Emplois partagés : l'expérience du groupement d'employeurs Marennes-Oléron (17)

C'est grâce à l'appui de la communauté de communes de l'île d'Oléron, que le groupement d'employeurs Marennes Oléron, dit Glemo, a vu le jour. C'était il y a plus de 15 ans. Aujourd'hui, le groupement est le deuxième employeur privé sur l'île et compte 107 adhérents, dont la communauté de communes.

Le groupement local d'employeurs multi-activités Glemo met à disposition de ses adhérents des salariés, moyennant facturation des heures passées. L’intérêt pour les structures, qu’elles soient entreprises, associations, ou collectivités territoriales, est d’avoir la possibilité de faire appel à des professionnels qu'ils ne pourraient pas faire travailler autrement : soit parce que le nombre d'heures de travail est trop faible ou trop dispersé, que la spécialité est pointue, ou le besoin est saisonnier.

L’intercommunalité facilite la création du groupement d’employeurs

C'est particulièrement le cas sur l'Ile où nombre d'activités sont liées aux saisons, comme le tourisme, l'ostréiculture ou la viticulture. En outre, la philosophie du groupement est de miser sur des CDI plutôt que des temps partiels ou CDD. C'est un des partis pris qui a séduit les élus de la communauté de communes, qui a adhéré trois ans après sa création.

Dès le départ, les élus communautaires ont décidé de mettre à disposition du groupement d’employeurs en cours de création des locaux, un chargé de mission et a financé les études préalables.

Le pari était de soutenir sur l'île - via l’existence de ce groupement - la création d'emplois qualifiés à l'année. L’enjeu étant de jouer sur la complémentarité des nombreuses activités saisonnières qui peuvent se succéder dans l’année. Le résultat est là : les salariés du groupement sont en effet très souvent polyvalents.

Une priorité : la formation en anticipant les futurs besoins

Le groupement mise sur la formation des personnels auxquels il fait appel. "Le fait que notre association soit dirigée par des chefs d'entreprise nous permet d’anticiper les compétences qu’il faut développer, ou au contraire stopper", observe son directeur, Olivier Poitevin.
Il y a 4/5 ans par exemple, en réaction à la mortalité élevée des huitres, le groupement a anticipé la baisse des activités d’emballage et d’expédition. "Nous avons a profité de la période d’inter- saisons pour former à la taille de la vigne des salariés jusque-là dédiés à l’ostréiculture. Nous répondions ainsi aux besoins de la cave coopérative, explique le directeur. La plupart des salariés qui ont alors été formés à la viticulture y travaillent encore, car l'activité viticole se porte bien. D'autres sont revenus à l'ostréiculture, à l’issue de la restructuration du secteur."

Mettre bout à bout des horaires et créer l’équivalent d’un poste partagé et stable

La communauté de communes de l'île d'Oléron (8 communes, 21.906 habitants) a recours au Glemo plutôt pour des emplois peu qualifiés, à temps partiel, et essentiellement sur des postes d’entretien.

"Il nous faut répondre à des besoins de ménage aux mêmes horaires sur une multitude de sites - musées, crèches, services administratifs. La solution du groupement d’employeurs nous a paru la plus évidente pour mettre bout à bout ces horaires et créer l’équivalent d’un poste réparti sur plusieurs salariés à temps complet au Glemo, explique la responsable des ressources humaines de l'EPCI, Céline Chatenet. La collectivité a un service continu tout en participant à la création d’emplois stables avec des avantages sociaux, une complémentaire santé depuis des années..."

TVA : surcoût que la communauté de communes assume

En plus de la communauté, trois communes de l'Ile sont adhérentes : Château d'Oléron, Grand Village, Saint Pierre d'Oléron. Ce qui est peu compte tenu du service rendu.

"Si les collectivités ne représentent que 3% du chiffre d'affaires du groupement, cela est essentiellement dû à un surcoût lié au principe de la non récupération de la TVA, explique le directeur de Glemo (voir en fin de texte).

C'est un surcoût que la communauté de communes assume : "Cela nous coûte effectivement plus cher, mais grâce au groupement, nous assurons la continuité du service. Nous participons également à la création d'emplois à l'année sur le territoire" explique la responsable RH.

En 15 ans, au moins 130 emplois ont été créés au sein des entreprises adhérentes

En son sein, le groupement emploie 37 personnes en CDI, soit 72 équivalent temps plein. Le commerce (grandes surfaces, généralistes et spécialisées) est le plus gros secteur d'activité du groupement (25%) suivi de près par le tourisme (23%), puis l'ostréiculture (16%).
Et surtout, depuis sa création, Glemo a contribué à favoriser la création de 130 emplois au sein d’entreprises qui ont réussi à solvabiliser des postes en puisant dans le vivier des salariés du groupement.

Le frein de la TVA
"Dans un groupement, si aucun adhérent n'est assujetti à la TVA, personne ne la paye. Mais il suffit qu’un seul y soit soumis pour que tous les autres y soient." Cela oblige donc le groupement à facturer la TVA aux associations ou aux collectivités qui font appel à lui. Ce qui renchérit le coût pour ces dernières puisqu’elles ne récupèrent pas la TVA.

Emmanuelle Stroesser, Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Communauté de communes - Ile d'Oléron

Nombre d'habitants :

21889

Nombre de communes :

8
59 route des Allées
17310 Saint-Pierre-d'Oléron
accueil@cdc-oleron.fr

Pascal Massicot

Président

Céline Chatenet

Responsable des ressources humaines

Groupement d'employeurs Marennes-Oléron

Les Valennes du Port
17480 Le Château d'Oléron
contact@glemo.fr

Olivier Poitevin

Directeur

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