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Économie sociale et solidaire : l’Udes s’adresse aux futurs exécutifs départementaux et régionaux

Le développement de l’économie sociale et solidaire se joue beaucoup aux niveaux régional et départemental, pour l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire qui a dévoilé le 22 avril 2021 ses propositions aux exécutifs de la prochaine mandature. L’Udes demande notamment des progrès en matière de gouvernance et d’articulation des politiques médico-sociales et d’emploi. Sur la commande publique, la création d’emplois aidés qualifiés ou encore l’appui en ingénierie des intercommunalités, les régions sont par ailleurs invitées à franchir des caps.    

 

"2021-2027 : un mandat pour une économie sociale, solidaire, responsable et de proximité" : c’est ce que demande l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) aux futurs exécutifs régionaux et départementaux. A l’approche des élections des 20 et 27 juin prochains, l’Udes a rendu publiques le 22 avril 2021 ses propositions, autour de cinq priorités : le maintien des aides aux entreprises qui souffrent encore de la crise, le soutien à la formation et à l’emploi, l’amélioration de l’organisation sanitaire et sociale, la consolidation de la place de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans l’économie régionale et la poursuite des progrès en matière de représentativité de l’ESS. 

Une "task force ESS" régionale et une "coordination départementale"

Forte d’une "présence régionale accrue", désormais dans les 12 régions métropolitaines et bientôt en outre-mer, l’Udes entend peser auprès des futurs nouveaux exécutifs régionaux et départementaux. "La visibilité des employeurs de l’ESS est de plus en plus forte", au sein d’instances telles que les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser) et les Observatoires départementaux d’analyse et d’appui au dialogue social et à la négociation (ODDS), a souligné Hugues Vidor, président de l’Udes, le 22 avril lors d’un point presse en visio. En région Grand Est, une "gouvernance unie de l’ESS", associant des partenaires publics et privés dont l’Udes, a même été mise en place fin 2018 pour "créer un environnement propice à la création, à la pérennisation et au développement des projets, activités et emplois dans le secteur de l'ESS". 

En matière de gouvernance, l’Udes appelle donc les futurs élus à s’inspirer de telles pratiques et à s’engager fortement dans le développement de l’ESS. Les conseils régionaux sont ainsi invités à installer une "task force ESS", tandis que la création de deux postes de vice-président du conseil départemental, l’un en charge de l’ESS et l’autre en charge de la politique d’autonomie, est préconisée pour renforcer le pilotage de ces politiques publiques. La mise en place d’une "coordination départementale" de l’ESS, en lien avec la région et dans le cadre de la conférence territoriale de l’action publique, est également jugée souhaitable pour mieux articuler l’organisation médico-sociale du département et les politiques d’emploi.

Les régions pourraient contribuer à créer 25.000 "emplois boost" pour des jeunes qualifiés 

Sur le soutien à l’emploi justement, l’Udes demande aux futures régions de s’engager résolument en prenant part à la création de 25.000 "emplois boost" dans les territoires. Déjà portée à plusieurs reprises dans le débat public (voir nos articles d’octobre 2019, de juin 2020 et de février 2021), l’idée consiste à flécher des emplois aidés "en direction des jeunes qualifiés qui, en sortie de formation, ne trouvent pas forcément un emploi", cela au bénéfice d’entreprises de l’ESS souhaitant développer des projets mais manquant de moyens pour recruter, a précisé Hugues Vidor. Ces emplois pourraient être créés dans les domaines de la santé, la prévention épidémique, la solidarité intergénérationnelle, le soutien aux personnes âgées et handicapées ou encore la relance des activités d’éducation populaire et sportives. Pour les financer, les régions pourraient contribuer, aux côtés de l’État, à un fonds d’amorçage dégressif sur trois ans, a ajouté le président de l’Udes. 

Ce dernier a indiqué que, sur les 60.000 parcours emploi compétences (PEC) dédiés à l’ESS en 2021, seuls 13.000 avaient été d’ores et déjà consommés. Ces PEC ne seraient pas assez attractifs, du fait d’un "public éligible trop restreint", d’une durée trop courte (moins d’un an, contre deux à trois ans pour les anciens contrats aidés), d’un taux de couverture par l’État trop faible et d’obligations renforcées pour les employeurs. Or "les besoins de nos employeurs ne chutent pas", a affirmé Sébastien Darrigrand, délégué général de l’Udes. En témoignerait le doublement du nombre d’apprentis dans les deux Opco (opérateur de compétences) Santé et Cohésion sociale, qui serait chacun passé de 3.000 à 6.000.

Plus généralement, sur le travail partenarial avec l’Udes sur l’emploi et la formation, une "montée en charge" est nécessaire, a poursuivi Sébastien Darrigrand, indiquant que "la moitié des régions jouent le jeu" actuellement. 

Atteindre 15% de marchés régionaux comportant des clauses sociales 

Pour placer l’ESS "au cœur de la relance", l’Udes demande par ailleurs un engagement accru de la commande publique. "5 à 10% des marchés régionaux comportent des clauses sociales" et l’Udes invite les régions à franchir rapidement le cap des 15%, a mis en avant son président. La place de l’ESS dans ces marchés publics doit être notamment renforcée dans "tout ce qui a trait aux circuits courts, à l’alimentation, à la santé, au numérique", peut-on lire dans les propositions à destination des régions. 

L’Union des employeurs de l’ESS considère que le développement de l’ESS passe aussi par la création d’un guichet unique régional dédié aux intercommunalités, afin de permettre à ces dernières de mieux accompagner localement les porteurs de projets et les TPE de l’ESS. Autre demande faite aux régions : "accompagner les employeurs associatifs sur l’ingénierie de projet, la relance d’activité, la mobilisation bénévole". Plus globalement, l’Udes insiste sur la nécessité de ne pas relâcher la vigilance en sortie de crise et de maintenir les dispositifs régionaux et départementaux d’aide et fonds d’urgence jusqu’à fin 2021 dans les secteurs les plus touchés.  


 

 

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