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Restauration scolaire - Dans les cantines, le bruit est un problème majeur, selon une enquête de la CLCV

Les avis sur la cantine sont plutôt favorables dans le primaire mais nettement moins positifs au collège et au lycée selon l'enquête de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), effectuée avec le soutien du ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, auprès de 1.400 enfants et adolescents. Ainsi, l'étude mise en ligne le 3 décembre, montre que 63% des élèves du primaire considèrent que la cantine est un endroit agréable contre seulement 34% des convives du secondaire. Mais une majorité de collégiens et lycéens (52,5%) déclare avoir encore faim en sortant de la cantine, contre seulement 28,4% des écoliers du primaire. La cantine reste une solution par défaut : les élèves du secondaire disent déjeuner à la cantine avant tout parce qu'ils n'ont pas le choix (67%). "Les réponses recueillies montrent que, contrairement à certaines idées reçues, le repas en famille reste très apprécié des jeunes, loin devant le repas pris seul devant la télé ou l'ordinateur" souligne les enquêteurs. Le principal désagrément constaté par les élèves est le bruit : 9 élèves du primaire sur 10 (et 7 sur 10 dans le secondaire) considèrent que le restaurant scolaire est bruyant.
"Les repas sont trop vite expédiés", insiste également l'enquête. Dans le secondaire, une nette majorité d'élèves disent déjeuner en moins de vingt minutes, durée minimale généralement recommandée pour un repas. Autre élément à noter : 20% des collégiens et lycéens passeraient plus de temps dans les files d'attente qu'à table.
Concernant l'hygiène, seulement un quart des collégiens et lycéens se lavent les mains avant de manger. Dans le secondaire, parmi les élèves qui ne se lavent pas les mains, 39,2% invoquent l'absence de sanitaires à proximité du restaurant scolaire, 29,6 % disent que ce n'est pas dans leurs habitudes (31,2 % invoquent d'autre raisons non précisées).
La CLCV a demandé aux intéressés les principales améliorations qu'ils attendaient. Elles concernent la variété, la qualité de la nourriture et l'espace disponible dans le restaurant.
De son côté, la confédération formule quelques propositions. Il est important, selon elle, d'agir à la fois sur la qualité des repas et sur le cadre du restaurant scolaire (dans cette optique, elle rappelle la norme Afnor "Service de la restauration scolaire", élaborée en 2005). Une attention particulière devrait être portée aux repas livrés depuis des cuisines centrales, moins bien notés sur le plan gustatif que ceux préparés sur place. Autre proposition, afin d'améliorer la qualité nutritionnelle des menus, la CLCV "soutient l'idée d'une réglementation définissant les fréquences et les quantités des différents aliments proposés".


Catherine Ficat
 

La facturation

La CLCV rappelle comment le repas à la cantine est facturé aux familles. "Dans les écoles primaires, le tarif est fixé par la commune alors que pour les collèges et lycées, ce sont les conseils départementaux et régionaux qui le déterminent. La restauration scolaire est un service public et le prix du repas facturé aux familles peut être adapté en fonction de leur revenu afin de permettre l'accès du plus grand nombre à la cantine. Un certain
nombre de communes ont d'ailleurs opté pour la gratuité. En 2006, un décret est venu abroger les dispositions antérieures qui encadraient les augmentations de tarifs au niveau national. Cependant, la liberté des prix en restauration scolaire n'est pas totale puisque les prix ne peuvent excéder le montant des charges supportées pour la fourniture des repas. Il faut savoir que le coût facturé aux familles ne représente qu'une partie du coût total du repas, le reste étant pris en charge par les collectivités. Il est difficile de connaître la répartition de ces coûts compte tenu de la diversité des politiques menées par les collectivités locales et de l'absence de centralisation des données."
L'enquête indique que le prix moyen du repas dans le secondaire est de 24% supérieur au prix du repas dans le primaire. Il est de 2,7 euros dans le primaire et de 3,3 euros dans le secondaire. Les prix sont moins élevés dans les établissements appartenant à des zones d'éducation prioritaire (ZEP) : 2,3 euros dans le primaire et 3 euros dans le secondaire.