Cap sur la biodiversité : s'engager pour des territoires plus verts

Cette Journée internationale de la biodiversité est l’occasion de mettre en lumière nos engagements en faveur de l’environnement et de la biodiversité. A travers les projets que nous soutenons tout au long de l’année, notre ambition est de mettre l’écologie en action sur tous les territoires. Aux côtés notamment de nos filiales, nous agissons pour développer des territoires plus verts. Aujourd’hui, nous vous proposons de faire un zoom sur la biodiversité en forêt. Nous sommes allés à la rencontre de la Société Forestière, avec Constance MORISE, chargée d’études gestion forestière durable à l’agence Centre de Vichy.

La biodiversité : le tissu vivant de notre planète

La biodiversité représente la vie sous toutes ses formes (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.) et les écosystèmes dans lesquels l’ensemble des êtres vivants évoluent. Le concept de biodiversité s’est formalisé dans les années 1990 : la Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro reconnaît pour la première fois l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité. La biodiversité représente également la diversité des milieux de vie à toutes les échelles, la diversité des espèces mais aussi la diversité génétique des individus au sein de chaque espèce.

Sources : Ecologie.gouv.fr ; Office français de la biodiversité

La biodiversité en quelques chiffres

  • 85 % du territoire métropolitain subit des pressions dues à la pollution lumineuse
  • 2,6 milliards d’euros sont consacrés à la protection de la biodiversité en France en 2020
  • 16 % des espèces de faune et flore sont menacées ou éteintes en France en 2023
  • 32 % des Français considèrent que la disparition du vivant fait partie des problèmes environnementaux les plus préoccupants en 2019
  • 1,8 % de la superficie forestière est classée en aires protégées début 2019
  • Plus de 35 % des milieux humides littoraux et continentaux ont disparu depuis 1970 dans le monde et les forêts tropicales pourraient disparaître d'ici 50 à 70 ans au rythme actuel de la déforestation
  • 75 % des milieux terrestres et 40 % des écosystèmes marins sont fortement dégradés

Sources : https://www.ofb.gouv.fr/chiffres-cles ; https://naturefrance.fr/ ; Ecologie.gouv.fr 

Environnement et biodiversité : la Banque des Territoires un acteur engagé

Préoccupation majeure de notre société, la préservation des espèces et des ressources naturelles est au cœur des politiques publiques. A la Banque des Territoires, nous avons pris la pleine mesure des enjeux environnementaux et agissons à travers tout notre écosystème pour développer des territoires plus verts. Sur le terrain, aux côtés des acteurs locaux, mais aussi aux côtés de nos filiales, notre ambition est d’ancrer l’écologie dans toutes nos actions.

Notre stratégie à horizon 2028 affirme la transformation écologique des territoires comme un axe structurant de notre ADN. Adaptation des territoires aux conséquences du réchauffement climatique, prise en compte du vivant dans les enjeux de développement territorial avec la sobriété foncière, restauration de la biodiversité, utilisation durable des ressources naturelles, transition vers une économie circulaire sont tout autant de sujets pour lesquelles nous nous engageons.


La Société Forestière

La Société Forestière, qui est une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, est un acteur majeur dans le domaine de la gestion forestière en France et accompagne les propriétaires forestiers privés dans la gestion durable de leurs forêts. Son périmètre d'intervention s'étend sur environ 300 000 hectares, répartis sur une soixantaine de départements de France métropolitaine. 

Pour en savoir plus : https://www.forestiere-cdc.fr/ 

La forêt en quelques chiffres 

  • un espace d’accueil pour la biodiversité de plus de 17 millions d’hectares
  • 137 essences d’arbres en France (dont plus de la moitié sont indigènes)
  • 50 % de la forêt ne comporte qu’une seule essence dominante (plus de 75% du peuplement)
  • un habitat pour 80 % des espèces de mammifères terrestres
  • un habitat pour 75 % de la flore et des champignons  
  • la forêt représente 20 % de la superficie des espaces Natura 2000 ou parcs naturels régionaux

La parole est à vous

Afin de mieux appréhender les enjeux de ce secteur en pleine expansion, nous sommes allés à la rencontre de Constance MORISE, chargée d’études gestion forestière durable à la Société Forestière, à l’agence Centre à Vichy.

  • Pouvez-vous vous présenter ainsi que vos missions ?

J’ai intégré la Société Forestière en 2021 pour une alternance d’un an dans le cadre de mon Master et je suis désormais chargée d’études gestion forestière durable pour l’Agence Centre, basée à Vichy en Auvergne Rhône-Alpes. L’agence couvre plus de 45 000 ha en région Bourgogne Franche-Comté et Auvergne Rhône-Alpes. J’interviens sur l’ensemble des massifs du territoire spécifiquement sur les enjeux environnementaux et sociétaux des forêts, mais je suis également amenée à travailler avec l’ensemble des gestionnaires forestiers de l’agence sur différentes opérations de gestion. 

  • Comment intégrez-vous la biodiversité en forêt ? 

Mes missions permettent de valoriser aussi bien la biodiversité ordinaire dans l’ensemble de nos opérations de gestion courante que la biodiversité remarquable. Notre premier levier d’action est d’inventorier la capacité d’accueil biodiversité présente en forêt, à travers un outil appelé Indice de Biodiversité Forestière (IBP), qui permet de noter de 0 à 50 de nombreux indicateurs sur la capacité d’accueil des forêts à la biodiversité. Nous recensons des éléments liés aux peuplements à travers la diversité des espèces, les différentes strates de la végétation, le bois mort, la présence d’habitats spécifiques comme des fentes, champignons, lichens, mais aussi des éléments liés au contexte comme la présence de milieux humides, rocheux… 

Le gestionnaire peut ensuite agir directement sur les éléments de biodiversité liés au peuplements forestiers en vue d’une amélioration de ces critères lors des différentes interventions en forêt : en mettant en place des reboisements avec des essences autochtones diversifiées, en préservant les bois morts au sol ou sur pied et des arbres biodiversité porteurs de dendro microhabitats lors des différentes opérations de gestion. 

Nous travaillons également au profit d’une biodiversité plus spécifique ou remarquable à travers des partenariats avec des environnementalistes ou naturalistes. Ces partenariats permettent d’identifier, de préserver et de restaurer un bon état fonctionnel des milieux d’intérêt (étangs, ripisylves, mares…) ou habitats d’espèces menacées (chiroptères, avifaune, lépidoptères…). Par exemple, le Balbuzard pêcheur a été repéré à proximité d’une de nos forêts, ainsi, pour favoriser son développement nous avons identifiée des zones de quiétude sur nos massifs et avons installé des aires artificielles dans l’espoir qu’il puisse y nicher et favoriser son développement. Ces zones de quiétudes passent souvent par l’identification d’îlots de sénescence au sein de nos forêts, qui sont des parcelles où aucune intervention sylvicole ne sera effectuée, laissant la nature évoluer librement et devenir un réel puits de biodiversité. Aujourd’hui,  nous comptons un peu plus de 400 ha de ces îlots identifiés sur 70 massifs de l’agence

  • Quel suivi apportez-vous ? 

Nous apportons un suivi le plus diversifié possible, aussi bien en interne à travers des relevés réguliers, inventaires IBP qu’en externe avec les partenariats naturalistes mis en place, ainsi chaque forêt a ses propres indicateurs de suivi en fonction de l’enjeu local.  Cette gestion durable est également intégrée aux Plans Simples de Gestion des massifs qui sont révisés périodiquement, et contrôlée également dans le cadre de nos engagements de certification forestière de gestion durable, qui font l’objet d’audits réguliers. 

Nous participons également à des dispositifs territoriaux, comme le réseau FRENE déployé en Auvergne Rhône-Alpes qui recense et suit le développement des îlots de sénescence inscrits dans les Plans Simples de Gestion, assurant ainsi un suivi scientifique de cette démarche. Nous comptabilisons plus de 50 hectares inscrits sur ce dispositif et de nombreux îlots supplémentaires seront intégrés dans les années à venir. Ce dispositif novateur est par ailleurs actuellement repris dans le cadre du Plan National d’Action « Vieux bois et forêts subnaturelles » actuellement en cours. 

  • Comment voyez-vous l’avenir face aux défis qui se posent aujourd’hui pour concilier à la fois les enjeux de protection de la nature et de développement ?

La forêt est directement confrontée aux effets du changement climatique, ce qui complexifie la planification de la gestion au quotidien. Nous constatons de plus en plus de dépérissements et la pérennité de nos massifs forestiers est cruciale pour favoriser les puits de carbone. En favorisant la biodiversité, nous renforçons la résilience des peuplements face à ces risques. En phase avec les attentes de la société, une gestion forestière durable et responsable est donc une démarche essentielle pour concilier préservation de l’environnement et développement économique, assurant ainsi un avenir durable pour les forêts et les générations futures.