Du côté de Royan, des logements pour travailleurs saisonniers

Territoire touristique et bassin ostréicole, la communauté d'agglomération Royan Atlantique a créé deux ensembles de chalets destinés à héberger les travailleurs saisonniers, nombreux pendant la période estivale Un projet global qui a nécessité des ajustements en cours de route. Une seconde phase démarre en 2011 sur d’autres bases.

La communauté d'agglomération Royan Atlantique (Cara, 31 communes, 73.100 habitants, avec en été une population de 500.000 personnes), a inauguré en 2005 les premiers chalets : elle dispose en 2010 de 32 logements saisonniers. Ces derniers bénéficient notamment aux salariés de l'hôtellerie, de l'agriculture et de l'ostréiculture. Pour lancer le projet, la communauté d'agglomération avait d’abord soutenu la création d'un groupement d'employeurs, dont seuls les affiliés (moyennant une adhésion de 150 euros et une cotisation annuelle de 50 euros), pouvaient réserver des logements pour leurs saisonniers. Désormais, tous les saisonniers peuvent demander un logement, à condition de travailler sous contrat à durée déterminée sur l'une des 31 communes de l'agglomération.

Une régie autonome pour la gestion de ces logements

La location de ces 32 chalets est limitée à huit mois maximum, sinon le bail relèverait des obligations d’une location classique en "3/6/9 ans". Le loyer s'élève à 380 euros hors charges. "Un coût en deçà des prix du marché privé de la location’, assure Catherine Gueydan, directrice générale adjointe des services et responsable de la régie autonome des logements saisonniers, créée par l’agglomération pour la gestion de ces logements. Ces derniers sont éligibles à l'APL (allocation logement), attribuée en fonction du salaire. "Soit environ 150 euros d’APL, pour un salarié payé au Smic", précise Nancy Bastelica, régisseuse. Les logements sont répartis aujourd'hui sur deux sites l’un au nord et l’autre au sud de Royan regroupant chacun 4 et 5 chalets. Sachant que chaque chalet regroupe quatre logements de 30 m2, meublés et équipés, avec un jardinet et une laverie commune.

Bon taux d'occupation l'été, moins bon hors saison

Le taux d'occupation sur une année pleine a évolué : relativement stable en 2007 et 2008 (près de 42% à La Tremblade et 16% à Cozes), il a baissé en 2009 à La Tremblade (31%) mais doublé à Cozes (30%) pour se stabiliser à ces niveaux en 2010. Un taux jugé satisfaisant compte tenu du "point faible" du territoire : le manque de "clientèle" pour occuper toute l'année ces logements et ainsi augmenter le taux de remplissage. Le territoire n’accueille quasiment pas d'étudiants, et les activités ostréicoles, les récoltes et vendanges à l'automne ont une durée très limitée. "Ce faible taux de remplissage rend difficile l'équilibre financier", reconnaît la directrice générale adjointe. Pour autant, cela ne remet pas en cause la poursuite de l'action.

Les principaux enseignements tirés de la première phase

Entre l'esquisse du projet en 2003, les premiers chalets inaugurés en 2005, et la poursuite du projet aujourd'hui, la démarche évolue vers un nouveau concept. Fini les groupements de chalets, place aux logements épars. Ce choix d’"éclater l'offre" répond à plusieurs enseignements tirées de la première période : d’une part, éviter l'effet "ghetto de jeunes" craint par des riverains, davantage rapprocher les logements saisonniers des différents lieux de travail. Mais surtout pallier les difficultés liées au pilotage d’un marché groupé. "Surtout lorsque vous n'êtes pas propriétaire du sol, qu'il faut donc en acquérir, que s'ajoutent des contentieux avec les riverains portant sur les permis de construire accordés, etc.", explique la directrice générale adjointe qui précise que l’agglomération en a fait l’amère expérience sur un site. "La Cara a obtenu gain de cause sur le permis de construire, mais a préféré renoncé à poursuivre le projet sur ce site. Au final, nous avons appris notamment qu'il valait mieux passer par des marchés distincts." Désormais l’agglomération demande à ce que chaque nouveau programme de logements prévu sur le territoire par les promoteurs, aménageurs ou bailleurs sociaux comporte des studios. Elle en a déjà réservé quelques-uns sur une opération d'une quarantaine de maisons dans un lotissement. "Ainsi nous pourrons les acquérir et augmenter l'offre, sans avoir à supporter les coûts liés aux travaux de réseaux, aux aménagements paysagers, etc.", se félicite la directrice générale des services.


Emmanuelle Stroesser pour le site Expériences www. Mairieconseils.net

Communauté d'agglomération Royan Atlantique

Nombre d'habitants :

79920

Nombre de communes :

34
107, avenue de Rochefort
17200 Royan
contact@pays-royannais.com

Nancy Bastelica

régisseuse

Catherine Gueydan

directrice générale adjointe des services de la CARA et responsable de la régie

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