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Angers Loire Métropole choisit les partenaires de son projet de territoire intelligent

Angers Loire Métropole a choisi le 12 novembre 2019 le consortium d'entreprises chargées de mettre en oeuvre son projet de territoire intelligent durant les 12 prochaines années. Comme son alter ego dijonnais, le projet repose sur le déploiement massif de capteurs, une supervision centralisée et un financement par les économies d'énergie.

Le 12 novembre, le conseil communautaire d'Angers Métropole a confié la réalisation de son projet de territoire intelligent à un consortium piloté par Engie-Ineo. "Un projet de territoire intelligent à la française qui s’inscrit dans une stratégie à long terme" a précisé Christophe Béchu, le président d'Angers Loire Métropole. Outre Engie, qui sera l'interlocuteur unique de la collectivité et en charge du volet énergie et vidéosurveillance, le groupement associe Suez pour la partie eau et déchets, le groupe mutualiste Vyv pour les services santé et la Poste pour la gestion des données.

Un financement partiel par les économies d'énergie

Le marché comprend une tranche ferme de 121,1 millions d'euros sur 12 ans et des tranches optionnelles pouvant aller jusqu'à 178 millions d'euros. Le projet angevin, comme son pendant dijonnais, devrait être autofinancé en grande partie par des économies d'énergie. Engie s'engage à réduire la facture de 66% dès 2025, en remplaçant les 30.000 ampoules énergivores par des LED et par la pose de 3.600 capteurs de présence pour limiter l'éclairage au strict nécessaire. Les bâtiments publics seront de leur côté équipés de capteurs d'eau, d'électricité et de gaz pour lutter contre le gaspillage. Un pilotage des bâtiments par la data qui promet de générer 20% d'économie. Les déchetteries et les espaces verts seront également mis sous la surveillance de capteurs pour optimiser les équipements et contribuer au respect des objectifs environnementaux de la ville. Pierre angulaire de ce projet de smart city, un centre supervision ou hyperviseur va être déployé. Cette fonction sera assurée par la plateforme Livin’ d'Engie et s'appuiera sur un "double numérique de la ville". Cet hyperviseur permettra de piloter à distance les caméras, les feux de circulation, l'éclairage afin de s'adapter en temps réels aux événements ou aux conditions climatiques. Sur le volet services aux citoyens, le groupe Vyv déploiera une infrastructure reposant sur "e-pic", une plateforme de confiance numérique portant un ensemble de services en matière de santé et de bien-être. La Poste, via sa filiale Docaposte, aura en charge de protéger, stocker les données et anonymiser les données qui resteront propriété de la collectivité. 

Le savoir-faire transmis aux agents

Au total, la collectivité évalue les économies potentielles à 101 millions d'euros sur 25 ans, durée qui tient compte de l'amortissement des équipements. Le contrat prévoit du reste des pénalités en cas de non-respect des objectifs par les entreprises, et des bonus s'ils sont dépassés. Par ailleurs, le contrat intègre un volet formation des agents de la collectivité pour ne pas perdre en compétence, les entreprises étant pour l'essentiel positionnées sur la mise en place des infrastructures et leur maintenance. L'hyperviseur urbain devrait, par exemple, pouvoir être piloté par les agents de la collectivité dès 2022. Le projet se défend enfin de toute visée sécuritaire : "Notre angle, c'est la transition écologique, pas le contrôle social", a assuré Christophe Béchu à France 3 région. Il promet aussi d'associer pleinement citoyens et entreprises. La semaine dernière, le projet a fait ainsi l'objet d'une présentation détaillée lors de la "Connected week", une manifestation locale qui fédère la communauté French Tech angevine autour de l'internet des objets. Les quelques 900 entreprises et start-up du numérique et de l'électronique que compte son territoire seront en effet invitées à participer à des expérimentations et à valoriser les données du smart territoire.