Coup d'accélérateur pour l'aisance aquatique et le savoir-rouler à vélo

Deux textes viennent tour à tour donner un nouvel élan à l'aisance aquatique et au savoir-rouler à vélo, deux priorités des politiques de prévention des noyades et des accidents de la route. Pour la première, les aides à la formation sont en augmentation. Pour le second, les objectifs sont à la hausse et chiffrés région par région.

Une instruction ministérielle et un appel à projets récents relancent la politique gouvernementale en faveur du savoir-rouler à vélo et de l'aisance aquatique. La première initiative vient de l'Agence nationale du sport (ANS) qui, à travers un appel à projets, propose de financer à hauteur d'un million d'euros – contre 700.000 euros en 2022 - des formations à l'encadrement de l'aisance aquatique, laquelle vise à rendre les enfants capables d'évoluer en sécurité dans l'eau.

Cet appel à projets s'adresse aux fédérations sportives agréées intervenant dans le domaine des activités aquatiques et nautiques, aux établissements publics sous tutelle du ministère des Sports (écoles nationales, Creps et GIP) et aux collectivités territoriales de tous niveaux, y compris aux EPCI et aux établissements publics territoriaux. L'appel à projets précise que les collectivités pourront se mettre en relation avec les organes déconcentrés des fédérations sportives et des structures de référence identifiées pour l'encadrement de l'aisance aquatique.

Deux types de formations pourront être soutenus. D'une part, les formations d'encadrants à l'aisance aquatique, autrement dit à la compétence d'encadrement des enfants, d'une durée de 30 heures. D'autre part, les formations d'instructeurs à l'aisance aquatique, autrement dit à la compétence de formation des professionnels, d'une durée de 60 heures.

Des formations adossées aux "classes bleues" et "stages bleus"

Les formations devront être accessibles aux acteurs de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et aux éducateurs sportifs ayant un titre de maître-nageur sauveteur (MNS), maître-nageur (MN) ou une qualification reconnue pour l'apprentissage de la natation, mais également ouvertes aux bénévoles, parents, acteurs de la petite enfance, ainsi qu'aux personnes inscrites dans des parcours de formation sur des diplômes fédéraux, de branche ou ministériels.

Les porteurs de projet devront en outre observer une "approche en synergie" et adosser leurs formations à l'organisation de "classes bleues" (durant le temps scolaire) ou de "stages bleus" (durant le temps péri ou extrascolaire) conçus en partenariat avec des collectivités et/ou le mouvement sportif et en association avec les acteurs locaux de l'Éducation nationale.

Il est à noter que si les lauréats des précédents appels à projets de ce volet "formation" du plan aisance aquatique peuvent proposer la poursuite de leur démarche, un "essaimage équilibré sur l'ensemble du territoire" sera recherché et il est demandé aux porteurs de projet d'inclure prioritairement les territoires peu couverts lors des éditions précédentes (Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Corse, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays-de-la-Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, et DOM-TOM).

Les projets devront commencer en 2023 et pourront se dérouler jusqu'au 30 juin 2024 au plus tard. Le montant minimal de demande de subvention est fixé à 10.000 euros et le taux de subventionnement ne pourra dépasser 80% du coût total de l'opération. Les dossiers doivent être déposés au plus tard le 21 juillet.

Savoir-rouler à vélo : des objectifs chiffrés par région

L'instruction sur l'organisation du déploiement du savoir rouler à vélo (Srav) adressée aux préfets, aux recteurs et aux directeurs académiques des services de l'Éducation nationale (Dasen), rappelle l'objectif du plan Vélo 2023-2027 de former au savoir-rouler en autonomie et en sécurité sur la voie publique au moins 200.000 enfants de 6 à 11 ans en 2023, contre 120.000 en 2022.

Si la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a été retenue pour que soient testées les modalités de la généralisation du dispositif, avec un objectif de 60.000 enfants à former d'ici le 31 décembre 2023, toutes les régions se voient assigner un nombre précis d'enfants à former, qui va de 500 pour la Guyane et la Corse, à 18.000 pour la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes.

L'instruction invite les services déconcentrés de l'Éducation nationale et des Sports à nommer un référent régional et à actualiser leur plan d'actions, notamment en mobilisant les écoles et les services jeunesse des collectivités pour organiser le Srav au sein des accueils collectifs de mineurs, par exemple au cours de l'été. Elle est accompagnée d'un plan d'actions type à déployer au niveau régional ainsi que d'un récapitulatif des possibilités de financements.