrainte d’investissement pour ne payer que le service.

La 5G : des enjeux d’attractivité et de dynamisme territorial

« Il est difficile d’envisager une industrie 4.0 forte, relocalisée dans nos régions et compétitive sur l’échiquier mondial, sans une connectivité de très haut niveau », affirme Sarah Fauconnier, investisseur 5G et Infrastructures numériques à la Banque des Territoires. Dans l’ambition française de faire revenir et de développer des industries créatrices d’emploi et positionnées en amont de la chaîne de valeur, le numérique joue indéniablement un rôle clé. Des technologies et infrastructures telles que des data centers, une couverture mobile à l’intérieur des emprises ou des réseaux privés 4G/5G sont incontournables, et ce avec un maillage suffisant sur l’ensemble du territoire national.

Or, si la dynamique est lancée, il existe encore de nombreux freins, mis en exergue notamment dans le rapport de la Mission « 5G industrielle » remis en mars 2022 au Gouvernement.

On constate ainsi que :

  • Les investisseurs privés se montrent assez peu intéressés, particulièrement dans les zones moins denses du pays, où les capitaux projetés sont insuffisants.
  • Le marché est soumis à un risque de disruption par de nouveaux entrants.
  • La couverture 5G est insuffisante à l’intérieur de nombreux bâtiments (essentiellement en raison de l’isolation thermique), ainsi qu’à l’extérieur de nombreuses zones industrielles.

En somme, « le marché français accuse un certain retard, alors même que la demande est importante, aussi bien au niveau des collectivités locales que des acteurs industriels ». Les premières ont un enjeu important de visibilité et d'attractivité de leurs sites industriels, ceux-ci contribuant fortement au développement économique de leur territoire. Quant aux seconds, face aux innombrables usages de la 5G dans l’« Usine du Futur » (connexion des machines, maintenance assistée, véhicules autonomes dans les entrepôts et navettes autonomes à l’intérieur du site, maintenance assistée, etc.), ils ont besoin de développer leurs infrastructures numériques, leur capacité d’hébergement de données et leur connectivité très haut débit fixe, tout en en délégant la gestion de manière à se concentrer sur l’activité opérationnelle.

Grâce à notre capacité à financer en amont aux côtés de nos partenaires industriels, nous avons l’ambition de réduire le poids de l’investissement pour les porteurs de projet.

Sarah Fauconnier, investisseur 5G et Infrastructures numériques à la Banque des Territoires

C’est pour répondre à cette demande et abaisser les barrières à l’investissement que la Banque des Territoires a noué des partenariats avec des industriels français de premier plan, et propose une offre de financement amont.

Une offre complète et adaptable

Cette solution de financement d’infrastructures numériques et 5G pour les sites industriels permet aux entreprises ou collectivités de ne payer que le service : « grâce à notre capacité à financer en amont aux côtés de nos partenaires industriels, nous avons l’ambition de réduire le poids de l’investissement pour les porteurs de projet », explique Sarah Fauconnier. Elle est déployée grâce à une ou plusieurs sociétés de projet, créées entre la Banque des Territoires et des industriels des infrastructures numériques.

Mais surtout, cette nouvelle offre est à la fois complète dans le périmètre couvert, et modulaire dans le fonctionnement : elle regroupe en effet différentes « briques » d’infrastructures numériques (fibre optique, data center, couverture mobile à l’intérieur des emprises, réseaux privés 4G/5G intérieurs et extérieurs) tout en reconnaissant que les sites industriels n’ont pas tous les mêmes besoins. Alors que certaines zones existent depuis 50 ans à proximité d’une grande agglomération et ont largement commercialisé leur foncier, d’autres, plus récentes, accueillent encore de nouvelles entreprises et ne sont pas aussi bien équipées. Afin de pouvoir répondre à toutes ces situations, la liberté est laissée à chaque site et/ou à chaque entreprise du site de ne sélectionner que les « briques » dont elle a besoin et de ne payer que l’usage du ou des services activés.

Une souplesse qui permet de réellement déléguer la question de la connectivité et de profiter de services clés en mains alignés avec ses besoins, que l’on soit une collectivité, un gestionnaire de site industriel ou une entreprise présente sur un site industriel. Quelle que soit la situation, le porteur de projet dispose d’un interlocuteur unique pour tous les sujets de connectivité, plutôt qu’un opérateur pour chaque « brique » : fibre, mobile, réseau privé, etc.

Après une étude de besoin, la Banque des Territoires et son partenaire opérationnel analysent la faisabilité du projet et sa rentabilité afin d’établir une proposition adaptée. Puis commence l’installation proprement dite, sans frais ni investissement préalable de la part du porteur de projet, puisque le financement lui est refacturé sous forme de service. Le modèle économique trouve sa rentabilité sur le long terme, un horizon de temps long qui correspond à la mission de service public et à la capacité de maillage de la Banque des Territoires.

Au-delà de l’offre commerciale, nous avons à cœur de contribuer aux réflexions du monde territorial.

Sarah Fauconnier, investisseur 5G et Infrastructures numériques à la Banque des Territoires

Un engagement de longue date pour le numérique

En droite ligne de son rôle historique dans l’aménagement numérique des territoires, la Banque des Territoires propose donc une offre de financement ouverte à tous, afin de répondre à un besoin qui ne se limite pas aux sites labellisés « Territoires d’industrie » ou « Sites clés en main ».

Et au-delà du financement, il s’agit plus largement, pour la Banque des Territoires, d’être fidèle à sa mission d’accompagnement : « les collectivités peuvent saisir leur correspondant dans nos directions régionales même en amont de leur projet, pour bien comprendre ce que l‘on propose et afin que nous aussi comprenions bien leur besoin », rappelle Sarah Fauconnier. Ainsi, il est possible pour un gestionnaire de site qui souhaiterait proposer cette offre aux entreprises qu’il accueille d’avoir accès à un premier diagnostic, lequel pourra donner lieu dans un deuxième temps à des propositions techniques et financières.

Certains élus ne sont pas complètement convaincus des apports de la 5G pour leur territoire et un travail de pédagogie est parfois nécessaire, tandis que d’autres sont déjà intéressés, ou simplement curieux, même sans projet défini. Dans tous les cas, financeurs, opérateurs, gestionnaires, collectivités et entreprises doivent pouvoir dialoguer et s’informer pour se mobiliser ensemble. La Banque des Territoires avait déjà publié un guide « 5G : enjeux et perspectives territoriales » en 2020 à destination des collectivités territoriales afin de rendre plus intelligibles et accessibles les enjeux autour de la 5G. Elle a également accompagné une expérimentation 5G en région parisienne en 2021. « Au-delà des offres commerciales, nous avons à cœur de contribuer aux réflexions qui peuvent émerger sur ces sujets au sein du monde territorial, dont nous sommes des partenaires reconnus ».

Sarah Fauconnier

Investisseur 5G et Infrastructures numériques

Ingénieure de formation, Sarah Fauconnier débute sa carrière en 1995 chez Nortel avant d’intégrer Alcatel-Lucent puis Nokia suite à la consolidation du marché des télécommunications. Sarah commence par travailler sur le GSM puis contribue à l’évolution des technologies mobiles jusqu'à la 5G au sein des organisations internationales de normalisation des réseaux mobiles. À partir de 2005, elle évolue vers la gestion de produit et le financement de projets. En 2020, Sarah intègre la Caisse des Dépôts en tant qu’investisseur dans les infrastructures numériques pour développer l’activité dans le domaine des réseaux mobiles et notamment des réseaux 5G privés.

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