Contre les freins à la mobilité, le plan local pour l'insertion et l'emploi du Vermandois

A travers un plan local pour l'insertion et l'emploi, les élus de la communauté rurale du Vermandois (Aisne) ont cherché à faire progresser la mobilité qui est souvent un obstacle à l'insertion. Les propositions sont variées : d'une préparation au code de la route à l'immersion dans les transports parisiens pour tester ses capacités à se déplacer au-delà d'un périmètre connu.

"Le rôle du plan local pour l'insertion et l'emploi (PLIE) est de distribuer les fonds aux différents opérateurs intervenant sur des actions spécifiques dans le but de lever tous les freins à la reprise d'emploi", explique Marie-Hélène Jeanjean, vice-présidente de la communauté de communes du pays du Vermandois, en charge de l'emploi et de l'insertion, et présidente du PLIE (1).
Parmi ces freins, la mobilité apparaît comme l'un des plus importants pour les personnes aujourd'hui suivies par le PLIE (allocataires du RMI, chômeurs longue durée, jeunes sans qualification). Pour agir en la matière, le PLIE s'appuie sur les deux opérateurs historiquement liés à sa création : Aves (Association Vermandois Emploi Solidarité), association intermédiaire qui coordonne la plate-forme mobilité (aides individuelles, code et permis), et Devenir en Vermandois, qui anime l'action "Un pas vers la mobilité", financée à 100 % par le PLIE (soit 4.200 euros par an). Deux actions prévues pour se compléter. "Car s'il y a des freins physiques ou financiers à la mobilité, il y a aussi des freins intellectuels et psychologiques à lever", insiste Marie-Hélène Jeanjean.

"Un pas vers la mobilité"

"Un pas vers la mobilité" est un module de formation d'une centaine d'heures sur quinze jours qui a pour but d'aider les personnes à dépasser ces blocages : en apprenant à se repérer, lire un plan, programmer un trajet, suivre un itinéraire. Entre autres actions concrètes, une immersion dans les transports parisiens. Le PLIE a pour cela recours à la RATP qui a mis en place une prestation spécifique. Sur une journée, un petit groupe (10 à 12 personnes) rejoint la région capitale (à 1h30) et se frotte aux transports parisiens. Ils sont accompagnés de leur référent et d'un agent mobilité de la RATP. "Certaines personnes ne se sont jamais rendues à la capitale. C'est une première ouverture d'esprit. Ensuite, cette sortie doit leur montrer qu'elles peuvent facilement circuler à Paris, et donc, a fortiori également ici, grâce à un certain nombre de moyens mis à leur disposition notamment par la plate-forme mobilité", reprend Marie-Hélène Jeanjean.
La proposition n'est pas toujours bien reçue au départ par les personnes accompagnées par le PLIE, voire jugée dévalorisante. Mais, passée la première appréhension, l'expérience se révèle souvent porteuse, observe Marie-Alice Goncalvès, chargée du suivi technique PLIE.  L'orientation des personnes suivies par les référents du PLIE vers cette action dépend bien sur du parcours de la personne et de son besoin de passer par une phase préparatoire au code de la route par exemple. Les aides de la plate-forme mobilité (préparation au code de la route, prêts de mobylette, organisation de transports groupés, aide au permis, etc.) peuvent, dans un second temps, aider à faire un autre pas, comme l'inscription dans une auto-école pour passer le permis de conduire. "Les bénéficiaires du PLIE ont parfois une voiture mais pas le permis. Et il leur faut souvent beaucoup de temps pour réussir la première étape du code de la route. Mais ceux qui ont suivis ces actions vont plus vite avec succès jusqu'au bout", observe Marie Alice Goncalvès.

Emmanuelle Stroesser pour la rubrique Expériences du site Mairie-Conseils

 

(1) Le PLIE a été lancé par la communauté de communes en 2000 qui a pris la compétence insertion et formation. Pour porter ce dispositif, financé en grande partie grâce au fonds social européen, l'EPCI a créé une maison de l'emploi et de la formation (association) réunissant les différents acteurs de l'emploi et de l'insertion. La communauté a investi dans la construction d'un bâtiment ad hoc qui permet de réunir physiquement certains opérateurs et d'y proposer un espace de recherche d'emploi, en lien avec Pôle emploi.  Depuis 2008, la maison de l'emploi du Pays du Vermandois est centre associé de la cité des métiers du Saint-Quentinois, des conseillers de différentes structures se partagent le conseil mutualisé au public.

Communauté de communes du pays du Vermandois

Nombre d'habitants :

31800

Nombre de communes :

53
Maison de Pays
02420 Bellicourt

Marie-Hélène Jeanjean

Vice-présidente chargée de l'emploi et de l'insertion

Maison de l'emploi de la communauté de communes du Pays Vermandois

6 rue Marcellin Berthelot
02210 Bohain en Vern

Catherine Gaveriaux

Directrice du PLIE et de la maison de l'emploi

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