Anne-Laure Cattelot nommée présidente de l'ONF
Anne-Laure Cattelot, ancienne députée macroniste du Nord, a été nommée ce 19 juin 2025 présidente du conseil d'administration de l'Office national des forêts (ONF). Elle a été nommée sur proposition de la ministre de la Transition écologique aussi chargée de la forêt Agnès Pannier-Runacher, est-il indiqué dans le compte-rendu du conseil des ministres. Actuellement conseillère municipale d'Avesnes-sur-Helpe (Nord), Anne-Laure Cattelot succède à Jean-Yves Caullet, ancien député de l'Yonne, qui a quitté l'ONF fin 2024 après plus de dix ans à la tête de l’organisme gestionnaire des forêts publiques.
Pendant son mandat à l’Assemblée nationale, de 2017 à 2022, dans les rangs de la majorité LREM d'alors, elle a été notamment missionnée par le Premier ministre pour produire un rapport sur "la forêt et la filière bois" en France. Intitulé "la forêt et la filière bois à la croisée des chemins : l'arbre des possibles", ce document formulait 19 recommandations pour permettre à la forêt française de traverser la "tempête silencieuse" du changement climatique tout en continuant à produire du bois pour décarboner l'économie (lire notre article). Il proposait notamment de "créer un fonds pour l'avenir des forêts", abondé par le public et le privé, "doté de 300 millions d'euros par an sur 30 ans". La rapporteure soulignait les enjeux cruciaux du renouvellement forestier, estimant qu'au-delà des régénérations naturelles, il faudrait "planter 70 millions d'arbres par an pendant 30 ans, soit un arbre par habitant".
Anne-Laure Cattelot avait aussi proposé de "créer une grande Agence nationale des forêts", regroupant notamment l'ONF et le Centre national de la propriété forestière (CNPF) - représentant la forêt privée -, pour "porter le fonds pour l'avenir". Reconnaissant le rôle essentiel de l'ONF, elle préconisait déjà de renforcer les missions d'intérêt général confiées à l'office, notamment face à "l'intensification des risques" liés à la fragilisation des massifs.
L'ONF, dont les effectifs ont déjà fondu ces dernières années, passant de 12.500 à 8.000 entre 2000 et 2022, avait obtenu l'annulation des suppressions d'emplois prévues dans le contrat ONF-Etat en 2023, 2024 et 2025. Alors députée, Anne-Laure Cattelot s'était opposée à l'objectif "lunaire" de réduction d'effectifs contenu dans ce contrat, "au moment même où tout le monde nous explique, les scientifiques, les experts forestiers, les écologues, que la forêt est absolument stratégique pour la modération du changement climatique".
Elle arrive aujourd’hui à un moment déterminant pour l'office, qui a réalisé un important effort de désendettement ces dernières années et prépare le futur contrat avec l’Etat pour la période 2026-2031.