Covoiturage high-tech en Isère : les enseignements d'une année test

Tirant les enseignements de la première expérimentation d’un système de covoiturage high-tech qu’il avait initiée en 2010, le conseil général de l’Isère prévoit une seconde phase d’expérimentation sur des territoires plus vastes en 2012.

L’expérimentation d’un système de covoiturage par géolocalisaiton (voir encadré ci-dessous) sur l’axe Vercors-Grenoble lancée le 16 septembre 2010 par le conseil général de l’Isère, en partenariat technique avec la société Covivo, a pris fin le 26 novembre 2010. Une seconde expérimentation est prévue courant 2011 sur deux autres axes : Grésivaudan-Grenoble et Lyon-Bourgoin/L'Ile-d’Abeau.

Points fort et points faibles

 Un premier point fort : après une intense campagne de communication, 10% des 10.000 habitants que compte le plateau du Vercors se sont déclaré intéressés par le système de covoiturage proposé par le conseil général. Second point fort : après une période de rodage technique, le système de mise en relation s’est révélé relativement performant.
Viennent ensuite les points faibles : 1.000 personnes étaient a priori intéressées, avaient finalisé leur inscription, pour un résultat final de seulement une vingtaine trajets de covoiturage par jour en fin d’expérience. "Ce résultat insatisfaisant a plusieurs explications", déclare Max Lambert, chef du service Nouvelles mobilités au conseil général de l’Isère. Certes nous avons rencontré des problèmes techniques de couverture de réseau GSM ou d’ergonomie du matériel utilisé qui ont été résolus au fur et à mesure. Mais surtout l’expérience s’est déroulée sur un territoire rural trop restreint pour obtenir un potentiel d’usager du covoiturage suffisant. Par ailleurs, la population était sous-équipée en smartphone, matériel intégrant internet et GPS.

Le bilan de cette expérience est instructif

Le conseil général a pris des mesures pour remédier aux difficultés apparues durant cette période test. "Par exemple, nous avons dû prêter une centaine de smartphone en urgence aux chauffeurs les plus motivés par le covoiturage. Et puis nous nous sommes aperçus que beaucoup n’arrivaient pas à utiliser correctement le matériel. Il a donc fallu organiser des permanences en mairie pour apporter des conseils sur leur utilisation, ce qui est une démarche assez lourde", poursuit notre interlocuteur. Durant toute la phase d’expérimentation, une personne du conseil général était chargée de repérer quotidiennement, à travers le système de mise en relation, les personnes rencontrant des problèmes afin de les contacter individuellement pour leur apporter une aide.

Une communication ambitieuse est l’une des conditions de réussite

En raison des difficultés rencontrées et du faible nombre de covoiturés, l’expérience n’a pas été renouvelée sur l’axe du Vercors. La seconde expérimentation concernera un secteur au potentiel d’usagers du covoiturage vingt fois plus important, et a priori mieux équipés en smartphones et plus à l’aise dans l’utilisation de ces nouvelles technologies. "Si l’on souhaite obtenir de meilleures chances de réussir, le périmètre choisi doit être suffisamment étendu afin d’opérer sur un volume de déplacement offrant un maximum de chances pour une bonne adéquation entre l’offre et la demande", précise Max Lambert.
"De plus, il est absolument indispensable, en phase d’expérimentation, d’investir dans la communication tous azimuts, en privilégiant tous les relais locaux possibles sur le territoire concerné : collectivités locales entreprises, chambres consulaires, , etc."
Si la seconde expérimentation donne les résultats souhaités, à savoir un nombre de trajets en covoiturage conséquent, le conseil général de l’Isère prévoit d’étendre ce système à l’ensemble du département dès 2012.

Xavier Toutain, Agence Traverse, pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net 

 

Mise en relation d’un passager et d’un conducteur sur un même trajet : comment ça marche ?
- Pour être un passager, il faut disposer d'un téléphone mobile simple et pour être un conducteur, d'un téléphone Smartphone équipé d'une fonction GPS.
- Un conducteur qui monte dans sa voiture se déclare disponible via son équipement mobile, indique sa destination, précisant ainsi qu'il est prêt à prendre un passager en charge sur son trajet.
- Un passager fait une demande de trajet sur son mobile en étant géolocalisé soit directement via son équipement mobile, soit en envoyant le code d’un point d'arrêt TransIsère géolocalisé.
- La demande est transmise à tous les conducteurs qui se sont déclarés disponibles et situés à moins de 10 minutes du point de prise en charge. La mise en relation est effectuée avec celui qui est le premier à accepter la demande et qui fait un trajet adapté au demandeur.
- Ce conducteur passe alors au point d'arrêt de rendez-vous où il retrouve et prend en charge son passager. Il sera repérable grâce au macaron qui sera apposé sur son pare-brise.
- Le trajet s'effectue en commun et le lieu de dépose final est décidé entre les covoitureurs.
- Le système a enregistré les paramètres du trajet. 

Conseil départemental de l'Isère

Nombre d'habitants :

1253000
Hôtel du Département-7 rue Fantin-Latour-CS 41096
38022 Grenoble Cedex 1

André Vallini

Président

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