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Transports - Bretagne à grande vitesse : l'impact du projet passé à la loupe

Le 10 mars, les agences de développement et d'urbanisme de Bretagne ont publié une étude sur l'arrivée de la ligne à grande vitesse sur le territoire breton. Réalisée en 2010 auprès de 240 acteurs économiques et institutionnels bretons, son objectif était de "mesurer les différences d'appréciation" et "d'anticiper son arrivée". D'un coût de 3,4 milliards d'euros pour les 182 km de voies nouvelles entre Le Mans et Rennes, la ligne Bretagne à grande vitesse (BGV) devrait être mise en service en 2017.

Une attractivité régionale accrue…

Selon l'étude, les acteurs bretons sont persuadés que "l'attractivité de la Bretagne va se trouver sensiblement renforcée par l'effet BGV". Tout d'abord dans le domaine de l'emploi tertiaire, la BGV devrait favoriser le recrutement d'actifs dans les secteurs de la production, de la recherche ou de l'enseignement supérieur. La réduction du temps de parcours entre Paris et la Bretagne devrait également renforcer le développement des "turbo-profs" parisiens venant enseigner en Bretagne. Ensuite, la BGV faciliterait le développement des courts séjours touristiques, en particulier le tourisme d'affaires (possibilité de diffuser la promotion dans les trains et de créer des offices de tourisme dans les gares).

… mais à nuancer

Le bénéfice serait proportionnel à la distance à Paris. Vu sa position géographique et son poids démographique et économique, l'amélioration de l'accessibilité profiterait en premier lieu à l'agglomération rennaise. Saint-Brieuc, Saint-Malo, Vannes et Lorient situés entre 2h et 2h45 de Paris en bénéficieraient également. L'objectif du projet est de placer Brest et Quimper à 3h08 de Paris. Si la majorité des acteurs rennais sont confiants sur la capacité de leur agglomération à ne pas subir une "absorption" de la part de Paris malgré la proximité en temps (1h30), en revanche, dans le Finistère, des inquiétudes existent sur des délocalisations possibles au profit de la capitale régionale. De plus, des craintes subsistent quant à la diffusion de l'effet BGV sur l'ensemble du territoire régional, notamment dans les territoires les plus isolés et les plus éloignés de Paris. D'où le rôle stratégique de l'augmentation de la vitesse sur les axes ferroviaires depuis Rennes.

Une exigence : renforcer l'intermodalité

Côté Bretagne, les acteurs soulignent que l'impact positif du projet BGV dépendra des connexions avec le TER et les réseaux de transports urbains et interurbains à mettre en place dans les nouveaux pôles d'échanges multimodaux (PEM). Côté parisien, les acteurs souhaitent un renforcement de l'accès en TGV aux aéroports parisiens, avec la création de comptoirs de pré-enregistrement des bagages Air-Fer, pour concurrencer la voie aérienne : Orly ne dispose à ce jour d'aucune connexion ferroviaire directe avec la Bretagne. Les usagers mettent également l'accent sur les difficultés rencontrées pour accéder à la gare de Rennes (ralentissements, embouteillages). L'utilisation longue durée des parking-relais du métro en bout de ligne pourrait constituer une alternative. L'offre actuelle de parkings longue durée incluse dans l'achat des billets de TGV reste insuffisante notamment à Rennes et Brest. Le constat est identique pour les arrêts-minute. Les difficultés d'accès à la gare et aux trains pour les vélos ont également été évoquées. 

 

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