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Dépendance - Alzheimer : l'intervention d'un aidant familial équivaut à 3.000 euros par mois

A l'occasion de ses rencontres nationales, organisées le 14 décembre à Paris, l'association France Alzheimer a présenté les résultats d'une étude intéressante sur le coût du maintien à domicile lorsqu'il est assuré par les aidants familiaux. L'étude combine approche quantitative (378 réponses à un questionnaire en ligne) et approche qualitative auprès d'un échantillon de 88 aidants. Son principal intérêt est de valoriser, au sens monétaire du terme, des prestations qui ne sont pas prises en compte sur le plan macro-économique, mais qui représentent pourtant une contribution décisive au maintien à domicile des personnes dépendantes.
Les résultats montrent en effet que le temps passé par un aidant familial - le plus souvent le conjoint (56 % des cas), une femme (70 %) et un ou une retraité(e) (73 %) - aux activités en lien direct avec la maladie d'Alzheimer de la personne aidée peut être évalué à 6,5 heures par jour (sur sept jours). Ce temps est nettement supérieur à celui calculé en établissement, qui s'élève à 2,3 heures. L'étude indique également que l'investissement personnel assuré par l'aidant familial équivaudrait à une dépense (salaires + charges) d'environ 3.000 euros par mois si ces tâches étaient mises en oeuvre par une ou plusieurs auxiliaires de vie.

Un reste-à-charge moindre qu'en établissement

En termes de contenu, les tâches assurées par les aidants familiaux concernent en premier lieu la préparation des repas (73 % de citations), la surveillance diurne, l'aide à la prise des repas, l'entretien de la maison, les sorties et les transports. Sont également citées les tâches administratives, l'aide à la toilette, les aides au lever, au coucher et à l'habillage, la surveillance nocturne et, enfin, les activités de stimulation cognitive.
L'étude de France Alzheimer s'est aussi penchée sur les coûts directs liés à cette prise en charge. Elle fait ainsi apparaître un reste-à-charge de l'ordre de 500 à 550 euros lorsque la prise en charge est assurée par l'aidant familial, contre 2.100 à 2.500 euros en établissement. L'ampleur de cet écart s'explique par le fait que certaines dépenses valorisées et facturées directement aux familles dans le cas d'un accueil en établissement sont assumées par l'aidant familial dans le cas d'un maintien au domicile. Les principaux coûts correspondant au reste-à-charge dans le cas d'un aidant familial sont imputables aux dépenses liées aux protections contre l'incontinence (58 %), aux interventions complémentaires des auxiliaires de vie (52 %), à l'accueil de jour ou aux hébergements temporaires, à la participation à l'entretien de la maison par une aide ménagère (39 %), aux frais de transports liés à la prise en charge de la personne malade (16 %) et aux produits de soin corporel et d'hygiène (10 %). Les résultats détaillés de l'étude seront publiés au début de l'année 2011.