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Tourisme - Contrats de destination : Paris et sa proche banlieue font contrat commun

La liste des contrats de destination (voir nos articles ci-contre) vient de s'étoffer avec l'approbation, par l'Etat, du projet de contrat couvrant Paris et sa proche banlieue, en l'occurrence les trois départements limitrophes. Le projet de contrat était porté par l'office du tourisme et des congrès de Paris, les comités départementaux du tourisme des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, la RATP, le Welcome City Lab, et l'Irest de l'Université Paris I (institut de recherche et d'études supérieures du tourisme).

Bienvenue aux jeunes et aux "city breakers"

Le projet de contrat est né du constat que "la puissance du Paris classique et la force de ses magnifiques musées et monuments éclipsent, aux yeux du public touristique mondial, le Paris d'aujourd'hui, moderne et innovant". L'objectif est donc de "renouveler l'approche traditionnelle du tourisme urbain pour ne plus céder ce terrain à des villes comme Berlin, Londres, Barcelone ou Amsterdam".
Plus concrètement, il s'agit donc de mettre les moyens des partenaires en commun pour valoriser "la modernité et l'innovation urbaine de la métropole parisienne". Le contrat de destination prévoit d'expérimenter un certain nombre d'actions en matière de tourisme urbain, dans un premier temps à l'échelle de la zone urbaine dense desservie par le métro (d'où la présence de la RATP). Avec l'allusion à ce "premier temps", il est difficile de ne pas voir dans ce contrat de destination les prémices d'un futur Grand Paris du tourisme.
Parmi les actions prévues figurent notamment la construction de "messages simples, percutants et décalés", le développement des réseaux d'habitants ambassadeurs (les "greeters"), la mise en avant d'offres touristiques visant les jeunes et les "city breakers" (amateurs de courts séjours urbains) ou encore la qualification d'une offre touristique nouvelle (parcours urbains, visites de quartiers, visites insolites...). La dimension humaine de l'accueil - qui n'est pas le principal atout de la capitale - fera également l'objet d'une attention particulière et d'actions de sensibilisation à la démarche qualité, notamment chez les acteurs qui sont encore éloignés de la fonction touristique.
Face à ces ambitions, les moyens du contrat semblent toutefois assez modestes, avec un budget global dédié de 400.000 euros sur trois ans, financé à hauteur de 300.000 euros par les partenaires et de 100.000 euros par l'Etat.

Déjà vingt contrats de destination signés

Hasard de calendrier : Laurent Fabius a présenté, lors du Conseil des ministres du 29 avril, une communication sur la promotion du tourisme. Il y évoque notamment les mesures d'amélioration et de promotion de l'offre touristique, en indiquant que "les contrats de destination ont permis la création de véritables 'marques de territoire', fédérant tous les acteurs d'un territoire et d'une destination française autour d'une stratégie commune de promotion". Le ministre des Affaires étrangères se félicite également de constater que vingt contrats de destination ont été sélectionnés, sur appel à projets, en 2014 et 2015 (voir notre article ci-contre du 16 janvier 2015).