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Transports - Cadencement des trains : les députés donnent de la voix

Le 28 septembre, devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, les ministres Thierry Mariani (Transports) et Nathalie Kosciusko-Moriset (Ecologie) ont fait le point sur l'instauration du cadencement ferroviaire. Le 11 décembre prochain, premier jour de la saison d'hiver, les horaires de la SNCF seront alignés. La refonte est conséquente : 80% soit 15.000 horaires vont changer. En Aquitaine par exemple, les travaux d'infrastructure réalisés par Réseau ferré de France (RFF) représenteront près de 200 chantiers. En Ile-de-France aussi, leur rythme va s'accélérer. "Certains seront réalisés de nuit pour moins perturber le réseau. Le cadencement optimisera sa gestion. Il permettra de mieux agencer les trains, de faire cohabiter les activités, de répondre à tous les besoins. Cette méthode de rationalisation aidera à mémoriser les horaires et facilitera les correspondances", a tenté de rassurer Nathalie Kosciusko-Moriset.
La ministre n'a cependant pas caché qu'il s'agit parfois de concilier des objectifs incompatibles. "Lancé depuis plusieurs mois, ce chantier du cadencement se faisait auparavant région par région. Dans le cas de lignes interrégionales, le cadencement de l'une peut devenir le cauchemar de l'autre", s'inquiète Yanick Paternotte, député du Val-d'Oise et auteur de plusieurs rapports sur la régulation et l'industrie ferroviaires. Pour l'heure, toutes les régions ne sont pas cadencées. La Normandie l'est, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur également. Mais Philippe Duron, député du Calvados, souligne qu'en Haute-Normandie, ce basculement a entraîné des ruptures de charge et l'allongement de certains temps de parcours. En Bourgogne, il a rappelé que cela a nécessité d'importants moyens humains, qui manquaient parfois à l'appel. "On sait que la mise en place du cadencement a des conséquences, le pire étant que cela aggravera un peu plus les finances des régions. En Auvergne, la facture est de 2,5 millions d'euros", avance André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme.
Le Projet service annuel 2012 prévoit peu de changements en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire. "Car ces régions sont en théorie déjà cadencées", a expliqué la ministre. L'un des pires casse-tête se jouera entre l'Ile-de-France et ses régions limitrophes. "Entre les deux, il y a comme un fossé en termes de pratiques tarifaires et de gestion de sillons", confirme Guillaume Pepy, président de la SNCF. D'où la nécessaire campagne nationale d'information qui se met en place, sous la houlette du préfet Bernard Niquet. Dès l'automne, elle montera en flèche (spots radio, campagne d'affichage). Quant aux élus, ils accusent la SNCF de les placer devant le fait accompli. Fabienne Labrette-Ménager, députée de la Sarthe, l'a appris par voie de presse et estime qu'"il est nécessaire d'être plus concerté quand on est au premier plan concerné".