Avec les correspondants Forêt du Pays de Guéret, les conflits d'usages sont apaisés (23)

Dans chaque commune du Pays de Guéret, un élu assure le rôle de correspondant Forêt. Outil de dialogue entre élus et exploitants forestiers, ce dispositif a permis de rétablir la confiance grâce à une meilleure compréhension mutuelle et évite les conflits liés aux travaux forestiers.

Aujourd’hui source d’inspiration pour d’autres territoires forestiers, le dispositif des correspondants Forêt a été imaginé par le Pays de Guéret. Formé d’élus volontaires, parfois assistés d’un agent territorial, ce réseau vise à assurer un espace de dialogue entre les usagers de la forêt et les communes. Depuis sa création en 2010 dans le cadre de la charte forestière du pays, les relations ont été totalement apaisées dans ce territoire qui accueille chaque année de nombreux chantiers d’exploitation.

Le dialogue entre élus communaux et exploitants était rompu

Avant la mise en place de la charte forestière du Pays de Guéret, les travaux de coupe y dégradaient très fréquemment les chemins forestiers, dont la coûteuse remise en état incombait aux communes. Ces chantiers mettaient parfois en péril le patrimoine environnemental local, par exemple en polluant de boue les captages d’eau potable. Cette stratégie du "pas vu pas pris" adoptée par une partie des entrepreneurs forestiers avait abouti à une rupture du dialogue entre élus communaux et exploitants, qui ne se croisaient plus qu’au tribunal, et à une "mise à l’index" de ces derniers par les autres usagers de la forêt.

Une démarche formalisée, avec déclaration de chantier, état des lieux

Aujourd’hui, "plus aucun véritable conflit n’est observé dans les 39 communes du Pays de Guéret qui ont toutes désigné un correspondant", se félicite le conseiller communautaire à la communauté d’agglomération du Grand Guéret Jean-Claude Rouet. Interlocuteur reconnu, le correspondant Forêt assure le suivi des procédures qui régissent désormais les relations avec les communes lors de travaux d’exploitation forestière. Tout chantier par exemple doit être déclaré à l’avance par l’entrepreneur forestier via un formulaire remis à l’élu correspondant, qui en retour informe ce dernier sur l’environnement de la coupe (réseau de gaz, captage.), les éventuelles contraintes (évènement sportif.) et les facilités d’évacuation et le stockage des bois. Un état des lieux de la desserte forestière est par ailleurs établi avant et après les travaux, l’éventuelle restauration des chemins étant prise en charge par l’entreprise.

En premier lieu, une concertation approfondie

"Lors du travail préparatoire à la charte forestière, accompagnés par l’Office national des forêts (ONF,) nous avons mené une large concertation avec l’ensemble des usagers de la forêt, explique le conseiller communautaire. À cette occasion, nous avons compris que les exploitants souffraient d’un manque de relation avec les communes, et qu’ils ne savaient pas comment contacter les élus." La confiance s’est rétablie progressivement avec la signature de conventions de partenariat avec les syndicats professionnels et l’interprofession.

Elus correspondants accompagnés par un agent de l’ONF

Autre facteur de réussite, l’accompagnement des correspondants par un agent de l’ONF en charge de la charte forestière par délégation de service public (0,8 ETP). Ce dernier forme les élus correspondants sur divers thèmes en lien avec la forêt et le bois lors de sessions gratuites d’une journée maximum et les assistent, si besoin, au moment des états des lieux.

Guichet unique en ligne pour les déclarations de chantier ?

Le dispositif est désormais bien en place dans le Pays de Guéret et intéresse d’autres territoires qui le déploient ou s’en inspirent (cf. encadré). Le même document de déclaration de chantier est ainsi utilisé dans plusieurs territoires de l’ex-région Limousin afin de faciliter la procédure pour les exploitants. Afin de poursuivre dans ce sens, le Pays de Guéret collabore à la création par l’État d’un guichet unique en ligne pour ces déclarations.

Dispositif qui fait école en France
La démarche a suscité un vif intérêt dans plusieurs territoires de projets forestiers, se félicite, l’agent de l’Office national des forêts, animateur de la charte forestière du Pays de Guéret, Laurent Rivière.
La méthode a été adoptée par les communautés de communes Bourganeuf-Royère (23), d’Elan Limousin Avenir Nature (87), les communes des chartes forestières des Chambaran (38 et 26) et celles de l’arrondissement d’Ambert (63). Au total, l’outil est en vigueur sur 270 communes qui ont désigné des correspondants "forêt" parmi les élus et même les habitants. D’autres territoires réfléchissent en ce moment à la mise en œuvre de ce mode opératoire.

En savoir plus sur la charte forestière
La charte forestière concerne le territoire de projet, composé de la communauté d’agglomération du Grand Guéret et de la communauté de communes Portes de la Creuse en Marche, sur lequel est mené un programme d'actions visant l’aménagement et le développement durable des forêts locales. Le Pays de Guéret a transféré la gestion de sa charte forestière à la communauté d’agglomération du Grand Guéret.

Communauté d'agglomération du Grand Guéret

Nombre d'habitants :

29492

Nombre de communes :

25
9 avenue Charles de Gaulle,
2300 Guéret
direction.generale@agglo-grandgueret.fr

Jean-Claude Rouet

Elu communautaire, en charge de la charte forestière du Pays de Guéret, mairie de Gartempe

Laurent Rivière

Agent de l'Office national des forêts, animateur de la charte forestière du Pays de Guéret

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