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Tourisme/Handicap - Destination pour tous : trois labels en six ans !

La direction générale des entreprises (DGE) - en charge du tourisme - annonce que deux nouveaux territoires ont reçu le label "Destination pour tous", qui distingue l'engagement de collectivités en faveur d'une approche globale du tourisme accessible. Il s'agit en l'occurrence d'Amiens "pour son offre touristique adaptée aux familles de handicap moteur et visuel" et de Balaruc-les-Bains (Hérault), "pour son offre touristique adaptée aux familles de handicap auditif et mental".

Deux nouveaux labels triplent les effectifs...

Ces deux distinctions, remises aux intéressées le 27 mars à l'occasion du colloque national "Allez où vos envies vous portent, pour un tourisme accessible", organisé par la DGE, triplent l'effectif des collectivités labellisées Destination pour tous !... Depuis 2014 en effet, seule la ville de Bordeaux était titulaire de ce label pour son offre touristique adaptée aux familles de handicap mental et moteur.
C'est là tout le paradoxe de ce label - qualifié également de "marque d'Etat" par la DGE -, qui a connu des débuts particulièrement laborieux (voir nos articles ci-dessous) et peine toujours autant à décoller, au point de compter seulement trois titulaires six ans après le lancement de son expérimentation en janvier 2011 et cinq ans après sa généralisation en avril 2012 (à quelques jours du premier tour des élections présidentielles).
Il est vrai que ce label se veut ambitieux, puisque son objectif "est de valoriser des territoires proposant une offre touristique cohérente et globale pour les personnes handicapées, intégrant à la fois l'accessibilité des sites et des activités touristiques, mais aussi l'accessibilité des autres aspects de la vie quotidienne et facilitant les déplacements sur le territoire concerné".

Pas de révision en vue

En pratique, l'offre touristique d'un territoire bénéficiant de la marque "Destination pour tous" doit ainsi intégrer à la fois l'accessibilité des prestations touristiques (hébergement, restauration, activités touristiques...), les facilités pour la vie quotidienne (commerces de proximité, services médicaux...), l'accessibilité de l'ensemble de la chaîne de déplacement sur le territoire concerné, l'accessibilité des outils de communication (les rendre accessibles aux différents types de handicap et mettre en place une "écoute client"), mais aussi, l'accessibilité financière (les prestations accessibles doivent être représentatives des différentes gammes de prix existantes).
Cette ambition et cette approche très globale se payent d'un très faible nombre de candidatures et, plus encore, de candidats sélectionnés. Lorsque Bordeaux a été retenue pour l'attribution du premier label en 2014, trois autres dossiers avaient en revanche été écartés (Binic dans les Côtes-d'Armor, le Pays du Voironnais en Isère et le comité départemental du tourisme de l'Aude pour le canal du Midi). En outre, la procédure semble particulièrement lourde. Amiens et Balaruc-les-Bains ont ainsi été labellisées le 2 mars dernier, dans le cadre d'un appel à candidatures - le troisième depuis la création de la marque - clôturé depuis... le 5 septembre 2016.
Avec seulement trois labels décernés en six ans et le risque de décourager les candidatures, la question pourrait se poser de la finalité et de la pertinence des critères retenus, mais celle-ci ne semble pas, au moins pour l'instant, à l'ordre du jour de la DGE.