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Elections - Cantonales : un premier tour en pointillés

Avec un taux d'abstention record de 55,6%, le premier tour des élections cantonales, ce 20 mars, donne lieu de toutes parts à un appel à la mobilisation des électeurs partout où un second tour sera nécessaire. En sachant que le seuil de qualification pour ce second tour sera de 28% des votes exprimés. Si la gauche progresse et arrive en tête en nombre de voix, c'est la poussée du Front national, qui talonne l'UMP et sera présent au second tour dans 394 cantons sur les 2.026 renouvelables, qui suscite le plus de commentaires.

Le premier tour des élections cantonales a notamment été marqué ce dimanche 20 mars par une abstention record, même si celle-ci avait été assez largement anticipée : 55,6%. Soit même encore un peu plus que lors des régionales de 2010, qui avaient enregistré une abstention de 53,6%. Ce taux avait été de 35% lors des cantonales tant de 2008 que de 2004, dernières élections concernant cette série de cantons. Et pour mémoire, en 1994, à savoir la dernière fois que les cantonales ne pouvaient bénéficier d'une concomitance avec un autre scrutin, 39% des inscrits s'étaient abstenus. Le précédant record d'abstention pour des cantonales avait été enregistré en 1988 avec 50,8% au premier tour.
La Seine-Saint-Denis est le département qui a le moins voté dimanche, avec un taux d'abstention de 67,30%, alors que la Haute-Corse est celui qui a le plus voté, avec un taux de 32,21%
Conséquence directe, le seuil de qualification pour le second tour sera de 28% des exprimés, la barre ayant été relevée pour ce scrutin de 10% des inscrits à 12,5%, tel que le rappelle Frédéric Dabi à l'Ifop. Un seuil qui va donc considérablement réduire le nombre de triangulaires au second tour. Claudy Lebreton, le président de l'Assemblée des départements de France, réélu dans son canton des Côtes-d'Armor avec 61,32% des voix, a lui aussi relevé qu'avec un tel niveau d'abstention, des candidats ayant obtenu la majorité absolue des exprimés ne seront pas pour autant élus, faute d'avoir totalisé 25% des inscrits. "On est dans un cycle d'abstention croissante" depuis les municipales de 2008 (38,95%), qui s'est accentué avec les européennes de 2009 puis les régionales de l'an dernier, poursuit Frédéric Dabi, estimant que le scrutin de dimanche "n'a pas fait l'objet de la moindre campagne, avec aucun mot d'ordre national".
Certains élus départementaux avaient prédit qu'une faible participation risquait d'être mise à profit par le gouvernement pour refaire valoir le bien-fondé de la disparition des conseillers territoriaux. On n'a effectivement pas eu à attendre longtemps… puisque l'on a pu l'entendre dès dimanche soir de la bouche du nouveau ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui en a même fait le propos liminaire à sa présentation des premiers résultats : "Cette forte abstention semble montrer que la majorité de nos concitoyens ne perçoit pas suffisamment l'impact dans leur vie quotidienne de l'action de leurs conseils généraux qui pourtant gèrent des compétences très importantes. A la lumière de ces résultats, la réforme des collectivités territoriales prend tout son sens : les conseillers généraux seront dès 2014 remplacés par les conseillers territoriaux. Ces derniers, en siégeant à la fois dans les départements et dans les régions, répondront au souhait d'une démocratie de proximité renforcée." CQFD.
Ce sont quelque 21 millions de Français qui étaient appelés à renouveler la moitié des élus des 100 départements, soit 2.026 conseillers généraux sur 4.039. Selon les résultats presque complets du ministère de l'Intérieur (97% des bulletins dépouillés), le PS obtient 25,04% des voix, l'UMP 17,07%, le FN 15,18%, le Front de gauche plus de 9%, Europe Ecologie-Les Verts 8,28% et les "divers gauche" 6%, selon des résultats de l'Intérieur. En relevant que Claude Guéant avait préféré additionner l'ensemble des voix UMP, divers droite et Nouveau Centre sous l'étiquette "majorité présidentielle" pour afficher un score de 32,5%. En sachant que de nombreux candidats de la majorité avaient préféré faire campagne sous l'étiquette de divers droite plutôt que UMP. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a relevé vouloir elle aussi bénéficier de cette même addition : "Les chiffres du ministère de l'Intérieur (…) mettent en divers gauche les candidats que nous soutenons, c'est 25% plus 6%. Aujourd'hui, nous sommes à 31%."
Quoi qu'il en soit, le PS arrive largement en tête en nombre de voix, même si les moyennes nationales ne sont évidemment guère pertinentes pour préjuger d'éventuels basculements de majorités départementales. en rappelant que la gauche était jusqu'ici majoritaire dans 58 départements. En tout cas, il y aura bien un second tour dans la grande majorité des cantons renouvelables. En Ile-de-France par exemple, aucun candidat n'a été élu au premier tour.
Talonnant l'UMP, le FN - qui n'avait jusqu'ici aucun conseiller général et ne présentait de candidats que dans 75% des cantons renouvelables, candidats généralement inconnus simplement portés par des affiches à l'effigie de Marine Le Pen - arrive en tête dans 39 cantons et s'est qualifié pour être présent au second tour dans 394 cantons (soit le quart des cantons nécessitant un second tour) avec cinq triangulaires UMP/FN/PS, des duels FN-PS dans 204 cantons, FN-UMP dans 89 cantons.
Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a relativisé la portée nationale du scrutin et maintenu son mot d'ordre : pas d'alliance avec le FN mais pas de front républicain non plus contre le FN. Il a encouragé les candidats UMP "à se maintenir au deuxième tour dès qu'ils le peuvent, même en troisième position", misant sur une importante "réserve de voix", et laissé ses électeurs "libres de leur choix" en cas de duel FN/PS.
A gauche, les dirigeants ont rapidement appelé au rassemblement pour contrer le FN au deuxième tour. Martine Aubry, la secrétaire nationale d'EELV Cécile Duflot et le secrétaire national du PCF Pierre Laurent se sont d'ailleurs réunis dès dimanche soir pour solenniser l'annonce de ce rassemblement. "Nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun conseiller général FN", a indiqué Martine Aubry. En tout cas, à droite comme à gauche, les partis de gouvernement en appelaient à la mobilisation des électeurs pour le second tour
Parmi les personnalités politiques réélues dès le premier tour - outre Bernadette Chirac qui entamera ainsi son sixième mandat de conseillère générale en Corrèze… -, on relèvera la victoire de plusieurs présidents sortants de conseil général : Eric Ciotti (UMP) dans les Alpes-Maritimes, François Sauvadet (NC) en Côte-d'Or, Claudy Lebreton (PS) dans les Côtes-d'Armor, André Vallini (PS) dans l'Isère, à Tullins (Isère) et le ministre Michel Mercier dans le Rhône. Toujours dans le Rhône, l'ancien ministre Dominique Perben est en revanche en ballottage, tout comme l'est Dominique Bussereau (UMP), président sortant du conseil général de Charente-Maritime, ou Patrick Devedjian dans les Hauts-de-Seine.

C. M., avec AFP
 

Ile-de-France
La région Ile-de-France confirme son ancrage à gauche mais le Front national fait une percée et bat l'UMP en Seine et Marne et dans l'Essonne.
En Seine-et-Marne, le PS est en tête avec 23,10% suivi du FN (21,64%), qui sera présent au second tour dans 12 cantons. L'UMP, dont plusieurs ténors ont leur fief dans le département, n'est que troisième (21,56%). Le PS arrive en tête dans deux des trois fiefs de la droite. A Montereau-Fault-Yonne, ville du vice-président du parti radical Yves Jégo et à Provins, fief du patron des députés UMP Christian Jacob. A Meaux-Nord, ville du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé l'UMP garde la tête.
Dans le Val d'Oise, gauche et droite sont au coude-à-coude avec un léger avantage pour la droite qui peut encore faire basculer ce département qu'elle cible. L'UMP obtient 27,33%, le PS 23,49%. Le FN (20,18%) sera présent au second tour dans 5 cantons.
Dans le Val-de-Marne, un des deux départements dirigés par un communiste avec l'Allier, le PCF arrive en tête avec 19,62% devant l'UMP (17,64%), le FN (15,70%), le PS (14,12%) et EE-LV (14,09%). Le 27 mars, il y aura 7 duels gauche-droite, 8 duels gauche-FN et 7 duels entre candidats du Front de gauche et PS-EELV. Le FN arrive en tête à Villeneuve-Saint-Georges détenu par le PCF.
La Seine-Saint-Denis, département présidé par Claude Bartolone (PS), a battu le record d'abstention, à 67,30%. Le taux dépasse 71% à Saint-Denis et 72% à Aubervilliers. Le PS allié à EELV arrive en tête dans 9 cantons. Le FN sera présent au deuxième tour dans 4 cantons: Drancy, Pantin Ouest, Sevran et Noisy-le-Grand. Le PCF, à la tête du département jusqu'en 2008, est en tête dans 3 cantons: Saint-Ouen, Saint-Denis-Nord-Ouest et Aubervilliers Est.
Dans les Yvelines, bastion de droite, l'UMP arrive en tête avec 33,61% des voix devant le PS (17,51%) talonné par le FN (16,21 %). Le taux d'abstention a atteint 61,65 %. Le FN se maintiendra le 27 mars dans 4 cantons, deux duels l'opposeront à l'UMP (Conflans-St-Honorine) et à un communiste (Limay). Trois candidats EELV a Andrésy, Montfort-L'amaury et au Vésinet seront confrontés à l'UMP au second tour.
Dans les Hauts-de-Seine, l'UMP arrive en tête avec 26,93% suivie du PS (21,64%), du FN (12,34%). L'abstention a été de 59,26%. A Bourg-la-Reine, Patrick Devedjian, président sortant du conseil général a obtenu 37,31% loin devant le PS Denis Peschanski (27,67%). Il est en ballottage favorable tout comme Isabelle Balkany dans un des cantons de Levallois (37,38 %). Les figures de la droite réalisent de bons scores: Thierry Solère (45,93%), Georges Siffredi (49,08%). Le FN sera présent dans deux cantons à St-Cloud face à l'UMP et à Gennevilliers face au PCF.
En Essonne, le PS, qui préside le département depuis 1998, arrive en tête avec 23,85% des voix, et sera présent au second tour dans treize cantons. Le FN arrive en seconde position avec 18,79% et se maintient dans dix cantons face au PS dans six d'entre eux, à un divers-gauche dans deux, à la droite dans un, et à l'extrême-gauche dans le dernier canton. L'UMP se classe troisième avec 15,52% des voix suivi de EELV (11,53%).


Rhône-Alpes
Les grands équilibres politiques en région Rhône-Alpes, où droite et gauche se partagent les huit départements, ne semblent pas menacés à l'issue du premier tour des cantonales dimanche, marqué par une forte poussée du Front national.
Les trois départements où l'on s'interrogeait sur un éventuel basculement ne devraient pas changer de majorité. Dans le Rhône, le ministre de la Justice, le centriste Michel Mercier devrait retrouver la présidence après avoir été réélu dans son canton de Thizy. Les espoirs de la gauche ont été douchés par la perte notamment du canton de Meyzieu, dans l'est lyonnais, où doit se construire le Grand Stade, cher au maire PS de Lyon, Gérard Collomb.
Dans l'Ain, la droite rêvait sans trop d'illusions de reprendre la majorité qu'elle a perdue en 2008 après 32 ans de pouvoir, mais au soir du premier tour elle n'a plus trop d'espoir.
Dans la Loire, où la gauche espérait l'emporter, la droite semble en mesure de conserver la majorité au conseil général présidé par Bernard Bonne (UMP), réélu à Bourg-Argental.
Outre la forte abstention dans les huit départements, la poussée généralisée du Front national est l'élément notable de ce premier tour.
Dans le Rhône, le candidat du FN arrive en tête avec 32,30% des voix, devant le PS (26,17%) et l'UMP (13,85%) dans le canton jusqu'alors socialiste de Saint-Priest (est lyonnais).
Le parti de Marine Le Pen se retrouvera dans onze duels dans ce département: deux face à la droite dans les cantons de Meyzieu, Anse et neuf avec la gauche (Lyon 12, Lyon 14, Villeurbanne sud, Villeurbanne nord, Saint-Fons, Rillieux-la-Pape, Givors, Vaulx-en-Velin, Saint Priest). Dès dimanche soir, Gérard Collomb a appelé à voter au second tour "pour le candidat républicain".
Dans la Drôme, les scores élevés du FN se retrouvent surtout dans les villes de la vallée du Rhône (Valence, Montélimar), alors que les écologistes, en pleine campagne contre l'exploitation du gaz de schiste, ne concrétisent pas vraiment leurs bons résulats des régionales.
Dans la Loire, le Front National sera présent au second tour sur Saint-Etienne et la Vallée du Gier, dans 5 des 19 cantons restant à pourvoir.
Une des surprises est venue du canton de Saint-Chamond Nord, avec l'élimination du sortant, le député Nouveau Centre François Rochebloine, soutenu par la majorité départementale, qui briguait un cinquième mandat.
Dimanche prochain, face au candidat du FN arrivé en tête Jean-Yves Robert, la droite sera représentée par Hervé Reynaud, suspendu de l'UMP pour s'être présenté contre le candidat de la majorité.
En Isère, le FN fait des percées spectaculaires et sera au second tour dans onze des 24 cantons toujours en lice. Les écologistes participeront au second tour à Villars-de-Lans et Grenoble-1, où ils sont arrivés en tête.
Enfin dans l'Ain, un duel opposera la gauche et le Front national.
En Savoie et Haute-Savoie, deux départements largement épargnés de la percée du Front National, la droite a confirmé qu'elle était à l'abri de toute surprise.

PACA
Sur fond d'abstention record, le Front national est le grand vainqueur du premier tour des cantonales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, une de ses terres de prédilection, avec des scores jamais atteints.
Dans le Vaucluse, la formation d'extrême droite est le premier parti du département, avec 25,84% des suffrages exprimés, devant le PS (20,48%) et l'UMP (17,71%). Dans les 11 cantons encore en jeu au 2eme tour, le FN sera présent dans sept duels, dont 5 avec le PS, 1 avec l'UMP, 1 avec le PCF.
Le FN réalise ses plus hauts scores sur Carpentras-nord (33,62%), Bedarrides (32,96%) et Avignon-Est. A Orange-Est, l'addition des scores de l'extrême droite (FN et Ligue du sud) représente 44,12% des voix. Dans ce canton, la seule élue FN aux élections de 2004, Marie-Claude Bompard, passée depuis à la Ligue du Sud, est en tête et affrontera le PS le 27 mars.
Dans le Var, objectif majeur pour le FN, il est en tête dans quatre cantons, et 2e dans 13.
C'est dans ce département que le FN bat son record régional: 39,37% à Fréjus. A Saint-Raphaël, il recueille 35,16% des voix et affrontera l'UMP (41,58%). A Brignoles, le frontiste engrange 32,97% face au maire Claude Gilardo (31,53%), seul communiste du conseil général. A Six-Fours, Frédéric Boccaletti, secrétaire national du FN, affiche 33,3%.
Au total, le 2e tour verra 17 duels avec le FN (13 contre UMP ou DVD, quatre contre la gauche), sur les 21 cantons en jeu.
Les Bouches-du-Rhône ont aussi accordé des scores impressionnants au parti de Marine Le Pen, présent dans 26 cantons sur 29 au second tour, dont les 11 cantons de Marseille. Sur la ville, le FN dépasse 30% avec des pointes à 37,58% (La Capelette), 34,12% (Saint-Just), 33,88% (Les Olives).
Mais il "cartonne" aussi à Tarascon (31,07%), Berre L'Etang (30,20%) ou Chateauneuf-Côte-Bleue (29,5%).
A Marseille, l'autre événement majeur est la perte par la gauche de deux cantons dès le 1er tour, et les scores plutôt médiocres des socialistes, que certains responsables du parti - mais pas le président sortant du Conseil général Jean-Noël Guérini - analysent comme la sanction des affaires politico-judiciaires.
De quoi satisfaire l'UMP qui devrait les emporter dimanche, malgré un bilan d'ensemble plus que médiocre sur la ville et le département.
Dans les Alpes-Maritimes, le FN sera présent dans 16 cantons sur 20 au second tour: 14 duels face à l'UMP, 2 face à la gauche.
Six candidats - 5 UMP et un PCF - ont été élus dès le premier tour. C'est le cas d'Eric Ciotti (UMP), président du conseil général qui a retrouvé son siège dans le petit canton rural de Saint-Martin-Vésubie, avec 76,8%.
L'Escarène, bastion de l'arrière-pays niçois communiste depuis près de 40 ans, a enregistré sans surprise la victoire du sortant PCF Noël Albin.
Habituellement rétives aux sirènes lepénistes, les Alpes-de-Haute-Provence ont connu une percée, certes plus limitée, du parti d'extrême droite, qui sera présent au second tour dans trois cantons face au PS.
C'est l'UMP qui pâtit le plus de cette poussée, tandis que la majorité de gauche devrait sortir renforcée du scrutin. Le PS retrouve 4 de ses 8 sièges dès le 1er tour et est en ballottage favorable dans 7 des 10 cantons encore en jeu.
En revanche, dans les Hautes-Alpes, la droite peut encore espérer conforter sa majorité qui ne tient qu'à un siège. Elle en a déjà pris deux à la gauche (Aiguille et Rosans) et a assuré la réélection de deux candidats, dont le président sortant du conseil général Jean-Yves Dusserre (UMP). Neuf sièges restent à pourvoir.

Aquitaine
En Aquitaine, à l'issue d'un scrutin marqué par une abstention importante, la gauche conforte ses positions sur ses terres, avec une poussée réelle du Front national, tandis que le suspense demeure dans les Pyrénées-Atlantiques, à égalité parfaite entre droite et gauche.
Dans ce département, l'un des deux seuls avec le Jura où les deux camps étaient à égalité après les cantonales de 2008, le premier tour n'a pas apporté de basculement décisif.
Gauche et droite détiennent 26 sièges chacun dans le conseil général sortant dirigé au bénéfice de l'âge par l'UMP Jean Castaings mais le PS compte récupérer lors de ce scrutin les deux cantons où il a été "trahi" en 2004 par deux élues passées au Modem.
Dans le canton de Bayonne-ouest, la transfuge est éliminée et laisse la place à un duel PS-DVD et dans celui de Pau-centre, le FN semble détenir la clé du second tour.
En Gironde, sur un hémicycle largement dominé par la gauche, le PS a retrouvé dimanche 5 des 27 sièges qu'il remet en jeu et se trouve en position favorable dans une vingtaine d'autres.
Mais victime d'une forte absention (57,59% sur l'ensemble de la Gironde), le président sortant Philippe Madrelle (PS) devra revenir dimanche prochain, face au FN même s'il a toutes les chances de retrouver son fauteuil. A cause de la faible participation, le PS se retrouvera en duel avec le FN dans cinq autres cantons, dont celui détenu par Gilbert Mitterrand, qui ne se représentait pas.
L'UMP a conservé un siège dès le 1er tour, a toutes les chances de garder ses trois autres cantons renouvelables et pourrait en ravir un à la gauche.
La gauche devrait aussi garder le canton de Bordeaux-2 où le maire de Bordeaux Alain Juppé espérait obtenir une revanche par procuration sur la députée PS Michèle Delaunay. Celle-ci, qui avait battu M. Juppé aux législatives de 2007, affiche 70 voix de retard sur sa rivale de l'UMP Anne-Marie Cazalet mais devrait pouvoir compter sur le report des voix des écologistes pour conserver son canton.
En Dordogne aussi, où l'abstention a été de 44,06%, soit environ 10% de moins que la moyenne nationale, le fait marquant est la percée du Front national qui pourra se maintenir dans trois cantons, sur les 26 en jeu. Le PS, ultra-majoritaire a vu 8 de ses représentants réélus dès le 1er tour.
A Bergerac-1 et à Sarlat-la-Canéda, les sortants PS devraient conserver leurs sièges face au député DVD Daniel Garrigue, porte-parole national du parti de Dominique de Villepin, et à Jérôme Peyrat (UMP), conseiller de la ministre de l'Ecologie.
Dans le Lot-et-Garonne, où la gauche a une confortable majorité (25 élus sur 40), le FN, qui y connaît traditionnellement ses meilleurs scores en Aquitaine, sera présent au second tour dans deux cantons, à chaque fois contre le sortant PS promis à la réélection. Trois élus PS ont retrouvé leur siège dès le 1er tour ainsi qu'un Front de gauche.
Dans le département des Landes, présidé par le PS Henri Emmanuelli, qui compte seulement 3 élus de droite sur 30, 8 PS ont été réélus dès le 1er tour avec une abstention à plus de 50%. Dans le seul canton renouvelable à droite, à Gabarret, le second tour promet d'être très serré.

Bourgogne
En Bourgogne, où 25 candidats ont été élus ou réélus dès le premier tour des cantonales dimanche, le duel serré droite-gauche en Côte-d'Or a tenu toutes ses promesses, tout comme le FN qui sera impliqué dans 16 duels.
En Côte-d'Or, département détenu avec un siège d'avance par la droite et cible prioritaire du PS, cinq conseillers sortants ont été réélus, trois appartenant à la majorité présidentielle, deux à l'opposition.
Le président sortant du conseil général et président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, François Sauvadet, a été réélu dès le premier tour avec 55,36% des voix dans son canton de Vitteaux.
Sur les 43 cantons de Côte-d'Or, 21 sont à renouveler, partagés équitablement entre les deux camps (10 à gauche, 11 à droite). Dimanche prochain, le FN affrontera l'UMP et le PS, respectivement à Beaune-Nord et Saint-Jean-de-Losne.
A Auxonne, la majorité est en mesure de remporter un canton supplémentaire et d'accentuer son avance au conseil général, deux candidats de droite s'affrontant au second tour.
Le canton de Dijon-6, sur lequel la gauche locale fondait de gros espoirs, a vu le candidat de droite devancer largement celui de gauche.
Face à un Parti socialiste qui détient la région, la ville et une agglomération dijonnaise où réside la moitié des 500.000 habitants de Côte-d'Or, la droite départementale a mis le clivage entre la ville et la campagne au centre du débat électoral.
"Il faut remettre de l'Etat au sein du monde rural", répond-t-on à gauche.
En Saône-et-Loire et dans la Nièvre, le FN sera opposé dans huit duels face au PS. Dans la Nièvre, l'UMP n'a pas donné de consigne de vote au soir du premier tour.
Dans l'Yonne, le parti frontiste est présent dans six autres face-à-face, tant contre la gauche que contre la droite.

Languedoc-Roussillon
En Languedoc-Roussillon, le PS conservera sans doute dimanche prochain les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault et le Gard, avec une Lozère d'ores et déjà restée acquise à la droite, ce premier tour étant avant tout marqué par une forte poussée du Front national.
Le FN réalise son meilleur score dans les Pyrénées-Orientales pour des cantonales, avec 6 candidats au second tour, dont Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen et vice-président du parti, qui pourrait faire son entrée au conseil général.
Dans le quartier du Bas Vernet (Perpignan-9), M. Aliot arrive en tête avec près de 35% des suffrages, presque le double de son adversaire au second tour, la socialiste Toussainte Calabrèse (18%).
Dans ce canton détenu par la droite, l'UMP avait choisi d'aligner un ancien cadre local du FN, Jean-Louis de Noëll, qui est éliminé dès le 1er tour.
Dans un autre canton de la cité catalane (Perpignan-3), détenu jusqu'ici par un dissident socialiste passé chez Europe-Ecologie, un duel opposera le FN au PCF au second tour.
La majorité PS est bien partie pour conserver le département. Comme dans l'Aude, où les socialistes ont enlevé 5 des 18 sièges dès le 1er tour. Dans ce bastion socialiste, la droite n'est présente au second tour que dans six cantons.
Dans le fief communiste de Coursan, le conseiller général sortant Gilbert Pla (PCF) devra défaire le FN Gérard Desmoudt. A Castelnaudary, un candidat écologiste, Stéphane Linou, est au 2e tour face à un socialiste.
Dans cinq cantons, le FN est au second tour -face au PS dans quatre d'entre eux et contre un communiste dans le dernier-, sans grande chance de pouvoir l'emporter.
Dans l'Hérault, où l'abstention dépasse les 56%, 5 conseillers généraux sortants -4 PS, 1 PC- ont retrouvé leur fauteuil dès le premier tour. Le département restera dans l'escarcelle du PS, une vingtaine de candidats de gauche étant qualifiés pour le deuxième tour.
Dans la moitié des 26 cantons, le FN sera présent au second tour, notamment dans trois des cinq cantons de Montpellier et dans les deux cantons de Béziers.
Dans cette ville, le parti frontiste arrive même en tête à Béziers-4, détenu par le socialiste Jean-Michel Duplaa.
Dans le Gard, le socialiste Damien Alary devrait garder son fauteuil de président du conseil général.
Ce département connaît lui aussi une très nette poussée du FN. Le parti de Marine Le Pen sera présent au deuxième tour dans 11 cantons sur les 23 renouvelables. Un conseiller général socialiste sortant en fait les frais, Bernard Casaurant, à Nîmes-4.
Dans cette ville, où le taux d'abstention dépasse les 60%, le FN est qualifié dans les trois cantons en jeu (contre deux UMP et un PCF) et arrive largement en tête dans le canton de Nîmes-3, jusqu'alors détenu par le communiste Alain Clary.
Dans le département de la Lozère, pas de souci pour le président sortant UMP Jean-Paul Pourquier. A noter que sur les 12 cantons renouvelables, 11 conseillers sont élus ou réélus dès le premier tour.
Seuls les électeurs du canton de Malzieu-Ville retourneront voter dimanche pour départager Jean-Noël Brugeron (DVD) et Alain Gstalter (SE).

Nord-Pas-de-Calais
Le PS a conservé ses positions au premier tour des cantonales dans le Nord-Pas-de-Calais, où le Front national (FN) est devenu la deuxième force politique en réalisant une percée aux dépens de l'UMP, dans le bassin minier mais aussi en zone urbaine.
Sur les deux départements, le FN recueille 18,7% des suffrages, derrière le PS à 31,55%, mais devant l'UMP, reléguée à 13,89%.
Dans le Nord, le PS recueille 28,37% des suffrages sur les 40 cantons renouvelés. Il affrontera le FN (23,09%) lors de 12 duels au deuxième tour dimanche prochain, essentiellement dans les agglomérations de Lille (Lille, Roubaix, Tourcoing) et Dunkerque.
Le PS, qui avait une majorité de 44 sièges sur 79 (30 sur les 40 cantons renouvelés) dans le conseil général sortant, sera opposé à l'UMP (13,81%) dans dix cantons, en ballottage défavorable dans plusieurs d'entre eux, à Avesnes et Bailleul notamment.
Deux conseillers généraux sortants ont été confortablement reconduits dès le premier tour : Charles Beauchamp (PCF) à Arleux et le divers droite Patrick Valois à Wormhout. Le maire PS de Gravelines, Bertrand Ringot (PS), a également été élu avec plus de 60% des suffrages.
Dans le Pas-de-Calais, le PS - qui détenait 50 mandats sur 77 - réalise 34,74% des voix, devant le PCF/Front de gauche (14,91%), au coude-à-coude avec le FN 14,32% et l'UMP 13,97%. Trois conseillers généraux socialistes ont été réélus dès le premier tour.
Le PS sera opposé au FN dans 11 cantons, notamment à Montigny-en-Gohelle, où le nouveau secrétaire général du FN, Steeve Briois, un proche de Marine Le Pen, est arrivé en tête (35,88%) devant le conseiller général socialiste sortant Jean-Marie Picque (31,20%).
"Ce résultat est très positif pour moi mais aussi pour tout le département et même pour le pays. On ne parle plus de +vague bleu Marine+, mais de déferlante", s'est réjoui Steeve Briois, qui avait failli remporter la municipale d'Hénin-Beaumont en 2009 avec Marine Le Pen en deuxième position sur sa liste.
Le président PS sortant du conseil général du Pas-de-Calais, Dominique Dupilet (46,06%), qui sera opposé pour la première fois à un candidat frontiste au deuxième tour (Michel Sonville, 20,48%), a exhorté les électeurs tentés par le vote FN à refuser le "repli sur soi". Il a accusé la majorité présidentielle de porter "une grande part de reponsabilité dans la désespérance".
Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP et député-maire de Lambersart, a assuré sur France 3 Nord/Pas-de-Calais que l'UMP ferait "barrage au FN" partout où elle ne serait pas présente, précisant que les candidats UMP qui scelleraient une alliance avec le FN face au PS seraient exclus.

Franche-Comté
Le Jura, détenu par la droite au bénéfice de l'âge, est toujours susceptible de basculer à gauche à l'issue du premier tour des élections cantonales, qui verraient alors le Parti socialiste régner sur les quatre départements de Franche-Comté.
Dans le Jura, la gauche a pris une courte longueur d'avance avec un candidat réélu dès le premier tour et un élu sur un canton détenu par la droite. Trois candidats de droite ont été réélus et la majorité départementale espère ravir le canton de Chemin à la gauche le week-end prochain.
A Lons-le-Saunier, droite et gauche sont à égalité dans l'assemblée départementale avec 17 conseillers chacun, la présidence revenant au doyen DVD Jean Raquin, 75 ans. Le scrutin porte sur 17 des 34 cantons.
Dans le Territoire-de-Belfort, la gauche n'est pas menacée grâce à une majorité confortable dans le conseil général sortant. L'ensemble des huit cantons renouvelables sont en ballottage.
Le chef de fil du Modem, Christophe Grudler, arrive en tête dans la course à sa propre succession avec 31,68% des suffrages dans le canton de Belfort Est. A Belfort centre, le député UMP Damien Meslot est devant (40,15%).
Réunis au sein de la "majorité départementale", le PS, le MRC et Europe Ecologie-Les Verts ont présenté un candidat commun dans trois des huit cantons renouvelables. Ces trois partis ont conclu pour le second tour un accord de désistement dans les cinq autres cantons. Le scrutin pourrait voir un rééquilibrage entre le PS et le MRC dans ce fief de Jean-Pierre Chevènement.
Dans le Doubs, bien que trois candidats UMP aient été réélus dès le premier tour, le PS devrait rester au pouvoir grâce à un net avantage de la gauche (20 élus sur 35). Historiquement détenu par la droite, le canton du Russey a basculé à gauche et le président Claude Jeannerot (PS) est arrivé en tête (36,17%) dans le canton de Besançon-Ouest.
Peu de suspense également en Haute-Saône où le président sortant Yves Krattinger (PS) devrait conserver sa majorité. Un candidat PS et deux DVG ont été réélus au premier tour. Un candidat UMP a été élu, gagnant un siège à la gauche.
Le FN a fait une forte poussée dans le Nord des départements de Haute-Saône et du Doubs, ainsi que dans le Territoire-de-Belfort.

Picardie
La gauche semblait bien partie dimanche au soir du premier tour des cantonales pour conserver les trois départements de Picardie y compris la Somme, ravie à l'UDF en 2008, malgré une poussée du FN qui arrive en tête dans l'Oise et devance l'UMP dans la Somme.
Dans la Somme, où la gauche détient 24 des 46 sièges, le président sortant Christian Manable (PS) a été réélu dans son canton de Villers-Bocage dès le premier tour, tout comme trois autres sortants (1 DVG, 1 PRG, 1 NC).
Le FN se maintient au second tour dans quatre cantons face au PS, qui dispose à chaque fois d'une confortable avance. Dans le canton de Roye, le FN (26,7%) talonne un candidat DVD (27,2%), loin derrière le candidat PS (41,7%).
Brigitte Fouré (Nouveau centre) dispose d'une confortable avance pour conserver le canton d'Amiens Sud-Est remporté en juin lors d'une élection partielle consécutive au décès de l'ex-conseiller général PS Daniel Leroy.
Dans le canton d'Amiens Est, le député Maxime Gremetz (DVG) est devancé de plus de 10 points par un candidat PS (36,3% contre 26,7%).
Sur l'ensemble du département de la Somme, le PS recueille 25,5% des voix, le FN arrive en seconde position avec 17,35%. L'abstention atteint 50,44%, contre 55% au niveau national.
Dans l'Oise, où la gauche détient 24 des 41 sièges de l'assemblée départementale sortante, les résultats cumulés donnent le FN en tête avec 24,1%, devant l'UMP (23,6%) et le PS (19,98%). Six conseillers généraux sortants (3 UMP, 1 PS, 1 PRG, 1 PCF) retrouvent leur siège dès le premier tour.
Le Front national est arrivé en tête devant le PS dans le canton de Noyon (39,9% contre 36,9%), détenu par le FN entre 1998 et 2004, Crépy-en-Valois (29,7% contre 25,6%) et Mouy (33,8% contre 33,5%). Au total, il se maintient au second tour dans 9 cantons (4 duels contre le PS, 1 contre un divers-gauche et 4 face à l'UMP).
Dans l'Aisne, où la gauche détient 28 des 42 sièges, six conseillers généraux conservent leur mandat au premier tour: trois socialistes dont le président sortant Yves Daudigny, un divers gauche, un communiste et un UMP.
Le Front national se maintient au second tour dans huit cantons (4 duels face au PS, 3 face à l'UMP et 1 face à un SE) sans jamais arriver en tête.

Poitou-Charentes
En Poitou-Charentes, le second tour des cantonales s'annonce serré en Charente-Maritime, fief de l'ancien ministre UMP Dominique Bussereau, tandis que la Vienne, pressentie comme pouvant basculer à gauche, pourrait finalement rester dans le giron de la droite.
En Charente-Maritime, où 26 sièges étaient renouvelables (12 à droite, 14 à gauche), l'élection a été marquée par un fort taux d'abstention (55,16%). Le président sortant du conseil général, Dominique Bussereau, est en ballottage favorable (43,91%) à Royan-Est.
A Marennes, où la droite avait investi deux candidats, le sortant (DVD) Marc Pellacoeur est éliminé (15,17%) d'entrée et le second tour opposera le socialiste Mickaël Vallet (42,46%) au FN Didier Fontaine (16,41%). Dans le canton de Saujon, le PRG Pascal Ferchaud (50,5%) affrontera lui aussi un FN, en la personne de Patrice Audibert (20,16%).
La gauche est en ballottage favorable dans 12 cantons.
"On se dirige vers une grande stabilité. On va perdre des cantons mais on se battra pour en gagner d'autres", a déclaré dimanche soir M. Bussereau, notant que "le FN pousse partout sur le département".
"Tout est ouvert", a déclaré de son côté Bernard Lalande, le leader de l'opposition de gauche, estimant que le "second tour sera plus difficile pour la droite qui a moins de réserves de voix".
Alors que les observateurs tablaient sur un possible basculement de la Vienne à gauche, sept des onze candidats de la majorité sortante ont été réélus dès le premier tour, dont le président du conseil général, l'UMP Claude Bertaud, dans son fief de Vouillé (60,05%).
A l'issue d'un premier tour marqué par un taux d'abstention de 61,85%, la droite est en ballottage plutôt favorable dans les quatre autres cantons.
A Châtellerault Sud, le second tour verra le PS Christian Michaud (36,34%) affronter un candidat FN, Eric Audebert (20,81%). Absent depuis plusieurs scrutins, le FN fait aussi son retour à Poitiers où, avec 9,35%, il fait un meilleur score que les écologistes.
Dans les Deux-Sèvres, où l'abstention s'élève à 55,74%, sur les 16 cantons à renouveler, 8 ont été acquis dès le premier tour (2 PS, 1 DVG, 4 DVD et 1 UMP). Aucun canton n'a changé de camp et le département semble acquis au PS. Seuls deux cantons pourraient basculer dimanche prochain, un à gauche et un à droite.
Le seul fait notable est la non réélection dès le premier tour du président sortant, Eric Gautier (PS) qui, en dépit de ses 56,74%, n'a réuni que 22,9% des inscrits et devra affronter au second tour la benjamine du département, l'UMP Sonia Berenger (10,92% des inscrits pour 27,05% des suffrages exprimés).
En Charente, on note une poussée du FN et d'EELV. Au niveau départemental, le parti frontiste passe de 9,72% à 12,27% et EELV grimpe de 2,67% à 4,33%.
Dans le canton de Philippe Lavaud, le maire PS d'Angoulême qui ne se représentait pas, son successeur, David Comet, est contraint à un second tour délicat face à l'UMP Samuel Cazenave. Et dans le canton de Hiersac, un duel PS-FN opposera le socialiste Didier Louis à Laura Meunier.

Champagne-Ardenne
En Champagne-Ardenne, la droite arrive en position très favorable pour conserver les quatre départements de la région à l'issue du premier tour des cantonales, marqué par un fort taux d'abstention et une implantation croissante du Front national.
Dans la Marne, le parti d'extrême-droite fait quasiment jeu égal avec l'UMP en atteignant le score de 21,53%, contre 21,54% pour l'UMP, dans un département qui atteint des records d'abstention avec 60,62%.
Les forces de droite qui sont créditées de plus de 40% sont en ballottage très favorable dans le département, avec des duels contre le FN dans sept cantons sur les 22 renouvelables.
Le président actuel du département, l'UMP René-Paul Savary arrive en tête dans son canton de Sézanne avec 57,13% des voix mais, n'ayant pas atteint le quantum d'inscrits, il sera opposé au second tour au frontiste Gérard Bertrand.
La sénatrice centriste Françoise Férat dans le canton de Chatillon-sur-Marne et le maire socialiste de Vitry-le-François Jean-Pierre Bouquet conservent leurs mandats départementaux dès le premier tour.
Pour le département de l'Aube, un seul candidat, Philippe Dallemagne (DVG), est élu dès le premier tour avec 55,69% dans le canton de Soulaine-Dhuys. Dans ce canton, régulièrement pointé par les anti-nucléaires pour la présence d'un centre de stockage de déchets radioactifs, le militant écologiste Michel Guéritte arrive en 3e position avec 9,95% des voix.
55,21% des votants se sont abstenus dans le département de l'Aube, où la droite arrive en ballottage favorable dans la presque totalité des 17 cantons renouvelables. Le FN Sébastien Fournillon arrive en tête dans le canton d'Arcis-sur-Aube avec 28,46% alors que dans celui de Romilly-sur-Seine, c'est le communiste sortant qui tient la première place devant un UMP.
Dans les Ardennes, qui comptent le plus fort taux de participation de la région avec 48,74%, sept conseillers sortants appartenant à la majorité présidentielle et un socialiste ont été réélus dès le premier tour.
Pour ce département, un seul candidat frontiste est en mesure de se maintenir au second tour dans le canton de Monthermé, où il affrontera le conseiller général socialiste sortant.
Pour la Haute-Marne, deux conseillers DVD sortant et un PS conservent leur siège à l'issue du premier tour, dans un département où, sans surprise, la droite est en ballottage très favorable sur un grand nombre de cantons.
C'est le FN qui a réuni le plus de voix dans le département avec 21,37% contre 21,36 pour l'UMP. A Saint Dizier-Ouest, le candidat frontiste est arrivé en deuxième position avec 38,03% des suffrages.

Auvergne
En Auvergne, le PCF et ses alliés du Front de gauche sont arrivés en bonne position dimanche au premier tour des cantonales dans l'Allier, où ni le PS ni la droite ne semblaient en mesure de leur contester la présidence du département.
Dans le Cantal et en Haute-Loire, la suprématie de la droite ne s'est pas démentie. Statu quo aussi dans le Puy-de-Dôme, où la majorité de gauche n'a pas été affaiblie.
Comme partout en France, l'abstention et la percée du Front national marquent ce premier tour.
L'exemple de l'Allier est à ce titre éloquent. Le parti de Marine Le Pen aura, pour la première fois, des candidats au second tour dimanche prochain dans ce département. Deux duels impliquant le FN se tiendront dans l'agglomération vichyssoise, l'un contre l'UMP Christian Corne à Vichy Sud et l'autre contre le député PRG Gérard Charasse à Cusset.
Des rééquilibrages au sein de la droite devraient toutefois se faire au détriment de l'UMP dans le Cantal et en Haute-Loire, où la gauche peut continuer à espérer quelques ajustements dans la foulée des régionales.
Dans l'Allier, alors que la gauche disposait de 18 sièges sur 35 conseillers généraux pour gouverner le département, le PS (7 sièges) ne reviendra pas sur le PCF (9 sièges). Le PCF a fait mieux que résister sous son étiquette plus large Front de gauche, qui lui avait assez bien réussi aux régionales.

Limousin
Le Limousin a conservé son fort ancrage de gauche dimanche au premier tour des cantonales, avec un très bon score de l'alliance PCF-FG-NPA, tandis que François Hollande, qui conditionne sa candidature à la primaire PS à la conservation de la Corrèze, est confiant.
Alors que la gauche n'a qu'un siège d'avance au conseil général, la perte sèche dès dimanche d'Ussel-Ouest au profit du DVD Christophe Arfeuillère n'a pas été une bonne nouvelle pour l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste.
Mais le PS se trouve en ballottage apparemment favorable dans trois cantons actuellement tenus par la droite, Larche, La Roche-Canillac et Eygurande. Dimanche soir, François Hollande a remarqué que le premier tour "nous encourage et nous permet de penser que nous serons majoritaires pour la prochaine assemblée départementale".
Il n'en a pas moins tenu à féliciter Bernadette Chirac, l'épouse de l'ancien président de la République, qui a remporté dès le premier tour, mais à une seule voix de majorité, son 6e mandat de conseillère générale à Corrèze.
Aucun candidat ne se présentait pour le FN dans ce département. En revanche, les candidats de l'alliance Terre de Gauche (PCF, FG, NPA) ont réalisé près de 12% dans le département.
Ils ont obtenu des scores meilleurs encore --entre 14 et 15%-- dans les deux départements voisins de la Haute-Vienne et de la Creuse. Le FN n'était pas représenté dans ce dernier département, en revanche il a réalisé un score de 9,47% en Haute-Vienne.
Du coup, dans ce département, le nombre de duels PS-FN au second tour est passé de un en 2004 à quatre, tous dans des cantons urbains de Limoges.
Le PS sera également en duel avec des candidats Terre de Gauche dans trois cantons, qui ont bénéficié notamment des récentes visites dans la région du fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon.
Le Parti socialiste a également un peu souffert dans le nord du département, et a dû concéder des ballottages, les électeurs sanctionnant semble-t-il le fort engagement de la présidente du conseil général, Marie-Françoise Perol-Dumont, dont le siège n'était pas en jeu, pour son engagement en faveur de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV).
Dans la Creuse, le président socialiste Jean-Jacques Lozach retrouvera sans doute facilement son canton de Bourganeuf la semaine prochaine, après avoir enregistré 47,77% des votes exprimés. Mais la forte abstention ne lui a pas permis, contre toute attente, d'être élu au premier tour.
Dans ce département où la droite ne détient que 8 sièges sur 27, elle a cependant enregistré une bonne nouvelle, avec la réélection dès le premier tour du député UMP Jean Auclair à Ahun, avec 52,52% des voix et le même nombre de suffrages qu'en 2004. Il aurait bénéficié de la part qu'il a prise à la réouverture du service de radiothérapie de Guéret, dont la fermeture annoncée en décembre 2009 avait suscité l'an dernier une fronde des élus creusois contre l'Etat. Il avait combattu ce mouvement tout en se battant de son côté pour soutenir la réouverture.

Haute-Normandie
Le FN a enregistré une forte poussée en Haute-Normandie lors du premier tour des élections cantonales, au détriment de la droite qui devrait perdre à nouveau des sièges au profit du PS solidement installé à la tête de l'Eure et de la Seine-Maritime.
Porté par la popularité de Marine Le Pen dans les sondages, le FN est en situation de se maintenir au second tour dans neuf cantons en Seine-Maritime et sept dans l'Eure, contre respectivement quatre et trois en 2004.
Sa progression est particulièrement nette dans la partie est de l'Eure et dans les agglomérations de Rouen et du Havre. Il obtient ainsi ses meilleurs scores dans le troisième canton du Havre (22,7%) et dans ceux des Andelys (25,8%), Ecos (23,3%) et Damville (23,0%) dans l'Eure.
Cette poussée s'est réalisée dans un contexte de très faible mobilisation des électeurs. L'abstention a atteint des sommets: 55% en Seine-Maritime et 59% dans l'Eure contre respectivement 36% et 35% en 2004.
A gauche, les écologistes ont réussi à tirer leur épingle du jeu en enregistrant d'importants gains dans les agglomérations. Le score le plus important est à mettre à l'actif de Jean-Michel Bérégovoy (EELV) qui a obtenu 21,2% dans le septième canton de Rouen contre 10,4% en 2004.
En revanche, dans cette région très "nucléarisée", les écologistes n'ont pas bénéficié de l'émotion suscitée par la catastrophe de Fukushima au Japon dans les cantons proches des centrales de Paluel et Penly, n'obtenant que 6,8% dans le canton de Dieppe-Est et 3,3% dans celui de Cany-Barville.
Les écologistes ne pourront se maintenir au second tour mais leur progression devrait aider les alliances PS-PCF-DVG à conforter leurs positions.
Dans l'Eure, présidée depuis 2001 par Jean-Louis Destans (PS), la gauche a perdu dès le premier tour le canton des Andelys dont le siège était occupé par Laure Daël (PS) en raison d'un éparpillement de ses voix et de la poussée du FN. Le second tour opposera Frédéric Duché (UMP) à Alain Berthelot (FN).
Dans ce département, la droite peut aussi se satisfaire du retour dans l'hémicycle départemental, dès le premier tour, de l'ex-ministre de la Défense Hervé Morin. Le président du Nouveau Centre a été élu avec 67,6% des suffrages dans le canton de Cormeilles, traditionnellement à droite.
Mais la majorité de gauche qui dispose de sept sièges d'avance dans ce département ne semblait pas dimanche soir menacée.
En Seine-Maritime, un département présidé depuis 2004 par Didier Marie (PS), la gauche pourrait gagner les cantons de Blangy-sur-Bresle et du Havre-4 et accroître son avance qui est déjà de 17 sièges. Les gains pourraient profiter d'abord au PS, qui compte 30 sièges, alors que le PCF (8 sièges) et les divers gauche (5) devraient maintenir leur représentation.

Basse-Normandie
La gauche aura fort à faire pour faire basculer le Calvados, le seul département susceptible de changer de couleur en Basse-Normandie qui est l'une des trois régions en métropole où tous les départements sont à droite.
Le député-maire PS de Caen Philippe Duron a appelé sur France Bleue Basse-Normandie les électeurs de gauche à se "mobiliser" pour le second tour, face à la forte abstention enregistrée.
Dans le Calvados, la gauche ne semble en ballottage clairement favorable que dans un des quatre cantons où elle avait le plus d'espoir. Il lui faut garder ses 21 sièges et en conquérir au moins quatre pour accéder à la présidence.
Ainsi à Caen 1, le PS Jean Lemarié peut espérer l'emporter sur le sortant UMP Luc Duncombe, qui arrive en tête mais n'a que 16 voix d'avance.
A Bayeux en revanche, le candidat NC, le sénateur Jean-Léonce Dupont, est en ballottage favorable.
Parmi les autres cantons visés par la gauche, à Dozulé, le conseiller régional PCF Pierre Mouraret arrive en tête avec 40,91% des voix mais le FN se retrouve en position d'arbitre avec 14,18%, contre 37,37% au sortant DVD. A Falaise-sud, le sénateur NC Claude Leteurtre arrive en tête avec 48,37%, quand le FN enregistre 10,44% des voix.
Dans ce département, le MoDem enregistre des scores notables quand il a des candidats comme à Caen 5, détenu par le PS, où Sylviane Poittevin arrive en tête avec 39,01% des voix devant le PS Thierry Legouix, en ballottage favorable toutefois avec 29,77%. Caen 5 est le canton d'Hérouville-Saint-Clair dont le maire est MoDem.
Dans le Calvados, trois sortants, deux UMP et un DVD ont été réélus dès le premier tour.
Dans la Manche, trois cantons ont basculé à gauche: Juvigny-le-tertre, où c'est la candidate PG Marie-Hélène Fillatre qui est élue, Le Teilleul (où le sénateur UMP Jean Bizet ne se représentait pas), et Sourdeval, où l'UMP sortant Alain Bazire est battu par la PS Francine Fourmentin. Dans ce département, la droite a toutefois une majorité confortable, avec 37 élus sur 52.
Dans l'Orne, où la droite détient 31 sièges sur 40, 10 candidats ont été réélus au premier tour (PS 1, DVG 1, UMP 3, DVD 5). Le Front national (14,77% sur l'ensemble du département) enregistre des scores importants dans certains cantons ruraux, supérieurs à 20% dans deux cantons (29,92% à Le Merlerault et 20,47% à Longny au Perche).
Une incertitude plane en outre sur le canton de Vimoutiers, où des bulletins d'une candidate FN du Finistère se sont glissés parmi ceux de la candidate FN de ce canton. "Pour l'instant, l'élection n'est pas invalidée, on verra si la candidate FN à Vimoutiers lance un recours", précise-t-on à la préfecture.

Pays-de-la-Loire
Dans la région Pays de la Loire, seule la Sarthe, département de François Fillon, pourrait éventuellement changer de bord et passer à gauche, tandis qu'en Loire-Atlantique la rivalité PS-EELV conduit à plusieurs ballottages fratricides serrés.
La situation restait tendue dans la Sarthe au soir du premier tour avec seulement deux élus UMP élus au premier tour et 17 cantons en ballottage.
Pour faire basculer le département, il manque trois cantons à la gauche: elle pourrait en ravir deux ou trois mais elle est elle-même en position difficile dans trois autres.
La droite devrait perdre en particulier Montfort-le-Gesnois où le candidat PS Christophe Chaudun est en ballottage favorable avec 45,98% face à une UMP, Christine Marchand (29,42%), qui ne pourrait s'en sortir qu'avec un report des voix du FN (15,85%).
A Conlie, comme dans le canton Le Mans Centre, les candidats UMP sont aussi en mauvaise posture même si au premier tour ils assurent la course en tête.
Mais la gauche est elle-même en ballottage difficile dans plusieurs cantons comme Allonnes, ex-fief communiste, au Mans nord-Ouest, tout comme dans le canton Le Mans est-campagne où le candidat socialiste sortant n'a rassemblé que 32,53%, (contre 29,57% pour l'UMP et 16,85% pour le FN).
En Loire-Atlantique, si la majorité de gauche ne risque pas de basculer (38 élus pour 59 sièges dans le conseil sortant), sa rivalité avec EELV, qui a choisi de se présenter dans 28 des 30 cantons, produit des ballottages tendus.
Huit duels PS-EELV auront lieu. Plusieurs représentants EELV ont fait savoir dans la soirée dimanche qu'il n'y aurait pas de désistement "républicain systématique" en faveur du PS.
En Vendée, il s'agissait du premier scrutin après la démission surprise de l'historique chef du département, Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), en octobre: pour son successeur Bruno Retailleau, la transformation s'annonce assez réussie avec, dès le premier tour, six des sortants qu'il soutenait réélus.
En revanche, on note une poussée FN dans plusieurs cantons de bord de mer. Ainsi Brigitte Neveux atteint le 2e tour avec 18,78% des voix devant le PS (16,90%), face au sortant de majorité départementale Pierre Berthome (47,53%) à Talmont-Saint-Hilaire. Une progression attribuée par certains observateurs à l'arrivée de "nouveaux habitants", en particulier retraités. Mais le départ de M. de Villiers a aussi pu pousser certains électeurs "orphelins" vers le FN.
Dans le Maine-et-Loire, la droite conforte son avance. La majorité départementale de Christophe Béchu (UMP) a ravi dès le premier tour un canton au PS, à Baugé, et elle est parvenue à garder dans sa majorité Montrevault, ex-siège du Nouveau Centre, avec Serge Piou (UMP).
En Mayenne, pas de révolution non plus avec même un siège ravi par l'Alliance centriste de son président Jean Arthuis dès le premier tour au PS et une seule réélection à gauche contre quatre dès le premier tour à droite.

Alsace
Le premier tour des cantonales en Alsace a été marqué dimanche par une très forte abstention, qui a notamment permis à plusieurs candidats du Front national de rester en lice pour le second tour.
Guy-Dominique Kennel, le président sortant du conseil général du Bas-Rhin, a été réélu dès le premier tour à Woerth, avec 67% des voix. "Mon travail est reconnu", a affirmé le chef de file de l'UMP départementale, qui entame un quatrième mandat. Le scrutin a pâti de "circonstances pas favorables en raison du climat national et international", a-t-il dit pour expliquer les 59,17% d'abstention, contre 39,14% en 2004.
Sur 23 cantons à pourvoir, seuls deux ont été remportés par les sortants et huit duels avec le FN sont programmés pour le deuxième tour. Aucun des candidats frontistes n'est arrivé en tête dimanche.
L'un d'eux opposera Raphaël Nisand, maire socialiste de Schiltigheim et frère du célèbre gynécologue Israël Nisand, à Diana Garnier-Lang. La sortante, Andrée Munchenbach (écologiste indépendante) a été éliminée.
Les candidats du FN "ont amplifié leurs résultats obtenus en 2004", s'est réjoui son responsable départemental Christian Cotelle, qui y voit "des perspectives favorables" pour la présidentielle.
A la peine dans les cantons ruraux, le PS comptait sur l'agglomération strasbourgeoise, qu'il dirige avec les Verts. Le vice-président (PS) de la communauté urbaine de Strasbourg, Claude Froehly, se retrouve en ballottage favorable à Illkirch-Graffenstaden.
A Strasbourg, le PS est en ballottage dans les quatre cantons qu'il détient, avec un duel contre le FN en perspective (Strasbourg-6). Le mouvement frontiste sera aussi au second tour face à une sortante centriste (Strasbourg-10).
Dans le Haut-Rhin, où le taux d'abstention a atteint 54,83%, le président sortant Charles Buttner (UMP) est en ballottage favorable dans son fief d'Habsheim (42,6%) avec près de 17 points d'avance sur un candidat vert.
Le leader régional du Front national, Patrick Binder, a été mis en échec à Saint-Amarin où il est arrivé en 3e position (19,1%). Son épouse Martine a échoué à forcer une triangulaire à Dannemarie malgré 18,9% des voix.
Le FN sera présent dans trois duels face à l'UMP au second tour. Le candidat frontiste est en ballottage favorable dans l'un d'eux, à Guebwiller.
Quant aux écologistes, qui espéraient une percée après la catastrophe nucléaire au Japon, ils ne seront que trois au second tour.

Centre
Les grands équilibres politiques en région Centre, où la droite détient quatre des six départements, ne sont pas menacés à l'issue du premier tour des cantonales dimanche, marqué par une forte poussée du Front national notamment dans le Loiret.
Dans ce département solidement ancré à droite, le parti de Marine Le Pen se situe en moyenne à 21,6%. Conséquence de ce bon score, il sera présent au second tour dans huit cantons sur 20. Le FN affrontera la gauche dans deux cantons, dont celui de Lorris où il devance le PS et pourrait peut-être l'emporter. Dans les six autres cas, il sera opposé à un candidat UMP.
De leur côté, les candidats uniques PS-Europe Ecologie-Les Verts réalisent des scores moyens. La majorité départementale UMP, conduite par le sénateur Eric Doligé, lui-même en ballottage favorable, pourrait en profiter pour renforcer un peu plus sa domination.
Dans le Cher, la majorité PS-PCF-DVG devrait conforter ses positions, voire gagner quelques cantons au détriment de la droite. Mais le second tour sera marqué par deux duels FN/PCF, dans les cantons de Vierzon-1 et Charost.
Dans le Loir-et-Cher, dirigé par le ministre NC Maurice Leroy (dont le canton n'était pas renouvelable), la majorité départementale (3 sièges d'avance) devra attendre dimanche prochain pour être totalement rassurée.
Si deux élus de son équipe ont été réélus dès le premier tour, le sort de deux sortants, André Boissonnet (Marchenoir) et Jean-Marie Bisson (Romorantin Lanthenay-sud), est plus qu'incertain.
Le canton de Blois-4 a enregistré une abstention record de 72%, qui a coûté à Marc Gricourt, le maire PS de la ville, sa réélection au premier tour: il enregistre 51,38% des voix mais seulement 14,11% des inscrits. Il se retrouve donc en ballottage favorable face à un candidat du FN, Michel Chassier.
En Indre-et-Loire, où la majorité PS-PCF (22 sièges sur 37) devrait consolider ses positions, les deux élues socialistes "vedettes" du département sont en ballottage très favorable : la présidente sortante du conseil général, Claude Roiron, à Tours nord-ouest, et la conseillère et députée Marisol Touraine, toutes deux avec plus de 40% des voix à Montbazon.
Mme Roiron, très contestée au sein de sa propre majorité, espérait être réélue au 1er tour pour asseoir sa candidature à sa propre succession.
Dans le canton de Tours-est, Alain Dayan, adjoint au maire de Tours, a remporté la "guerre des roses" l'opposant à une autre PS, la sortante Monique Chevet, qui termine troisième. Le candidat EELV Christophe Boulanger en profite pour arriver en tête avec plus de 22% des voix.
Dans l'Indre, fief de la droite où le PS ne détient que 7 sièges sur 26, le président UMP Louis Pinton a été largement réélu avec plus de 62% des suffrages, comme quatre collègues de la majorité départementale de droite. La gauche pourrait gagner deux cantons et en perdre un, insuffisant pour menacer l'équilibre politique.
En Eure-et-Loir, la droite est là aussi assurée de conserver sa majorité, voire de l'accentuer. Le président sortant, Albéric de Montgolfier (UMP) a été réélu dès le premier tour.
Le second tour s'annonce délicat dans le canton de Dreux-sud, où le jeune candidat UMP échoue à la troisième place derrière le socialiste sortant. Ce dernier affrontera un candidat du FN, dans un canton longtemps emblématique de la famille Stirbois.

Midi-Pyrénées
La droite devrait réussir à sauver son vieux fief aveyronnais et à conserver le seul département de Midi-Pyrénées sur lequel la gauche n'a pas étendu son hégémonie.
Dans un département dont le dernier président de gauche fut Paul Ramadier en 1949, le président sortant Jean-Claude Luche (DVD) peut même espérer renforcer sa majorité et valider la stratégie qui a consisté à garder ses distances avec la droite nationale et à ne pas afficher son appartenance passée ou présente à l'UMP.
Dans les sept autres départements d'une région très à gauche, les conseils généraux continueront à être présidés par le Parti socialiste pour la quasi-totalité d'entre eux et le Parti radical de gauche pour au moins l'un d'eux.
Mais c'est bien l'îlot de résistance aveyronnais que scrutaient les états-majors nationaux. Sur 22 cantons renouvelables dans le département, 14 sont entre les mains de la majorité départementale de droite. Il suffirait au Parti socialiste de prendre trois cantons sans en perdre un seul pour réaliser un coup d'éclat historique.
Mais la majorité départementale de droite a déjà fait réélire ou élire dix de ses candidats. Dans un département cultivant le sens du territoire et attaché à la personnalité de ses conseillers généraux, certains sortants comme Jean-Claude Anglars (DVD) ont été reconduits dans leur mandat avec 83,19%.
La droite est même parvenue à prendre à la gauche le canton de Saint-Sernin-sur-Rance. Elle est en ballottage favorable dans plusieurs autres. Elle met en difficulté les sortants socialistes dans les cantons urbains de Millau-ouest et Rodez-est. Et le sortant socialiste est d'ores et déjà éliminé à Villefranche-de-Rouergue.
"Le département ne passera pas à gauche, il restera à droite et continuera à me faire confiance, ainsi qu'à la politique que j'ai menée", a dit à l'AFP le président sortant du conseil général.
Interrogé sur les enseignements à tirer de l'exception aveyronnaise pour la droite nationale, M. Luche, qui n'a pas renouvelé son adhésion à l'UMP, a répondu: "Ce qui est important, c'est qu'on laisse travailler les gens qui sont à la base des décisions. Les électeurs ne sont pas des moutons de panurge, ils se décident en leur âme et conscience".
Ailleurs en Midi-Pyrénées, le Parti socialiste devrait confirmer son écrasante domination sur la Haute-Garonne, le gros département de la région, mais aussi dans l'Ariège, le Gers, le Lot et le Tarn.
Dans les Hautes-Pyrénées, le PRG entend reprendre la présidence du conseil général au PS, qui l'avait acquise en 2008 au bénéfice de l'âge. Le Tarn-et-Garonne, où le patron national du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet a été réélu dès le premier tour, ne serait plus alors le seul département présidé par le PRG.
Aussi à gauche qu'elle soit, la région verra se livrer au second tour plusieurs affrontements avec les représentants du FN. Les candidats du parti lepéniste seront présents dans au moins cinq des 27 cantons en jeu en Haute-Garonne, et dans cinq cantons dans le Tarn.

Bretagne
La gauche qui détient 3 départements sur 4 en Bretagne consolide ses positions, notamment dans le Finistère où elle rassemble 62% des suffrages contre 34% à la droite, mais elle ne devrait pas parvenir à faire basculer le Morbihan ancré à droite.
La gauche finistérienne est en passe de conserver ses 24 cantons sur les 28 renouvelables. Favorite pour prendre le canton de Plabennec avec Christian Plassard (36,03%), qui devrait bénéficier des reports des écologistes (18,87%) et d'un DVG (4,93%) face à la DVD Marie-Annick Creac'hcadec (40,17%), elle pourrait perdre la main à Pont-Croix, l'UMP Didier Guillon (33,80%) pouvant compter sur une réserve centriste (21,60%).
En Ille-et-Vilaine, la couronne rennaise devrait rester à la gauche socialiste qui devra compter avec la présence croissante des écologistes dont les scores dépassent la plupart du temps la barre des 20%.
A Rennes Nord notamment, le PS Marc Hervé (38,56%), fils d'Edmond Hervé -maire de Rennes de 1977 à 2008-, devra faire appel aux voix écologistes de Jean-Marie Goater (20,07%) pour l'emporter face à l'UMP Bruno Chavanat (28,20%).
A Cancale, Maurice Jannin (PS) devrait être réélu (42,33%), mais le Front national progresse avec 14,27% contre 7,35% en 2004. Le FN sera seul contre la gauche au second tour dans le canton urbain populaire de Rennes-Le Blosne et dans le canton rural de Pleine-Fougères.
Dans les Côtes-d'Armor, où la gauche compte 41 élus sur 52, plusieurs personnalités PS l'ont emporté dès le premier tour: Claudy Le Breton à Jugon-les-Lacs, Janine Le Bechec à La Roche-Derrien, Joël Le Croisier à Maël Carhaix, Jean-Jacques Bizien à Moncontour, Vincent Le Meaux à Pontrieux, Marie Reine Tillon à Matignon, seule candidate face au FN Daniel Lucas (26,38%), et Michel Connan (PC) à Saint-Nicolas-du-Pelem.
L'ancien ministre Charles Josselin (PS), qui brigue un 7e mandat, a frôlé l'élection dès le 1er tour (47,91%).
La lutte sera serrée à Paimpol, détenu par la gauche où le socialiste Eric Botherel (24,59%) devra bénéficier d'un bon report des voix écologistes de Jacques Mangold (18,08%) et des autres candidats de gauche.
Seul département à droite, le Morbihan ne devrait pas changer de couleur sauf surprise au second tour. Le député UMP villepiniste François Goulard (38,70%) devra toutefois puiser dans la réserve des voix FN (10,68%) et d'un DVD (6,90%) pour l'emporter dans le canton de Vannes centre.
A Ploermël, Patrick Le Diffon (UMP) a été réélu avec 65,26% des voix. Dans le canton de Questembert, la lutte sera serrée entre le socialiste Paul Paboeuf (36,46%) et Michel Burban (40,34%) de la majorité départementale, qui l'avait emporté de 9 voix au second tour en 2004.
Le canton de Rochefort-en-Terre, convoité par la majorité, est largement revenu dès le premier tour au PS François Hervieux (63,34%). Gourin est passé à gauche avec le DVG Christian Derrien (50,63%) qui bat le sortant UMP Michel Morvant (44,79%).
A noter une forte poussée du Front national, notamment à Quiberon où Claude Le Ny totalise 14,95% contre 8,29% en 2004.

Lorraine
En Lorraine, le 1er tour a été marqué par une forte poussée du Front national en Moselle et en Meurthe-et-Moselle, où le parti d'extrême droite disputera 15 duels au second tour, mais surtout par une abstention record.
En Moselle, le FN a percé partout et sera présent dans 12 duels du 2e tour, dont huit avec la droite et quatre avec la gauche.
Seuls deux sortants ont été réélus, dont le président sortant, le sénateur (UMP) Philippe Leroy, qui a déjà dit qu'il ne dirigerait pas une nouvelle fois le département.
Le FN enregistre un déception dans le canton d'Algrange tenu par le PS et où son candidat, Fabien Engelmann, un syndicaliste de la CGT passé à l'extrême droite après avoir été candidat du NPA d'Olivier Besancenot aux régionales de 2010, est éliminé.
A Metz, le maire (PS) Dominique Gros est devancé de neuf voix par le candidate frontiste tandis que dans le canton de Woippy, le responsable départemental de l'UMP, le député-maire François Grosdidier, devance le FN mais également le sortant de droite.
En Meurthe-et-Moselle, le PS arrive en tête avec un tiers des exprimés et devrait conserver sa majorité alors que le président sortant, Michel Dinet, a été réélu.
Mais le FN fait une remarquable percée avec près de 15% et sera présent dans trois duels au second tour.
Dans le canton de Toul-sud, fief de la ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle Nadine Morano, le candidat frontiste obtient 24% contre seulement 28% pour l'UMP, et 42% pour le socialiste.
Dans le nord du département, le Front de gauche obtient 85% pour Jean-Pierre Minella (PCF), réélu à Homécourt. A Nomeny, le sortant socialiste affrontera au 2e tour un écologiste.
Dans les Vosges, l'UMP devrait conserver sans difficulté la majorité au conseil général, alors que deux de ses candidats ont été réélus au 1er tour, tout comme deux socialistes et un candidat du Parti de gauche.
Le président de l'assemblée départementale, Christian Poncelet, 82 ans, ancien président du Sénat (dont le canton n'était pas renouvelable), pourrait par ailleurs ne pas être réélu à la tête du département après le second tour en raison d'une dissidence à droite.
En Meuse, la droite fait réélire six de ses candidats au 1er tour, dont le président sortant radical valoisien Christian Namy, et devrait conserver la direction de ce département rural où la poussée du FN est moins prononcée qu'ailleurs dans la région.

Corse
Statu quo en Corse où la gauche conservera sa confortable majorité en Haute-Corse, la plupart de ses candidats ayant été réélus au premier tour des cantonales, tandis que la droite conservera la Corse-du-Sud, de façon moins large toutefois.
Huit des 14 cantons renouvelables en Haute-Corse ont été, sans surprise, conservés par la gauche et un seul par la droite. La gauche va ainsi préserver, voire augmenter d'une unité, sa majorité de 20 sièges sur 30 au Conseil général de Bastia.
Après le départ de la présidence du Conseil du député PRG Paul Giacobbi, qui siège désormais à celle du Conseil exécutif territorial depuis la victoire de la gauche aux élections territoriales de mars 2010, le candidat PRG dans le fief de M. Giacobbi, à Venaco, Michel Mezzadri, l'a emblématiquement emporté avec plus de 80% des voix.
Dans le département, les résultats des candidats nationalistes sont apparus un peu en retrait après leur score historique aux élections territoriales.
En Corse-du-Sud, en revanche, le duel à Porto-Vecchio entre le jeune conseiller territorial nationaliste Jean-Christophe Angelini, arrivé en tête au premier tour, sera serré avec le député UMP et ancien maire Camille de Rocca-Serra.
Une victoire de M. Angelini, arrivé en tête avec 45,69% des voix contre 40% au candidat de l'UMP, constituerait un sérieux revers pour M. de Rocca Serra, président sortant de l'Assemblée de Corse, battu par la gauche, et permettrait aux nationalistes de disposer d'un second siège au Conseil général.
Cette élection constitue aussi un test majeur pour M. Angelini qui brigue la mairie de la troisième ville de Corse.
Dans quatre des 11 cantons renouvelables (sur 25) dans le département, les jeux ont été faits dès le premier tour à égalité pour la droite et la gauche, cette dernière emportant toutefois un nouveau siège, à Bonifacio.
Le patron de la fédération UMP du département, Marcel Francisci, qui l'a emporté dans son fief familial de Zicavo, pourrait briguer la présidence du Conseil général.
Dans les 7 autres cantons, il y a eu ballottage, généralement favorable à la droite, qui occupait 15 des 22 sièges du Conseil général à Ajaccio où elle sera moins solidement ancrée au pouvoir, qu'elle détient depuis un demi-siècle.
L'un de ces ballottages concerne le sénateur PRG de Corse-du-Sud Nicolas Alfonsi dans le canton des Deux-Sevi.

Outre-Mer
Les majorités sortantes sont en position inconfortables à Mayotte et en Guyane après le premier tour des cantonales, tandis que les autres départements d'outre-mer ne connaîtront pas de bouleversement politique.
A Mayotte, qui deviendra un département le 31 mars, la majorité dirigée par l'UMP ne semble pas tirer profit de l'évolution statutaire qu'elle a portée.
Sur neuf cantons renouvelables, il y aura quatre triangulaires dimanche prochain, le seuil de qualification au second tour ayant été maintenu à 10% des inscrits.
La participation (60,82%) a été un peu plus faible qu'en 2004 mais Mayotte est l'une des collectivités où on a le plus voté en France.
Si le président sortant UMP Ahamed Attoumani Douchina est en passe d'être réélu, l'UMP a déjà perdu un canton et pourrait en perdre plusieurs autres.
Selon l'ancien président Saïd Omar Oili (Nema, opposition), les "forces progressistes" (cinq élus sur 19) "seront majoritaires" à l'issue du second tour.
"Va-t-on pouvoir s'entendre sur une base politique bien claire?, c'est une autre paire de manches", a-t-il cependant déclaré à l'AFP.
Ibrahim Aboubacar (PS, majorité), dont l'élection avait été invalidée, a été réélu.
En Guyane, le premier tour a été marqué par les bons résultats des candidats soutenus par Guyane 73, le jeune mouvement politique présidé par Rodolphe Alexandre (DVG), élu en 2010 à la présidence de la région Guyane avec le soutien de l'UMP. Deux ont été élus, quatre sont en ballottage.
A Kourou, la conseillère générale sortante UMP, Juliana Rimane, a été éliminée.
Le président sortant du conseil général, Alain Tien-Liong (DVG), seul candidat dans le canton de Cayenne sud-ouest, devra passer par un second tour à cause du faible taux de participation (35,71% dans le département).
M. Tien-Liong est confiant quant à sa réélection, estimant avoir un matelas suffisant d'élus acquis à sa cause, "sauf coup de Trafalgar".
A la Réunion, sans surprise, la majorité sortante (PCR-PS-DVG-MoDem-DVD) dirigée par Nassimah Dindar (DVD) arrive largement en tête. Sur les dix candidats élus dimanche, elle a réussi à en placer cinq (2 PS, 2 PCR, 1 MoDem) et se retrouve en ballottage favorable dans 11 (3 PS, 5 PCR, 3 DVG) des 15 cantons restant en lice.
Comme elle compte déjà 15 élus non-sortants, elle ne devrait avoir aucune difficulté à franchir le seuil de la majorité absolue de 25 sièges pour la présidence.
Plusieurs de ses candidats ont largement dépassé la barre de 50% mais n'ont pas réussi à atteindre les 25% d'inscrits nécessaires pour être déclarés élus, en raison de l'abstention (50,99%).
Aucun changement notable en Guadeloupe, où quatre seulement des 19 cantons renouvelables ont été pourvus.
La majorité de l'électorat demeure ancrée à gauche, à l'exception du cas particulier des deux cantons du Moule, où les sortants PS et DVG sont largement devancés, à la suite de l'offensive gagnante du maire de la ville, la députée en rupture d'UMP Gabrielle Louis-Carabin, alliée du député PS Victorin Lurel à la région.
Le sénateur DVG Jacques Gillot, qui préside le conseil général, devrait pouvoir être reconduit sans difficulté.
En Martinique, seuls 4 des 23 cantons renouvelables ont eu un élu dès le premier tour. Il s'agit à chaque fois d'un sortant, membre ou proche de la majorité de gauche de l'actuel président du conseil général Claude Lise (DVG). La participation (35,50%) a reculé de plus de 15 points par rapport aux cantonales de 2004, faisant rater là aussi leur réélection à plusieurs conseillers.

 

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