Archives

Transports/Services - Accès aux services : les habitants des pôles urbains privilégiés

Une étude de l'Insee publiée le 6 janvier montre les disparités d'accès aux services de la vie courante sur le territoire métropolitain. Selon que l'on vit dans une commune densément peuplée ou pas, les temps d'accès vont du simple au triple.

Tous les Français sont loin d'être égaux en termes d'accès aux principaux services de la vie courante (commerces, établissements scolaires, services de soins de première nécessité, services pour les personnes âgées ou les jeunes enfants), confirme une étude de l'Insee publiée le 6 janvier. En France métropolitaine, la moitié de la population vivant dans les 3.000 communes les plus densément peuplées y accède en moins de quatre minutes par voie routière. Mais de fortes disparités subsistent entre les territoires. Entre les communes les plus peuplées et les moins "denses", les temps d'accès par voie routière vont ainsi "du simple au triple", souligne l'Insee. Pour "les 5% de la population les plus éloignés, résidant dans 13.000 communes", il atteint au moins 9 minutes, selon les chiffres de l'étude.
"Dans certaines régions, plus d'un habitant sur quatre vit à plus de 7 minutes" des services de la vie courante, indique l'étude. En Ile-de-France, la quasi-totalité de la population accède à ces services en moins de sept minutes, de même que dans deux autres régions très urbanisées, Paca (95%) et Nord-Pas-de-Calais-Picardie (91%). Une forte proportion des habitants de Languedoc-Roussillon Midi Pyrénées (85%), Centre Val de Loire (80%) et Bourgogne Franche-Comté y a accès dans les mêmes délais. Ce n'est en revanche le cas que pour la moitié des habitants de la Corse, en raison notamment du relief et de la répartition du peuplement. Au sein des nouvelles grandes régions, les disparités subistent également entre les anciennes régions en fonction de leur degré d'urbanisation. C'est le cas dans le Nord-Pas-de-Calais où 97% de la population ont accès aux principaux services en moins de 7 minutes contre 78% en Picardie. Les Alsaciens sont aussi 95% à bénéficier de cette facilité d'accès contre 82% des Lorrains et 73% des habitants de Champagne-Ardenne. Des écarts importants existent aussi entre les habitants de Rhône-Alpes (89%) et ceux d'Auvergne (75%).
A un niveau plus fin, les différences sont encore plus fortes, note l'Insee qui souligne l'importance que revêt la plus ou moins grande dispersion de la population dans le temps de trajet. Il existe ainsi de forts contrastes en termes de temps d'accès aux services entre les grands espaces urbanisés (Strasbourg-Mulhouse, Perpignan-Nice, Longwy-Nancy-Metz, Dunkerque-Lille-Maubeuge, Nantes-Rennes-Angers…) et le reste du territoire. "De façon générale, dans les départements, tous les chefs-lieux sont mieux desservis que les communes périphériques", souligne l'étude qui rappelle aussi que "certains critères géomorphologiques" jouent un rôle important pour certains territoires de montagne comme les Pyrénées, le sud des Alpes ou les Cévennes, en accroissant les temps de trajet. C'est entre les communes très peu denses que les différences de temps d'accès sont les plus grandes, pouvant atteindre 55 minutes. Néanmoins, relativise l'étude, "27% d'entre elles sont à moins de 10 minutes des services courants". Par ailleurs, selon l'Insee, "les disparités entre territoires augmentent lorsque l'on monte en gamme de services", notamment en ce qui concerne l'accès aux maternités ou aux gares.
 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis