Avec Proximum, Dreux (28) expérimente la communication de proximité

Contraction de proximité et de maximum, le dispositif Proximum repose sur une nouvelle approche de l'action municipale par quartier. Pour assurer la notoriété de ce dispositif, accompagner le changement et informer les habitants, la ville utilise toutes les ressources de la communication.

"A mi-mandat, nous voulons lancer une nouvelle dynamique pour être au plus près des habitants et de leurs préoccupations, et engager ainsi une véritable politique de proximité", déclare Gérard Hamel, député-maire de Dreux, en septembre 2004. A cette date, la réflexion sur un autre mode de fonctionnement de la municipalité et des circuits de décision bat son plein. Réunis en séminaire, les élus de la majorité retiennent finalement une approche plus transversale, reposant sur une organisation différente du conseil municipal. Aux côtés du maire, les onze adjoints répartis jusqu'alors par bloc de compétences sectorielles adoptent un autre mode de fonctionnement. Si quatre d'entre eux conservent des compétences transversales (finances ; action sociale et famille ; éducation, sport et culture ; travaux et voirie), les sept autres se voient confier la responsabilité d'un quartier de la ville. Ces derniers assurent désormais la direction et l'animation d'un comité de proximité regroupant deux ou trois conseillers municipaux de la majorité, un agent administratif chargé de la gestion des équipements municipaux, des habitants et des représentants du conseil des jeunes. "Pour accompagner ce changement, les services administratifs ont été réorganisés et une nouvelle commission municipale a été créée", précise Mary Sené, directrice de la communication de la ville de Dreux. L'originalité de Proximum repose aussi sur l'autonomie financière - certes limitée - accordée à chaque quartier.

Un nom évocateur de symboles forts

Cette année, les sept quartiers se partagent une enveloppe de 1,5 million d'euros. Ce budget est affecté au financement d'actions correspondant à des priorités préalablement définies par chaque comité de proximité. Si ce nouveau dispositif est officiellement entré en vigueur le 1er janvier 2005, sa présentation et sa conception reposent sur une mobilisation importante de la direction de la communication. Objectifs : donner une identité au projet, assurer sa visibilité et permettre l'appropriation de ce dispositif par les habitants. Dans un premier temps, le travail a porté sur la recherche d'un nom et la création d'une charte graphique. "L'agence e-CPP, avec laquelle nous avons travaillé, était présente très en amont du projet. Elle a notamment participé au séminaire des élus", indique Mary Sené. L'association de deux termes à forte promesse a abouti à la création du nom Proximum. La notion de proximité trouve son origine dans la nature même du projet, qui repose sur un découpage géographique par quartier. Elle traduit aussi le rapprochement des circuits de décision vers les habitants. Pour sa part, le terme maximum renvoie directement à l'engagement de la municipalité d'en faire plus pour ses habitants et de mieux répondre à leurs besoins immédiats. Côté graphique, le concept Proximum a rapidement trouvé sa déclinaison visuelle. L'agence a fourni plusieurs pistes, mais la création a été retravaillée par la direction de la communication.

Le jeu des sept quartiers

Au final, le visuel retenu représente sept feuilles - une par quartier - disposées en cercle. La symbolique est claire : chaque feuille est unique - unicité d'ailleurs renforcée par l'attribution de couleurs différentes - mais une fois réunies, elles forment un ensemble cohérent qui dispose d'une unité propre, comme une ville avec ses quartiers. Pour accompagner le visuel, le texte est réduit au minimum. La signature reprend en lettres noires l'intitulé du dispositif (Proximum), lui-même surmonté de la mention "Dreux" inscrite en gris. La composition de ce logo se prête particulièrement bien à la déclinaison. Dans les différents supports édités par la mairie, les actions relatives à un quartier font l'objet d'un traitement particulier. Seule la couleur associée au quartier figure, les autres étant volontairement estompées. Par ailleurs, le concept des sept quartiers a donné lieu à une autre déclinaison : "A l'occasion des fêtes de fin d'année, nous avons édité, en partenariat avec l'union des commerçants, un jeu des sept quartiers conçu sur le modèle du jeu des sept familles", indique Mary Sené. En réunissant les cartes correspondant à un même quartier, les joueurs bénéficiaient de promotions chez les commerçant participants. Sur les 5.000 jeux de cartes édités, 1.000 ont été utilisés lors de cette opération, le solde étant mis à disposition des centres de loisirs, des écoles et des équipements municipaux. D'autres actions de promotion se mettront progressivement en place.

Pascal Clouet / PCA pour Localtis

"Un dispositif innovant, mobilisateur et motivant"

Comme tout nouveau dispositif, Proximum compte sur une communication efficace pour assurer sa notoriété. Dans ce domaine, la direction de la communication intervient à différents niveaux. Le point avec Mary Sené, directrice de la communication de la ville de Dreux.

Depuis le lancement du dispositif Proximum, quelles actions avez-vous mises en place pour le faire connaître ?

Après la diffusion du jeu des sept quartiers à la fin de l'année 2004, le second temps fort s'est déroulé lors de la foire de Dreux. Pour l'occasion, notre stand était consacré à la présentation de l'opération de renouvellement urbain (ORU) prévue par le plan Borloo et au dispositif Proximum. Nous avons notamment conçu un panneau d'exposition par quartier. Mais afin de rendre plus attractif la présentation de Proximum, nous avons également réalisé un support original, à mi-chemin entre la bande dessinée et le roman photo, afin d'illustrer de façon très concrète les différents aspects du dispositif. Par ailleurs, avec l'ouverture d'une maison des projets, Proximum a naturellement trouvé sa place dans ce nouvel espace d'exposition. Pour le présenter, nous avons privilégié l'aspect visuel et spectaculaire en créant une maquette en volume de trois mètres de diamètre. Enfin, le magazine mensuel et le site internet rendent régulièrement compte de l'actualité de Proximum.

Au-delà de ces actions, la direction de la communication est-elle directement impliquée dans le fonctionnement du dispositif ?

Si des actions comportent un volet communication nous intervenons en appui des comités de proximité. Dans ce cadre, notre intervention reste limitée afin de respecter la dimension locale de chaque initiative. C'est le cas, par exemple, avec la création de journaux de quartier. Deux existent déjà et un troisième va prochainement voir le jour. Lors de leur lancement, nous avons veillé à leur donner une cohérence, notamment en termes de maquette, tout en laissant une marge de manoeuvre importante à chaque comité de proximité. Ces derniers ont déterminé la pagination, la périodicité et le titre de leur journal. Par ailleurs, nous développons un département vidéo qui répondra notamment aux besoins exprimés par les comités de proximité. Plusieurs tournages sont déjà programmés à l'occasion de la fête des quartiers. Certains comités envisagent la création d'un journal vidéo ou la réalisation d'un éphéméride destiné à rendre compte des temps forts de la vie du quartier et de ses habitants.

Quelle place occupe l'information dans la notoriété de Proximum ?

L'information est au coeur de nos préoccupations. Proximum est un dispositif innovant, mobilisateur et motivant. D'où l'importance d'une communication efficace et ciblée qui permette de rendre compte de toutes les dimensions du projet et assure un suivi dans la durée. En matière d'information, les habitants recevront prochainement une lettre du maire les invitant à faire part de leurs priorités. A la fin de l'année, une assemblée générale des quartiers sera l'occasion de présenter les actions prioritaires retenues. Par ailleurs, l'évaluation de Proximum fera également appel à la communication. A l'issue de la présentation d'un rapport sur la première année de fonctionnement, l'envoi d'un questionnaire aux habitants pourrait être envisagé.
Dans le domaine des médias, nous avons engagé un partenariat avec "L'Action républicaine". Depuis février, ce journal propose chaque mois un cahier de 8 pages consacré à la vie d'un quartier.

Proximité : un nouveau territoire de communication pour les collectivités

Avec le développement durable et la citoyenneté, la proximité s'est progressivement imposée comme un thème incontournable pour les collectivités qui souhaitent renforcer leurs liens avec les habitants. Pour répondre à ce besoin récent, ces dernières mettent en oeuvre différentes approches.

La communication de proximité tient compte d'une donnée essentielle : la dimension du territoire. Le besoin n'est en effet pas le même dans une petite ville ou dans une capitale régionale. Dans le premier cas, les supports habituels d'information suffisent généralement à rendre compte des initiatives locales et permettent aux habitants de se reconnaître. Dans le second, cette proximité devient plus difficile à assurer. C'est, par exemple, le constat effectué par la ville de Montpellier qui a abouti à la création de sept suppléments diffusés avec son mensuel d'information "Montpellier notre ville". Depuis le mois de janvier 2003, les habitants des sept quartiers de la ville bénéficient chacun d'une information ciblée relative à leur environnement immédiat et à leur vie quotidienne, grâce à la diffusion d'un quatre pages intitulé "Montpellier votre quartier". Pour un conseil général, la mise en place d'une communication de proximité se révèle plus lourde à assurer. Pour le département du Nord, le défi est à la dimension du territoire et de sa population (2,55 millions d'habitants). Cela ne l'empêche pas de proposer 5 éditions locales différentes (Lille Métropole, Avesnois, Dunkerquois, Valenciennois et Cambrésis) de son magazine mensuel édité à 1,1 million d'exemplaires. Mais cette multiplication des supports a un coût : rédaction, impression et diffusion personnalisées engendrent inévitablement des frais supplémentaires. Ce constat est sans doute à l'origine d'un changement d'orientation de la part de la ville de Montpellier. Depuis le mois de mai 2005, celle-ci a stoppé la diffusion de ces suppléments par quartier au profit d'une formule simplifiée. Désormais, les informations des quartiers sont directement intégrées au magazine mensuel.
A mi-chemin entre citoyenneté et proximité, le conseil général de l'Essonne propose une démarche originale à l'occasion de la révision du schéma directeur régional d'Ile-de-France. Trente Essonniens seront tirés au sort parmi des volontaires pour participer à une "conférence de citoyens" organisée en septembre et novembre. Lors des différentes réunions programmées dans plusieurs villes de l'Essonne, les participants pourront dialoguer avec des élus et des techniciens sur l'avenir du département et réagir aux différentes orientations proposées

Aller plus loin sur le web :
 
La présentation du dispositif Proximum par le maire de Dreux.
http://www.dreux.com/Proximum/index.php?page=ProximumDispositif
 
L'organisation de Proximum par quartier.
http://www.dreux.com/Proximum/index.php?page=Accueil
 
Le site de la mairie de Dreux.
http://www.dreux.com

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