Archives

Habitat / Social - Dépendance : comment lever les freins psychologiques à l'adaptation du logement

Silver Valley - le réseau des acteurs franciliens de la Silver Économie - publie, avec le concours de l'Assurance retraite, une étude originale sur les leviers mobilisables pour lever les freins psychologiques à l'aménagement du logement des personnes en perte d'autonomie. Si les études ne manquent pas sur les aspects techniques, la dimension psychologique est en revanche plus rarement explorée. Or, comme l'explique le document, "défense et préservation de l'identité individuelle, maintien de l'estime de soi sont des processus qui sont souvent en jeu dans le refus des aménagements du domicile. Il ne suffit pas de lever les résistances pour qu'un individu adopte une conduite donnée, il faut également agir sur ses envies et démontrer l'intérêt et le plaisir qu'il pourrait avoir à adopter tel ou tel comportement ou à s'équiper d'une solution".

Des freins psychologiques de nature très diverse

L'étude s'appuie sur les conclusions d'un groupe de travail associant près d'une trentaine d'organismes. Elle combine approche qualitative, échanges de bonnes pratiques, analyse comportementale et revue de littérature sur le sujet.
Ce travail commence par lister des freins déjà bien repérés : freins réglementaires, économiques ou de mise en œuvre. Mais l'étude insiste surtout sur les freins psychologiques, qui sont de diverse nature : estime de soi (peur de la médicalisation, volonté d'indépendance, sentiment de moindre capacité...), freins d'usage (pas d'utilité perçue, sentiment de complexité, manque d'accessibilité de la solution...), bouleversement du logement (appréhension des travaux, modifications apportées au cadre de vie, peur d'une dévalorisation du logement...). Peuvent également constituer des freins psychologiques la peur devant la connotation de certains mots (déambulateur, téléassistance...) ou l'état mental de la personne (dépression).

Des moments clés pour lever les freins

Pour faire évaluer les mentalités, les auteurs de l'étude estiment nécessaire de sensibiliser bien sûr les bénéficiaires eux-mêmes, mais aussi d'autres catégories de publics : les aidants familiaux, les professionnels du secteur sanitaire et médicosocial et les "informateurs et prescripteurs", catégorie très vaste qui regroupe les financeurs - dont les départements et les CCAS -, les structures dédiées (Maia, Clic...), les associations et groupements professionnels, les installateurs... L'étude identifie aussi un second cercle de cibles, comme les distributeurs, les médias ou encore les promoteurs et constructeurs immobiliers.
Toujours dans un esprit très concret, l'étude liste ensuite des "moments clés pour intervenir auprès des personnes concernées". Il peut s'agir de moments d'instabilité émotionnelle ou affective (décès du conjoint ou d'un proche, éloignement des enfants, évolution de l'état physique ou intellectuel...) ou de changements de repères pratiques (modifications du mode de vie imposée par le décès du conjoint, évolution de l'environnement ou du voisinage...).

À quels leviers faire appel ?

La dernière partie de l'étude étudie successivement les leviers mobilisables pour lever les freins psychologiques à l'adaptation du logement, puis les leviers de communication à mettre en œuvre. Les premiers peuvent être d'ordre "institutionnel" : aides financières, guichet unique, campagnes nationales d'information... Ils peuvent aussi tenir à la nature même de l'offre d'adaptation du logement, avec le développement de "solutions désirables non stigmatisantes" ou de solutions non intrusives, mises en œuvre rapidement et facilement et qui ne dénaturent pas le logement. La mise à disposition de simulations permettant de se projeter (simulation 3D, tests gratuits, showrooms...) contribue aussi à lever les freins, de même que l'accompagnement des usagers et des prescripteurs en amont et en aval.
Enfin, sur les leviers de communication, l'étude suggère quelques pistes pour inspirer les campagnes sur le sujet : séduire à travers une image valorisante, expliquer la solution (dimension pédagogique), faire prendre conscience d'une situation à risque, valoriser le bénéfice utilisateur ou encore rassurer sur la qualité du produit.

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis