Conférence Ambition France Transports : l'AMF et Intercommunalités de France sur leurs gardes

Le lancement de la conférence Ambition France Transports n'a rassuré ni l'Association des maires de France, ni Intercommunalités de France. Les deux associations d'élus déplorent notamment l'absence de représentant du bloc local au sein de l'atelier consacré aux infrastructures routières, redoutant que le financement de ces dernières soit ignoré.

"Cette conférence est déjà un succès, parce que tout le monde voulait en être. Les sélections ont été terribles", a vanté ce 5 mai le ministre chargé de transports, Philippe Tabarot, en ouverture de la conférence Ambition France Transports (lire notre article). Laquelle ne compte pas moins de 150 participants. Parmi les (partiellement) recalés, figure l'Association des maires de France (AMF), qui n'a pas goûté le trait, plus que jamais lasse d'être la cinquième roue du carrosse (lire notre article du 23 avril 2025). 

L'AMF ne veut pas d'un strapontin

"L'AMF déplore vivement de ne pas être pleinement associée aux travaux de la conférence, alors même qu'elle représente les collectivités [chargées] de 65% du réseau routier national. À ce jour, elle n'est invitée qu'à un seul de quatre ateliers thématiques [lire notre article du 16 avril] – celui relatif au modèle économique des autorités organisatrices de la mobilité et des services express régionaux métropolitains (Serm) – et reste exclue des discussions sur les infrastructures routières", dénonce-t-elle une nouvelle fois dans un communiqué publié dans la foulée de cette séance d'ouverture de la conférence.

L'association est désormais rejointe par Intercommunalités de France, qui a également exprimé publiquement son souhait "que les associations du bloc local soient représentées au sein de l'atelier consacré aux infrastructures routières". "Il n'est pas possible d'exclure du champ de l'analyse les 717.000 km de routes et les plus de 120.000 ponts dont les communes et les intercommunalités ont la charge, de ne pas prévoir un financement pour l'entretien de ces voies indispensables aux Serm – sur quelles routes les cars express vont-ils principalement circuler ? –, indispensables à nos concitoyens des territoires peu denses qui n'ont que la voiture pour se déplacer", s'indigne ainsi auprès de Localtis Frédéric Cuillerier, coprésident de la commission Transport, mobilité et voirie de l'AMF. Pour lui, "l'absence de prise en compte de ce point fondamental conduira à un résultat extrêmement mitigé de cette conférence". 

Ne pas déshabiller Pierre…

Le pire n'est pas encore certain. Motif d'espoir, "l'analyse juste faite par le Premier ministre, que nous partageons", indique l'élu. L'AMF se félicite notamment de la prise en compte de "l'enjeu du désenclavement des zones peu denses", y voyant "une première avancée du ministère, qui s'engage à ce que les enjeux liés à l'accessibilité des espaces ruraux soient bien à l'ordre du jour des travaux à venir". Pour autant, l'association attend de juger sur pièces. "Nous sommes très réservés", prévient l'élu du Loiret. Il l'est d'autant plus que s'il indique s'être – enfin – entretenu avec le ministre des Transports, il estime pour l'heure "ne pas avoir eu une écoute satisfaisante". 

Côté Intercommunalités de France, l'heure est également à la vigilance. L'association prévient qu'elle veillera "à la bonne articulation entre les travaux d'Ambition France Transports et la conférence financière des territoires", dont les travaux débutent ce 6 mai. "Il est essentiel de préserver les ressources du budget principal des collectivités qui financent le tiers des dépenses consacrées aux mobilités, avant d'identifier les nouvelles ressources nécessaires à leur développement", souligne-elle.

› Nouveau plaidoyer pour la prise de compétence Mobilités

Tant l'AMF qu'Intercommunalités de France ont profité de l'événement pour réitérer leur demande de permettre à nouveau aux communautés de communes volontaires qui ne l'ont pas encore fait de se saisir de la compétence d'organisation des mobilités. Pour Intercommunalités de France, "cette nouvelle période, limitée dans le temps, pourrait intervenir au début du mandat 2026-2032".

 

 

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